Consultation
Textes bibliques
Détails techniques

Commentaires
Nous examinons le sermon sur la montagne, divisé en 23 sections.
Matthieu évoque le rejet des traditions pharisaïques dans le passage de Matthieu 5.21-48. Le premier point abordé est le meurtre, reprenant ainsi le cinquième commandement donné par Dieu à Moïse (Exode 20.13). Matthieu établit un lien entre le meurtre, les différends avec son frère, l’offrande et le pardon.
Bien que Luc évite ce thème dans ce récit, il aborde l’offrande (Luc 18.9-14) et le pardon (Luc 17.3-4) à d’autres moments de son Évangile, avec un développement différent.
Le Messie Jésus aborde plusieurs points importants et précise la différence entre l’enseignement des religieux et sa propre révélation de la loi en tant que Fils de Dieu. Il distingue ainsi la lettre de la loi et l’esprit de la loi. Il est important de souligner que les religieux juifs avaient ajouté de nombreux préceptes à la loi originelle, développant ainsi une interprétation de plus en plus éloignée de la pensée de Dieu.
Jésus dévoile donc la volonté du Père, révélant un écart considérable entre l’application enseignée par les religieux et l’esprit originel de la loi. À plusieurs reprises, le Messie Jésus dit : « On vous a enseigné ceci, mais moi je vous dis cela. » La différence est considérable. Dans ce premier cas, Jésus rappelle que le meurtrier doit passer en jugement, mais il compare cette situation à un homme qui, sans raison, se met en colère contre son frère. Il montre que traiter son frère d’imbécile ou de fou entraînerait la même condamnation, à moins de se repentir et de rétablir une situation apaisée.
Le Messie Jésus ne remet pas en cause la condamnation du meurtre, mais il montre que l’origine de ce crime dans le cœur de l’homme est également sanctionnable. Il élargit son analyse pour l’appliquer à l’ensemble des hommes, y compris ceux qui ne passeront pas à l’acte. Ainsi, des actes qui paraissaient anodins aux yeux des Juifs revêtent une importance capitale devant Dieu. L’avertissement est clair : si la personne ne rétablit pas une situation normale, elle mérite la prison comme un criminel. Mettre sur le même plan un meurtre et un conflit avec son frère est une révolution. L’avertissement reste solennel.
Nous constatons que Matthieu n’évoque plus la prison, mais la géhenne ou l’enfer, reprenant ainsi la pensée développée en Matthieu 5.20 : « Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux ».
Le cœur de l’homme qui traite son frère de fou est rempli de sentiments qui l’éloignent inexorablement du royaume de Dieu. Jésus va encore plus loin en montrant que ce n’est pas un fossé, mais un abîme qui sépare l’interprétation de la loi par les religieux et la pensée de Dieu. Il est question ici non pas d’une réaction ponctuelle, mais d’un état dans lequel demeure la personne.
L’allusion à l’offrande montre bien que celle-ci ne rachète pas la situation et que seul le pardon rend possible le retour à une situation normale. Luc, s’adressant à des étrangers ignorant la loi mosaïque, ne juge pas utile de reprendre ce point. Le mot « enfer » traduit le terme « géhenne » employé par Matthieu 5.22, qui signifie « vallée de Hinnom », située au sud de Jérusalem, où l’on brûlait les déchets de la ville. Ce nom est devenu par extension synonyme de l’enfer.