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Le Messie Jésus faisait route vers Jérusalem, nous dit Luc. Il semble profiter d’une grande liberté alors même qu’il se trouve en Judée près de Jérusalem. Nous nous rappelons la tentative d’assassinat dont il fut l’objet (PER219). D’autre part, nous savons grâce à Jean 10.22-23 que le 15 décembre 32 il sera à la fête de la Dédicace au temple de Jérusalem.
Devons-nous envisager le fait que le Messie Jésus soit allé à différentes reprises à Jérusalem pendant cette période d’octobre à décembre 32 ?
Il s’agit ici d’un voyage à Jérusalem distinct de celui au cours duquel il fit halte chez Marthe et Marie. Le repas pris chez le pharisien atteste qu’il s’est rendu à Jérusalem, en dépit des avertissements relatifs à la menace d’Hérode Antipas mentionnée dans Luc 13.31.
Après la tentative d’assassinat du 13 octobre 32 (PER219) à la fin de Souccot, Luc indique que le Messie Jésus et ses disciples ont effectué plusieurs allers-retours entre Jérusalem et Béthanie au-delà du Jourdain.
Il est rapporté qu’un premier déplacement conduit le Messie Jésus à Béthanie, près de Jérusalem, pour rencontrer Marthe et Marie (PER223), probablement en novembre 32. Par la suite, il se rend à Jérusalem, où il est invité à déjeuner par des pharisiens lors d’un sabbat, le samedi 27 novembre 32 (PER227).
Le texte étudié mentionne un second déplacement comprenant un repas chez un pharisien pendant le sabbat du samedi 4 décembre 32 (PER235). Enfin, un troisième voyage à Jérusalem a lieu pour la fête de la dédicace le 15 décembre 32 (PER258).
Nous avons déduit des informations de Luc que la position agressive des pharisiens avait changée. Ils cherchaient maintenant une procédure plus légale pour se débarrasser du Messie Jésus. Cela lui a donné une plus grande liberté lui offrant ainsi de revenir à Jérusalem en toute liberté. Cependant, le Messie Jésus restait bien conscient que le cœur de ces pharisiens n’avait pas changé et qu’ils espionnaient ses moindres paroles afin de trouver des éléments à charge dans le cadre d’un procès.
Le passage de Luc 13.32 mentionne que Jésus traversait les villes et les villages. Cependant, l’itinéraire habituel reliant Béthanie au-delà du Jourdain à Jérusalem ne comporte pas de ville à l’exception de Jéricho. Cela suggère que Jésus et ses disciples ont probablement emprunté la route du Nord, passant par Micmash et Adasa (Khirbet Adasé), avant d’arriver à Jérusalem par le village de Bethphagé. Il est également probable qu’ils aient mis plusieurs jours pour atteindre Jérusalem.
La ville dans laquelle la question concernant le nombre de personnes sauvées a été posée (Luc 13.23) n’est pas précisée. Il est indiqué que de nombreuses personnes étaient présentes pour écouter et échanger avec Jésus.
Analysons le texte en détail :
Verset de Luc 13.24 : La porte étroite
« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite… »
Le verbe grec agonizesthe (efforcez-vous) évoque une lutte intense, presque une compétition. La porte étroite symbolise l’accès au Royaume de Dieu, mais elle n’est pas facile à franchir : elle demande engagement, renoncement et sincérité.
Le Messie Jésus insiste sur le fait que beaucoup chercheront à entrer, mais n’y parviendront pas, ce qui souligne que le salut n’est pas automatique, même pour ceux qui se sentent proches de lui.
Versets de Luc 13.25-27 : Le maître et la porte fermée
« Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte… »
L’image du maître de maison représente Dieu ou le Christ lui-même. Une fois la porte fermée, il est trop tard : c’est une allusion au jugement final. Les gens dehors revendiquent une proximité sociale avec Jésus (« nous avons mangé et bu devant toi »), mais cela ne suffit pas.
La réponse du maître : « Je ne sais pas d’où vous êtes », indique une absence de relation véritable. Ce n’est pas la fréquentation extérieure qui sauve, mais la transformation intérieure.
Verset de Luc 13.27 : L’injustice comme critère d’exclusion
« Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice. »
Le mot grec adikia peut être traduit par injustice, mal, iniquité.
Cela montre que le comportement moral et la justice vécue sont essentiels dans la foi chrétienne. Ce verset fait écho à Matthieu 7.21-23, où Jésus rejette ceux qui ont fait des miracles mais n’ont pas fait la volonté du Père.
Verset de Luc 13.28 : Le rejet et la douleur
« Il y aura des pleurs et des grincements de dents… »
C’est une image classique du jugement eschatologique. Le contraste est saisissant : les patriarches et les prophètes sont dans le Royaume, mais ceux qui pensaient y avoir droit sont exclus. Cela souligne que l’héritage religieux ou ethnique (être juif, par exemple) ne garantit pas l’entrée dans le Royaume.
Verset de Luc 13.29 : L’universalité du salut
« On viendra de l’est et de l’ouest, du nord et du sud… »
Voici une vision prophétique et inclusive : le Royaume de Dieu est ouvert à toutes les nations. Cela annonce l’entrée des païens dans le salut, ce qui était révolutionnaire pour les auditeurs juifs de Jésus.
Verset de Luc 13.30 : Renversement des valeurs
« Les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. »
C’est une formule paradoxale et typique du Messie Jésus. Elle exprime le renversement des hiérarchies humaines : ceux qui sont humbles, rejetés ou méprisés peuvent être exaltés. Elle invite à l’humilité, à ne pas présumer de sa place dans le Royaume.
En résumé
Ce passage est un appel urgent à la conversion authentique. Il ne suffit pas d’être proche du Messie Jésus extérieurement, il faut vivre selon sa justice, entrer par la porte étroite avec foi, humilité et persévérance. Le salut est universel, mais il exige une réponse personnelle et sincère.
Le verset de Luc13.31 semble à prime abord surprenant. En effet des pharisiens viennent prévenir le Messie Jésus qu’Hérode Antipas voulait le tuer, alors qu’eux-mêmes cherchaient à l’assassiner. Deux explications s’offrent à nous, il pourrait s’agir ici de pharisiens qui n’étaient pas en accord avec les discisions de leur responsable, le Souverain Sacrificateur Caïphe. Mais la raison que nous privilégions reste que ces hommes souhaitaient plutôt effrayer le Messie Jésus afin qu’il ne revienne pas à Jérusalem car à chaque reprise sa notoriété grandissait et cela compliquait la tâche de ces hommes qui cherchaient à le faire condamner par le Sanhédrin.
La réponse du Maitre montre bien qu’il avait compris que ces pharisiens étaient des messagers au service d’Hérode Antipas. Il leur demande de lui transmettre un message noté en Luc 13.32-33 Qui montre bien que le Messie Jésus n’est pas troublé par cette nouvelle.
Maintenant la question se pose, pour quelle raison le roi Hérode Antipas aurait-il pu être un danger pour le Messie Jésus ?
Cet homme était dirigeant de la Pérée ou se trouve selon nos analyses le village de Béthanie au-delà du Jourdain. Ainsi le message de ces hommes signifiait : ne pense pas être en sécurité parce que tu es en Pérée. Nous ignorons les raisons de cette menace d’Hérode Antipas, nous ne savons même pas si ces informations rapportées par ces pharisiens sont exactes. A aucun moment pendant ces trois années de ministère essentiellement en Galilée ce roi n’a menacé le Messie Jésus. Il avait fait assassiner Jean le baptiste mais pas pour une raison politique.
Cette position décrite en Luc 13.31 apparait de plus en plus comme une manipulation de l’information censée effrayer le Messie Jésus. Toutefois nous savons qu’après la résurrection de Lazare le Maître et ses disciples iront en Samarie dans le village d’Ephraïm (Jean 11.54).
L’invitation décrite en Luc 14.1-24 semble confirmé que le Messie Jésus est bien allé à Jérusalem.