

Ce passage, spécifique à l’Évangile de Luc, met en lumière l’intelligence et les capacités remarquables du jeune Jésus. Le destinataire de cet Évangile, Théophile, devait être un homme érudit, rendant ce détail particulièrement pertinent pour lui. Si nous examinons le récit lui-même, nous avons des raisons d’être surpris :
Comment des parents peuvent-ils ne pas se soucier plus tôt de la présence de leur jeune enfant ?
En effet, lors du retour pour Nazareth, à la fin de la première journée de trajet, lorsque chacun monte sa tente pour dormir, Joseph et Marie découvrent l’absence de Jésus. Pour bien comprendre ce récit, il faut se replacer dans la tradition de l’époque. Les Juifs circulaient en groupe pour se rendre au temple à Jérusalem, et les enfants jouaient ensemble.
Dans ce climat de confiance, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter de l’absence de l’enfant. Ils ont donc dû rebrousser chemin vers Jérusalem pour chercher Jésus, apparemment durant la nuit. L’absence de mention des autres enfants du couple ne signifie pas pour autant qu’ils n’accompagnaient pas leurs parents. Nous pensons que la fratrie a été confiée à des proches afin de ne pas ralentir le retour à Jérusalem.
C’est lors du 3ème jour qu’ils retrouvent Jésus au temple.
Devons-nous nous étonner de ce que les parents n’aient pas compris l’excuse de Jésus ?
Que signifie « s’occuper des affaires de mon Père » ?
Les parents, Marie et Joseph, savent que l’enfant est exceptionnel, mais au quotidien, il est simplement leur fils aîné. Nous remarquons que l’enfant Jésus fait une distinction entre son père adoptif, Joseph, et son véritable Père, Dieu. Il savait donc d’où il venait et connaissait le plan de Dieu. À la fin de sa 12ème année, le garçon accède à la majorité religieuse. C’est justement à ce moment-là que Jésus se trouve dans le temple.
Luc ne manque pas de signaler aussi que l’Enfant reste ensuite soumis à ses parents et qu’il grandit en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu. Il a donc une croissance et un développement physique et spirituel semblables à ceux des autres enfants.
La discussion de l’Enfant Jésus avec des religieux juifs apparaît importante, car elle démontre qu’il connaissait l’hébreu. En effet, jamais un docteur de la loi n’aurait entamé un dialogue concernant la loi en araméen, et encore moins avec un enfant galiléen. Deux points ressortent : sa connaissance de l’hébreu et celle de la loi !
18 années vont ensuite passer sans aucun détail de la part de nos écrivains.
Devons-nous être étonnés ?
Nous avons déjà précisé le but de ces écrivains, et des renseignements sur ces années n’auraient en rien confirmé leurs démonstrations.
Avec les informations de Luc et de Matthieu, nous savons maintenant que le Messie Jésus n’est pas apparu brutalement, miraculeusement, dans l’histoire à 30 ans, mais que tout a commencé comme une vie courante, à ceci près : le véritable père est Dieu lui-même.
Le Messie Jésus a une vie comparable à celle des autres Juifs de l’époque. Il a travaillé avec son père comme charpentier pendant plusieurs années pour aider à subvenir aux besoins de la famille. L’absence de mention de Joseph dans les Évangiles après cet événement nous laisse envisager un décès précoce.
Dans ce cas, le Fils aîné, sûrement aidé par ses frères les plus âgés, a dû reprendre le travail du père. C’est donc sur lui que repose la responsabilité de toute la famille. Ses contacts professionnels l’ont aidé à se familiariser avec la langue grecque.
Le village de Nazareth ne pouvant pas fournir assez de travail, il fallait donc se tourner vers la cité gréco-romaine de Sépphoris, à 10 km, en plein développement. Elle deviendra la ville la plus importante de Galilée, la capitale de cette région.