
Le sabbat
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Introduction
Les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, et Luc) indiquent une heure spécifique pour la crucifixion de Jésus, mais l’Apôtre Jean semble présenter un horaire différent dans son récit. Il est important de noter que ces divergences sur l’heure exacte de la crucifixion sont observées dans les textes.
Cependant, il convient de préciser, conformément aux récits évangéliques, que Matthieu, Marc, Luc et Jean sont considérés comme des témoins directs des événements qu’ils décrivent.
En outre, il est envisageable que ces auteurs aient été au courant des écrits des autres lors de la rédaction de leurs textes, à l’exception de Matthieu, traditionnellement reconnu comme le premier à avoir écrit son Évangile.
La question suivante se pose alors : comment des divergences sur un détail aussi crucial ont-elles pu survenir dans ces récits ?
Pour y répondre, il est essentiel de comprendre le contexte culturel, linguistique et la méthode de calcul du temps utilisée à cette époque. Notre but est de déterminer les principes appliqués par les auteurs des Évangiles pour établir une cohérence entre leurs écrits.
Il est également important de reconnaître que les Évangiles, considérés à la fois comme des documents théologiques et historiques, ont été rédigés avec un souci d’exactitude, leurs auteurs étant conscients que leurs contemporains pouvaient témoigner de la véracité des faits rapportés.
Dans ces conditions nous devons trouver une explication naturelle aux propos de Jean qui semblent invalider ceux de ses amis.
Les informations des Évangiles
Les informations notées dans les Évangiles nous permettent d’établir la chronologie suivante des faits.
Les auteurs de la traduction Segond S21 notent directement la transcription de l’heure juive dans notre système actuel, la 3ème heure correspond bien à 9h du matin. Le jour qui commence vers 6h du matin marque le début de la journée.
Matthieu note un événement étonnant, une nuit en plein midi ! Il précise même l’horaire de midi à 15h.
Marc et Luc confirment l’horaire de Matthieu. Notre lecture actuelle de ces données impose peut-être au texte une précision qu’il n’avait pas à l’origine !
Nous reviendrons sur l’utilisation des heures rondes par les auteurs des Evangiles
– La mise sur la croix a donc lieu vers 9 h selon le texte de Matthieu.
– D’environ midi à 15 h, il y a des ténèbres sur la région de Jérusalem.
– La mort sur la croix a lieu le vendredi 1er avril 33 vers 15 h, selon les Évangiles.
Elle intervient avant la fin de cette nuit extraordinaire.
Comparaison des informations des Evangiles
La difficulté soulevée par Jean
Les Évangiles synoptiques précisent bien que la crucifixion commence vers 9h du matin et se termine vers 15h.
L’obscurité arrive vers midi et disparait vers 15h, juste après la mort du Messie Jésus.
Jean lui aussi précise une certaine heure qui semble contredire les informations de ses amis.
Jean nous parle ici de la 6ème heure.
Comment devons-nous comprendre cette information ?
Cette référence semble directement liée avec la condamnation finale de Pilate. Il est évident que Jean, présent sur place lors de ces faits, n’a rien oublié, et l’horaire qu’il nous donne correspond bien aux événements.
Mais de quelle heure parle-t-il ?
Nous voulons maintenant analyser le verset de Jean 19.14 et en particulier la précision à l’heure près. Nous sommes bien le vendredi qui est aussi consigné ici comme un jour de préparation de la Pâque. Cette appellation est courante au premier siècle.
Que signifie la 6ème heure pour Jean ?
Nous constatons que la transformation de la 6ème heure notée dans la version NEG en midi dans la S21 découle d’une simple hypothèse que nous n’arrivons pas à comprendre.
Nous avons deux possibilités principales :
– La première : Jean utilise, de la même manière que nous le pensons, la méthode romaine très répandue à cette époque. Il est donc environ 6 heures du matin. Le jour débute à 0 h comme nous aujourd’hui.
– La seconde : il emploie le système juif et nous sommes 12 h, ou midi. Le jour commence au lever du soleil vers 6 h. C’est donc cette option qui a été retenue pour la traduction S21. Elle nous semble irréaliste, car la nuit extraordinaire commence justement à midi selon les informations des Evangiles synoptiques.
Nous ne pouvons pas imaginer les soldats romains clouer le Messie Jésus sur la croix lors de cette nuit. Ils auraient été effrayés et auraient attendu.
Nous savons par Marc que la crucifixion a duré de la 3ème à la 9ème heure, soit de 9 h à 15 h. Il emploie le principe juif.
Si nous acceptons que Jean exploite la méthode romaine, il est donc environ 6 h du matin. Cette heure, selon nos déductions, correspond à la fin de sa comparution devant le Sanhédrin.
– Comment dans ces conditions pouvons-nous expliquer ce décalage de 3 heures ?
Non, Jean ne se trompe pas !
Dans le texte de Jean 20.19, nous observons qu’il emploie le système romain en mentionnant le « dimanche soir », alors que selon le calendrier juif, le lundi aurait déjà débuté. Ce détail confirme l’utilisation par Jean de la méthode romaine pour marquer le temps.
Le terme « environ » nous donne une certaine flexibilité temporelle, permettant de faire coïncider cette heure avec la présentation du Messie Jésus au procurateur Pilate peu après l’aube, juste après le chant du coq. Il semble que Jésus ait comparu pendant cette tranche horaire, immédiatement après le lever du soleil (environ 6 h 28) et jusqu’à 9 heures du matin.
Ces références horaires ne fournissent pas une précision absolue, mais plutôt un repère approximatif dans la journée, basé sur l’observation du témoin. Jean suggère que les événements ont commencé autour de la 6ème heure (6 h du matin) et se sont conclus vers 9 heures du matin, au moment où Pilate livre Jésus pour la crucifixion.
En examinant différentes traductions du récit de Jean, il semble que cette mention horaire aurait pu être insérée plus tôt dans le texte. Jean interrompt en effet la narration pour insérer cette information. Par exemple, la traduction de Darby place cette précision entre parenthèses. Ainsi, il n’est pas nécessaire de lier strictement l’heure mentionnée à l’événement décrit.
Cette interruption suggère que Jean cherchait à apporter un détail supplémentaire plutôt qu’à établir une chronologie précise à ce moment de son récit.
Nous pouvons en déduire que Jean a voulu indiquer que la comparution devant Pilate a commencé vers 6 h du matin. Ainsi, Pilate aurait commencé à siéger au tribunal depuis environ 6 h ce jour-là, qui était la préparation de la Pâque.
Jean confirmerait, dans ces conditions, la réalité historique décrite par ses amis.
La crucifixion aurait commencé vers 9 heures du matin et se serait terminée aux alentours de 15 heures, selon le calendrier juif, qui semble diviser la journée en blocs de trois heures à partir du lever du soleil.
Une obscurité exceptionnelle aurait débuté aux alentours de midi et se serait poursuivie jusqu’après la mort du Messie, Jésus, vers 15 heures.
Nous allons revenir sur ces heures particulières un peu plus loin dans cette étude.
Comment comprendre le terme Préparation de la Pâque ?
Dans la parenthèse notée par Jean 19.14, nous trouvons également mention de la ‘Préparation de la Pâque’. Certains ont conclu que Jean désigne la journée de jeudi.
Cela soulève la question : la préparation de la Pâque correspond-elle au jeudi ou au vendredi ?
Nous avons déjà établi, grâce aux informations fournies par les Évangiles synoptiques, que la crucifixion a eu lieu le vendredi, jour de la fête de Pâque. En effet, la formulation de Jean pourrait sembler contredire ce fait.
Ce thème est développé dans l’annexe ANN027 : ‘La dernière fête de Pâque’, où nous expliquons qu’il s’agit d’une forme de langage courante à cette époque.
La préparation de la Pâque coïncide avec celle des ‘Pains sans levain’, qui dure sept jours et débute le lendemain de la Pâque. À cette époque, toute cette période était communément appelée Pâque.
Un détail
Il est important de noter que la précision de l’heure n’était pas aussi critique dans la société antique qu’elle l’est aujourd’hui. Les gens vivaient plus en accord avec les rythmes naturels et saisonniers, et les méthodes de mesure du temps reflétaient cette approche.
Nous pouvons néanmoins être surpris par ces détails horaires précis relatifs à la journée de la crucifixion, notés par Matthieu et visiblement repris par Marc, puis Luc. En effet, ces hommes ne se référaient généralement pas à des données horaires comme c’est le cas de nos jours. Ils parlaient de jour, de nuit, de lever et de coucher du soleil, de midi. Le soleil dans le ciel leur procurait une information qu’ils savaient interpréter.
La Bible fait allusion à des veilles durant la nuit, nous laissant comprendre qu’elle était divisée en différentes phases.
Comment, la nuit, arrivaient-ils à définir les tours de garde des militaires, par exemple ?
Ils possédaient différents instruments pour mesurer le temps. Le plus courant était le cadran solaire, mais, comme son nom l’indique, il nécessitait la présence du soleil pour établir la mesure !
Sinon, il y avait aussi des clepsydres, ces horloges à eau. Cependant, ces instruments précieux n’étaient pas répandus. Les anciens parvenaient à déterminer les différentes heures de la journée et de la nuit.
L’heure de la prière
Il y avait l’heure de la prière, surtout respectée au Temple de Jérusalem. Nous retrouvons justement les heures notées par Matthieu : la neuvième heure en Actes 3.1, et les deux autres, la troisième heure et la sixième heure, semblent aussi marquer des temps de prière.
Nous retrouvons dans Actes 10.3 et Actes 10.9 des références à la troisième heure et à la neuvième heure. Nous pensons que ces moments de la journée marquaient la vie des Juifs et réglementaient la prière.
Matthieu a fait le parallèle entre ces étapes précises de la journée et les événements qui ont marqué la crucifixion du Messie Jésus. Nous pouvons imaginer le shofar résonnant du haut du temple pour appeler les fidèles à la prière.
Le judaïsme fait référence à trois prières par jour : le matin (Cha’harit), l’après-midi (Min’ha) et le soir (Maariv). Cela correspond justement au jugement du Sanhédrin, à la mort et à la mise au tombeau.
Nous retrouvons un rythme semblable dans l’Islam, qui impose cinq prières par jour. Les cinq prières canoniques ont lieu à l’aube (Fajr), au milieu de la journée, lorsque le soleil est à son zénith (Dhuhr), au milieu de l’après-midi (‘Asr), au coucher du soleil (Maghrib) et au crépuscule (‘Isha’).
Pour conclure, nous observons un lien entre les différentes prières de la journée et les événements marquants de cette journée du 1er avril 33. Matthieu a, selon nous, entendu le son du shofar qui marque l’appel à la prière et a associé ces heures aux événements tragiques qu’il vivait.
Marc et Luc ont repris ces informations du texte de Matthieu, tandis que Jean, de son côté, a simplement noté le début de cette longue et triste journée.
Il est noté que Marc, en réalité Pierre, fournit des détails additionnels sur l’heure de la crucifixion.
Le récapitulatif des faits
Nous vous proposons un déroulement des faits qui découle des conclusions de nos différentes études, développées dans la synopse et dans diverses annexes.
_1 L’abattage des agneaux débute le jeudi et continue le vendredi. – annexe ANN27 : Le dernier repas de Pâque.
_2 La recherche et la préparation du lieu pour la Pâque se déroulent le jeudi après-midi. Marc 14.12-16 ; Matthieu 26.17-19 ; Luc 22.7-13.
_3 La maison est, selon nous, celle de Marie la mère de Jean surnommé Marc. Actes 12.12.
_4 Le repas de Pâque commence le jeudi soir, après 18 h. C’est déjà le vendredi pour les Juifs. Marc 14.17 ; Matthieu 26.20 ; Luc 22.14-18. Ce n’est donc pas le Seder officiel qui se déroulera le soir du vendredi Jean 18.28.
_5 Le repas se termine le vendredi matin avant l’aube entre minuit et 2 h 30.
_6 Judas l’Iscariote est parti avant la fin de ce repas. Jean 13.30.
_7 Le Messie Jésus et les disciples partent pour le jardin des Oliviers entre minuit et 2 h 30, avant l’aube du vendredi. Le jeune homme Marc les suit. Marc 14.26 ; Marc 14.32-42 ; Matthieu 26.30 ; Matthieu 26.36-46 ; Luc 22.39-46 ; Jean 18.1.
_8 Ils vont s’arrêter en bas du mont des Oliviers, au jardin de Gethsémané. Matthieu 26.36 ; Marc 14.32.
_9 Ils passent une heure dans la prière, de 2 h à 3 h. Matthieu 26.40.
_10 La troupe menée par Judas Iscariote arrive. Nous sommes toujours la nuit de jeudi, avant l’aube du vendredi, vers 3 h. Marc 14.43-52 ; Matthieu 26.47-56 ; Luc 22.47-53 ; Jean 18.2-12.
_11 L’arrestation a lieu à ce moment-là, vers 3 h 30. Nous sommes à environ 1 km du Temple. Matthieu 26.47 ; Marc 14.43 ; Luc 22.47 ; Jean 18.3.
_12 La comparution devant le Souverain Sacrificateur Anne, qui possède cette distinction à titre honorifique car il n’est plus en fonction, se déroule rapidement avant l’aube du vendredi, vers 4 h. Sa résidence est proche du Temple. Jean 18.12-14.
_13 Plusieurs disciples, et en particulier Simon Pierre et Jean suivent le cortège de loin. Ils vont dans la cour de la maison du Souverain Sacrificateur Caïphe. Matthieu 26.58 ; Marc 14.54.
_14 Le Messie Jésus est entraîné chez le Souverain Sacrificateur en exercice, Caïphe, qui habite aussi à proximité du Temple, vers 4 h 30. Luc note que Pierre et Jean sont restés plus d’une heure dans la cour. Marc 14.53-72 ; Matthieu 26.57-75 ; Luc 22.54-62 ; Jean 18.15-27.
_15 Le Messie Jésus est interrogé pendant deux heures, de 4 h 30 à 6 h 30. Matthieu 26.59-68 ; Marc 14.55-65 ; Luc 22.67-71 ; Jean 18.19-24.
_16 Le coq chante vers 6 h 15, un peu avant le lever du soleil. Matthieu 26.74 ; Marc 14.72 ; Luc 22.61-62 ; Jean 18.27.
_17 La comparution devant le Sanhédrin devrait se dérouler après le lever du soleil à 6 h 38. Mais ce ne fut pas le cas, car au moment où le coq chante le Maître est, selon notre interprétation du texte de Luc, emmené chez Pilate juste après la sentence du Sanhédrin qui a donc attendu le lever du jour pour la prononcer. Luc 22.66-71 ; Marc 15.1 ; Matthieu 27.1-2.
_18 La première comparution devant Ponce Pilate commence vers 6 h 45. Marc 15.1-5 ; Matthieu 27.2-14 ; Luc 23.1-5 ; Jean 18.28-38.
_19 Nous situons la comparution devant Hérode Antipas vers 7 h 30. Luc 23.6-12.
_20 Le retour chez Ponce Pilate arrive vers 8 h. Marc 15.6-19 ; Matthieu 27.15-30 ; Luc 23.13-25 ; Jean 18.39-40 ; Jean 19.1-16.
_21 La foule, rassemblée devant le palais de Ponce Pilate, exige la crucifixion. Matthieu 27.22 ; Marc 14.11-15 ; Luc 23.23 ; Jean 19.15.
_22 Le départ pour le mont Golgotha commence avant 9 h. Matthieu 27.32 ; Marc 15.21-22 ; Luc 23.26-33 ; Jean 19.17.
_23 La mise sur la croix a donc lieu vers 9 h selon le texte de Marc. L’imprécision de la mesure permet d’intercaler le temps de déplacement pour aller jusqu’au mont Golgotha. ]Marc 15.20-41 ; Matthieu 27.31.56 ; Luc 23.26-49 ; Jean 18.17-30.
_24 Tous ces membres du Sanhédrin peuvent maintenant participer à la fête familiale de Pâque, l’esprit reposé après ce qu’ils considèrent comme une magnifique victoire. Mais les événements ne vont pas se dérouler comme ils l’imaginaient !
_25 D’environ midi à 15 h, il y a des ténèbres sur la région de Jérusalem. Matthieu 27.45 ; Marc 15.33 ; Luc 23.44.
_26 La mort sur la croix a lieu le vendredi 1er avril 33 vers 15 h, selon les Évangiles. Elle intervient avant la fin de cette nuit extraordinaire. Les trois jours et trois nuits commencent avec cette nuit comme le veut le calendrier juif.
_27 La mise au tombeau est envisagée vers 17 h, il fait jour. Nous sommes encore le vendredi qui se termine vers 18 h pour les Juifs. Le Sabbat débute normalement un peu plus tôt vers 17 h 50. Tout est achevé au moment où commence le Sabbat. Matthieu 27.57-61 ; Marc 15.42-47 ; Luc 23.50-56 ; Jean 19.31-42.
_28 Aux yeux de tous, cette affaire est maintenant réglée définitivement et le bilan est plutôt positif pour ces dirigeants, il n’y a eu aucun mouvement de foule.
_29 Un dernier petit point reste à traiter, le Messie Jésus avait parlé de résurrection alors, il est plus prudent de placer des gardes devant le tombeau. C’est la demande formulée à Pilate le jour même du Sabbat, rien n’arrête ces fervents religieux. Matthieu 27.62-66.
_30 La résurrection a lieu le dimanche matin à l’aube. Nous avons bien les 3 jours et 3 nuits selon le comptage inclusif juif. Matthieu 28.2-4 ; Marc 16.2-4 ; Luc 24.1-3. Nous prenons en compte la nuit en plein midi.
_31 Maintenant, il y a les différentes apparitions du Messie Jésus, vivant, à partir du dimanche 3 avril 33 de bon matin. Jean 20.11-18 ; Matthieu 28.8-10 ; Marc 16.8 : Jean 24.34 ; Marc 16.13-14 ; Luc 24.13-35 ; Marc 16.14 ; Luc 24.36-49 ; Jean 20.26-31 ; Jean 21.1-14.
Cette liste constitue un bref résumé de la synopse où nous approfondissons ces événements pour en faciliter la compréhension. Tous les détails étayant notre hypothèse sont exposés soit directement dans la synopse, soit dans diverses annexes.
Vous pouvez consulter l’annexe ANN090 : Les différentes apparitions
Conclusion
Cette chronologie des derniers instants de la vie du Messie, Jésus, sur notre terre a suscité de nombreuses interprétations. Le classement des événements et la conciliation des différents textes demeurent complexes.
Dès le second siècle, les Pères de l’Église ont souligné cette difficulté et ont tenté d’y apporter des explications. La modification, dans certaines copies, du passage de Jean 19.14, de la 6ème à la 3ème heure, illustre bien cet embarras.
Les chiffres sont définis par des lettres, et celles représentant les chiffres 3 et 9 se ressemblent beaucoup. Ainsi, une erreur de transcription dans certaines copies est envisageable.
L’exploitation de cette imprécision, ainsi que de l’information de Jean 19.14, pour conclure que la crucifixion n’a pas eu lieu, relève davantage d’une interprétation idéologique que d’une analyse de la réalité historique.
Il est probable que tous ces événements ne se soient pas déroulés aux heures exactes indiquées; ces informations sont vraisemblablement approximatives. Elles correspondent aux pratiques de mesure du temps de la région et de l’époque, qui diffèrent grandement des nôtres aujourd’hui.
L’hypothèse que nous proposons demeure cohérente au regard des informations dont nous disposons. Elle suggère que la succession des faits s’est bien déroulée dans l’intervalle de temps indiqué par les récits des Évangiles.
Il ne faut pas dire que les Juifs dans leur ensemble ont condamné à mort le Messie, Jésus, mais plutôt que ce furent des individus trop attachés à leur religion, à leurs traditions et, surtout, à leurs privilèges.
Plusieurs parmi eux ont reconnu, malgré tout, que ce prétendu ‘dangereux révolutionnaire’ était en réalité le Messie, le Fils de Dieu annoncé par leurs prophètes.