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Introduction
Il est notable que de nombreux passages de la Bible, tant de lâAncien Testament que du Nouveau Testament, ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s grĂące aux nombreuses copies rĂ©alisĂ©es Ă cette Ă©poque.
La comparaison de ces manuscrits assure une grande fiabilitĂ© du texte. Ces documents sont des copies ou des traductions qui se sont diffusĂ©es d’abord au Moyen-Orient puis dans des rĂ©gions plus Ă©loignĂ©es.
Lâessor rapide du christianisme a entraĂźnĂ© la prolifĂ©ration des copies et des traductions, chaque communautĂ© cherchant Ă possĂ©der un exemplaire de ces prĂ©cieux Ă©crits.
Les différents codex
Un codex est un type de livre manuscrit constituĂ© de feuilles de papier, de parchemin ou de vĂ©lin, reliĂ©es ensemble sur un cĂŽtĂ©, ce qui en fait un prĂ©curseur des livres modernes. Contrairement aux rouleaux, qui Ă©taient en usage avant l’invention du codex, ce dernier permet une consultation plus facile et plus rapide du texte.
Les codex les plus anciens sont des manuscrits anciens qui ont Ă©tĂ© créés avant l’invention de l’imprimerie. Voici quelques-uns des plus cĂ©lĂšbres :
Le Codex Sinaiticus
Date : Vers 330-360 aprĂšs J.-C.
Description : Un des plus anciens et des plus complets manuscrits de la Bible grecque, contenant le texte de la Septante.
Le Codex Vaticanus
Date : Vers 300-325 aprĂšs J.-C.
Description : Un autre manuscrit important de la Bible grecque, également trÚs proche de la Septante.
Le Codex Alexandrinus
Date : Vers 400-440 aprĂšs J.-C.
Description : Un manuscrit de la Bible grecque, contenant les Ăcritures du Nouveau Testament et de l’Ancien Testament.
Le Codex Ephraemi Rescriptus
Date : Vers 450 aprĂšs J.-C.
Description : Un manuscrit palimpseste, oĂč le texte original a Ă©tĂ© effacĂ© et réécrit, mais le texte sous-jacent a Ă©tĂ© conservĂ©.
Le Codex Bezae
Date : Vers 400 aprĂšs J.-C.
Description : Un manuscrit contenant des variantes textuelles intéressantes, principalement du Nouveau Testament.
Le Codex Claromontanus
Date : Vers 550 aprĂšs J.-C.
Description : Un manuscrit contenant des textes du Nouveau Testament et des lettres de Paul.
Le Codex Gigas
Date : XIIIe siĂšcle
Description : Connu pour sa taille imposante et pour contenir une copie complĂšte de la Bible, ainsi que d’autres textes religieux et historiques.
Le codex Leningradensis
Date : vers 1008 aprĂšs J.-C.
Le Codex Leningradensis est le plus ancien manuscrit complet de la Bible hébraïque en hébreu, utilisant le texte massorétique et la vocalisation tibérienne.
Le codex dâAlep
Date : 920 aprĂšs J.-C.
Le Codex d’Alep, Ă©galement connu sous le nom de Keter Aram Tsova (Crown of Aleppo), est un manuscrit mĂ©diĂ©val de la Bible hĂ©braĂŻque.
Ces codex sont des tĂ©moins prĂ©cieux de l’histoire du livre et de la transmission des textes bibliques. Ils offrent des perspectives uniques sur les pratiques de copie et de conservation des textes anciens.
Nous tenons Ă formuler deux observations importantes. Tout d’abord, ces textes sont reconnus comme les sources originales de la Bible. Par exemple, lorsqu’il est prĂ©cisĂ© qu’une traduction telle que celle de Louis Segond est basĂ©e sur les textes originaux, cela signifie que Louis Segond s’est appuyĂ© sur ces sources pour effectuer son travail.
DeuxiĂšmement, le document le plus ancien connu est le Codex Vaticanus, datĂ© entre 300 et 325 aprĂšs J.-C., ce qui crĂ©e une lacune d’information d’environ trois siĂšcles.
L’absence d’information
Nous constatons que le plus ancien codex dĂ©couvert Ă ce jour date de l’an 325, laissant ainsi une pĂ©riode de prĂšs de trois siĂšcles sans documentation disponible.
En rĂ©alitĂ©, il ne s’agit pas d’une absence totale d’informations, mais plutĂŽt d’un dĂ©ficit. Au cours de ces trois siĂšcles, de nombreuses copies et traductions ont laissĂ© des traces significatives. Les archĂ©ologues ont dĂ©couvert des fragments de la Bible, incluant Ă la fois le Nouveau Testament et l’Ancien Testament. Ces dĂ©couvertes ne comprennent pas des textes entiers, mais sont constituĂ©es de passages de diffĂ©rentes longueurs. Ces fragments corroborent l’exactitude des traductions prĂ©sentes dans les codex.
Il arrive que l’archĂ©ologue dĂ©couvre un fragment contenant un unique verset. Ce vestige du passĂ© tĂ©moigne du dĂ©sir de ces individus d’obtenir au moins une partie de ces textes considĂ©rĂ©s comme sacrĂ©s.
Pour une personne vivant au 21e siĂšcle, il est difficile d’imaginer les dĂ©fis associĂ©s Ă l’impression dans les premiers siĂšcles. En effet, nous sommes actuellement confrontĂ©s Ă une abondance de publicitĂ©s imprimĂ©es sur papier, souvent ignorĂ©es et rapidement Ă©liminĂ©es.
Ă cette Ă©poque, les coĂ»ts exorbitants d’impression forçaient les individus Ă mĂ©moriser les informations cruciales, telles que les textes bibliques. Les copies Ă©taient principalement rĂ©servĂ©es aux collectivitĂ©s.
De nombreux fragments sont réguliÚrement trouvés lors de fouilles archéologiques sur les sites occupés par les premiers chrétiens.
Les fragments des Ecritures
Le document le plus ancien dĂ©couvert Ă ce jour est dĂ©signĂ© sous l’appellation P52, qui tire son nom de son numĂ©ro d’accĂšs dans la collection de la bibliothĂšque. Nous allons retracer l’histoire des fragments les plus anciens et faire le point sur le nombre de fragments de la Bible dĂ©couverts Ă ce jour.
Le papyrus Nash
Le papyrus Nash est un ensemble de quatre fragments de papyrus acquis en Ăgypte en 1898 par W. L. Nash, secrĂ©taire de la Society of Biblical Archaeology. Les fragments datent d’environ 150 Ă 100 avant J.-C., bien que Stanley A. Cook les ait initialement datĂ©s du IIe siĂšcle aprĂšs J.-C
Le plus ancien manuscrit du Nouveau Testament est le Papyrus P52. Il s’agit d’un fragment de l’Ăvangile de Jean datant du IIe siĂšcle aprĂšs J.-C. Ce papyrus a Ă©tĂ© dĂ©couvert en Ăgypte et est actuellement exposĂ© Ă la John Rylands University Library Ă Manchester, au Royaume-Uni.
Les manuscrits bibliques sont nombreux et variĂ©s. Pour l’Ancien Testament, il existe plusieurs milliers de manuscrits complets ou fragmentaires. Parmi les plus anciens et les plus importants, on trouve les rouleaux de Ketef Hinnom, les manuscrits de la mer Morte, le Codex d’Alep, et le Codex de Leningrad.
Pour le Nouveau Testament, il y a plus de 5 800 manuscrits grecs, plus de 10 000 manuscrits latins, et environ 9 300 manuscrits dans d’autres langues anciennes comme le syriaque, le copte, l’armĂ©nien, l’Ă©thiopien, le slave et le gotique. Ces manuscrits datent de l’an 125 au XVe siĂšcle.
Cette compilation dâinformations sur les textes bibliques est remarquable et singuliĂšre pour un document ancien. Toutes ces donnĂ©es servent Ă confirmer la prĂ©cision des traductions contemporaines. Les spĂ©cialistes reconnaissent unanimement la qualitĂ© et la fiabilitĂ© des traductions issues des codex.
Une dĂ©couverte majeure s’apprĂȘte Ă transformer le domaine de la traduction biblique. Cette dĂ©couverte remettra-t-elle en question ou confirmera-t-elle les connaissances actuelles sur les textes bibliques ? Il s’agit de la dĂ©couverte sensationnelle des manuscrits de Qumran en 1947. Nous aborderons ce sujet en dĂ©tail dans un chapitre dĂ©diĂ©.
Conclusion
Ă ce jour, nous ne possĂ©dons pas les documents originaux de la Bible. Cependant, il est possible qu’une dĂ©couverte future mette au jour un document Ă©crit par Matthieu, Marc, Luc ou Jean, Ă©tant donnĂ© que notre Ă©tude se concentre principalement sur les Ăvangiles.
NĂ©anmoins, une multitude de fragments des textes bibliques existants permettent de confirmer les traductions actuelles. Le plus ancien document connu, contenant un verset de lâĂvangile de Jean, date dâenviron 125 aprĂšs J.-C.
Il est remarquable de constater que ces passages dĂ©couverts attestent de la fiabilitĂ© des traductions, remettant en question le dicton bien connu : « Traduire, câest trahir ». Aucun autre livre aussi ancien nâa survĂ©cu dans lâhistoire avec une telle prĂ©cision et fiabilitĂ©, ce qui reprĂ©sente un fait vĂ©ritablement exceptionnel.
