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Personnage 005
Mary JONES

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter le chapitre : Les contradictions

Introduction

Mary Jones est une petite fille dont la détermination à obtenir une Bible a entraîné des conséquences extraordinaires. Ses difficultés pour l’acquérir à la fin du 18ème siècle sont difficiles à imaginer aujourd’hui, où la Bible est largement diffusée et même offerte gratuitement par certains sites.

Cependant, à la fin du XVIIIe siècle, les livres étaient très coûteux et, malheureusement, une grande partie de la population ouvrière était analphabète.

L’histoire de Mary Jones

Mary JONES est née le 16 décembre 1784 au Pays de Galles, en Grande-Bretagne, dans une famille modeste. Son père exerçait le métier de tisserand, dans le village de Llanfihangel-y-Pennant, Abergynolwyn, situé au pied de Cader Idris près de Dolgellau.

Ses parents étaient des méthodistes calvinistes dévoués, et elle-même a embrassé la foi chrétienne dès l’âge de huit ans. Comme de nombreux enfants de cette époque, elle contribue activement aux tâches domestiques. Le seul jour de repos demeure le dimanche, qu’elle passe à l’église avec ses parents. C’est à cet endroit qu’elle découvre la Bible, en écoutant les lectures du pasteur lors des prédications. Bien que très intéressée par ces lectures, Mary ne sait pas lire et sa famille ne possède pas de Bible.

Il n’y avait pas encore d’école dans son village. Un dimanche, le pasteur a annoncé l’ouverture prochaine d’une école itinérante dans le village. Ce type d’enseignement étaient organisés par Thomas Charles.

Thomas CHARLES (1755-1814) était un prédicateur méthodiste gallois et une figure clé du méthodisme calviniste en Pays de Galles. Il a joué un rôle essentiel dans la fondation de la British and Foreign Bible Society et a contribué à la diffusion de la Bible en gallois.

Il a également mis en place des écoles circulantes, inspirées du travail de Griffith Jones, pour enseigner la lecture et les principes chrétiens aux enfants. Son engagement envers l’éducation et la religion a eu un impact durable sur la culture galloise.

Lorsque l’institutrice est arrivée, Mary a été l’une des premières élèves à s’inscrire. Elle a rapidement progressé et, en quelques mois seulement, elle a appris à lire, ce qui a été considéré comme un exploit par son entourage.

Un dimanche, le pasteur sollicite Mary pour la lecture des versets de la prédication dans la Bible devant l’assemblée, afin de l’encourager. Mary effectue cette tâche avec succès, suscitant l’admiration des fidèles présents, en raison de son jeune âge de 9 ans. Il est à noter que de nombreux adultes de la congrégation sont illettrés.

Mary sait lire mais elle ne possède aucun livre. C’est la suite de son histoire qui est fascinante.

La Bible de Mary JONES

Mary JONES a adhéré à la foi chrétienne dès l’âge de huit ans. Elle a ainsi rapidement été en contact avec les enseignements religieux et a souhaité posséder une bible personnellement.

À cette époque, l’acquisition d’un tel livre dans un milieu défavorisé semblait une ambition irréalisable. Les fonds étaient principalement utilisés pour satisfaire les besoins essentiels de la vie. Cependant, le souhait de Mary Jones était profondément enraciné. Elle comprenait également qu’elle devait entreprendre des actions concrètes pour accumuler suffisamment d’argent afin d’acquérir cet ouvrage si précieux.

Durant six années, elle a effectué diverses tâches domestiques et parallèlement lancé une activité commerciale. Elle a élevé des poules pour vendre les œufs, cultivé un petit lopin de terre pour vendre des légumes, et installé une ruche pour vendre le miel. Elle assistait également les fermiers lors des récoltes. Après ces six années, elle a accumulé suffisamment d’argent pour acheter la Bible qu’elle désirait.

À l’âge de 15 ans, Mary avait accumulé suffisamment d’argent. Elle apprit que Monsieur Thomas CHARLES, le pasteur méthodiste gallois de Bala, vendait des bibles. Mary décida de faire ce voyage, malgré une distance d’environ 40 km et les conditions difficiles, comme les voleurs qui ciblaient les voyageurs pour leur dérober leurs biens. Mary plaça sa confiance en Dieu et pria pour être protégée durant son trajet.

Le lendemain, elle constata qu’il ne restait qu’une seule Bible en gallois et que Monsieur CHARLES l’avait déjà réservée pour un ami. Déçue, Mary manifesta sa tristesse. Touché par sa réaction, Monsieur CHARLES fit preuve de compassion et lui indiqua qu’il possédait également une Bible en anglais, son ami étant bilingue. Ainsi, il décida de vendre la Bible en gallois à Mary.

Les répercussions de la démarche de Mary

Ce qui est remarquable dans cette aventure, ce sont les conséquences de l’initiative de Mary JONES, car cet événement eut un impact significatif sur M. Thomas CHARLES, qui décida de passer à l’action.

Quatre ans plus tard, il présenta à Londres la situation du peuple gallois, en exposant leur besoin en bibles avec une telle éloquence que le révérend Thomas HUGHES, pasteur de l’Église baptiste de Battersea, s’écria : « Il est nécessaire de créer une société pour répondre à ce besoin. Cependant, si nous le faisons pour le pays de Galles, pourquoi ne pas agir également pour la Grande-Bretagne ? Et pourquoi pas pour le reste du monde ? »

Cette assemblée de 300 personnes a permis la création de la British and Foreign Bible Society, initiant ainsi les activités des sociétés bibliques à l’échelle mondiale.

Les sociétés bibliques

La British and Foreign Bible Society est une organisation chrétienne œcuménique fondée en 1804. Son objectif principal est de rendre la Bible accessible à un maximum de personnes à travers le monde, en la traduisant et en la distribuant dans différentes langues.

Son siège est situé à Swindon, Royaume-Uni, et elle est affiliée à l’Alliance biblique universelle. Au fil des ans, elle a joué un rôle clé dans la diffusion des Écritures et a contribué à la préservation et à la traduction de nombreux textes bibliques.

Elle a ainsi initié d’autres œuvres similaires à travers le monde, connues sous le nom de « Sociétés Bibliques ».

Les sociétés bibliques ont pour mission principale de traduire, imprimer et distribuer la Bible afin de la rendre accessible au plus grand nombre, souvent à des prix abordables. Elles jouent un rôle clé dans la diffusion des Écritures à travers le monde et collaborent avec différentes traditions chrétiennes.

Le mouvement des sociétés bibliques a émergé au début du XIXe siècle, notamment pour répondre à la pénurie de Bibles disponibles pour les classes populaires. Aujourd’hui, elles sont regroupées sous l’Alliance biblique universelle, qui coordonne leurs efforts dans près de 200 pays.

 

Deux des Bibles de Mary Jones sont connues. Une Bible se trouve dans les archives de la British and Foreign Bible Society à la bibliothèque de l’Université de Cambridge et une autre à la Bibliothèque nationale du Pays de Galles. Ce sont des copies de l’édition de 1799 de la Bible galloise, dont dix mille exemplaires ont été imprimés à Oxford pour la Société pour la propagation de la connaissance chrétienne. En plus de l’Ancien et du Nouveau Testament et des Apocryphes, le volume contient le Livre de la prière commune (en gallois) et les Psaumes métriques gallois d’Edmwnd Prys.

Dans l’exemplaire maintenant à Cambridge, Mary Jones a écrit ce qui suit (en anglais) sur la dernière page des Apocryphes (l’orthographe est la sienne) :

« Mary Jones est née le 16 décembre 1784.

Je l’ai acheté dans la 16ème année de mon âge. Je suis la fille de Jacob Jones et de Mary Jones, sa femme. que le Seigneur me donne la grâce. Amen.

Mary Jones : Il est le véritable Onour de cette Bible. Acheté en l’an 1800 à l’âge de 16 ans. »

https://en.wikipedia.org/wiki/Mary_Jones_and_her_Bible

notes manuscrites de Mary JONES

La vie de Mary JONES

Après son célèbre achat de la Bible, Mary Jones a vécu une vie simple et pieuse au Pays de Galles. Elle est restée une chrétienne engagée et a continué à vivre dans son village, où elle était respectée pour sa foi et sa persévérance. Son héritage est encore célébré aujourd’hui, notamment par des écoles et des organisations qui portent son nom et perpétuent son message de détermination et de dévotion

Mary Jones est décédée le mercredi 28 décembre 1864. Un mémorial en son honneur est situé à Llanfihangel-y-Pennant, son village natal. Le texte suivant y est gravé :

« En mémoire de Mary Jones, qui, en 1800, à l’âge de 16 ans, a parcouru cette distance jusqu’à Bala pour obtenir du Révérend Thomas Charles, B.A., une copie de la Bible galloise. Cet événement a conduit à la formation de la Société biblique britannique et étrangère.

Érigé par les écoles du dimanche de Merioneth. »

Conclusion

L’histoire de Mary JONES nous montre une époque où posséder une Bible était un privilège. Ce qui est notable, c’est son désir intense de lire la Bible. Aujourd’hui, ce livre est accessible à bas prix, moins cher qu’une place de cinéma. Des associations offrent même des Bibles gratuitement.

Les gens disent souvent : « Ce qui est bon marché a rarement de la valeur. », alors le fait de vendre des Bibles à des prix extrêmement bas entraine t’il que ce livre n’a pas de valeur. Friedrich Nietzsche disait : « Tout ce qui a son prix est de peu de valeur. » En réalité ce n’est pas le texte que nous payons mais les couts de production. Ce texte est libre de droit et Dieu ne demande rien pour sa parole qui demeure gratuite pour chacun.

La Bible, au-delà de son aspect physique, offre un message précieux qui peut profondément impacter nos vies. Elle possède donc une valeur inestimable. La Bible est et restera avant toute chose : la Parole de Dieu.

Il est notable que la détermination d’une petite fille, sans influence particulière, à obtenir une Bible ait inspiré de nombreuses personnes et poussé les décideurs de l’époque à créer une organisation dédiée à la diffusion de la Bible.

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