Le premier récit d’une multiplication des pains et des poissons de trouve en : Matthieu 14.15-21 ; Marc 6.33-44 ; Luc 9.12-17 et Jean 6.5-13.

Vous pouvez consulter la péricope PER169 : La multiplication des pains pour les 5000 personnes

Les passages de Matthieu 15.32-38 et Marc 8.1-9 relatent le récit de la seconde multiplication des pains opérée par Jésus pour nourrir une grande foule venue l’écouter. Bien que ces deux textes décrivent le même événement, ils présentent des nuances qui méritent d’être analysées.

Résumé des textes

Dans Matthieu 15.32-38, Jésus exprime sa compassion envers la foule qui le suit depuis trois jours et souffre de la faim. Il interroge ses disciples sur la quantité de nourriture disponible, et ils répondent qu’ils n’ont que sept pains et quelques petits poissons. Jésus ordonne alors que la foule s’asseye, prend la nourriture, la bénit, puis la distribue, permettant ainsi de nourrir environ quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. À la fin du repas, sept corbeilles de restes sont récoltées.

Marc 8.1-9 rapporte une scène similaire, avec une foule affamée après trois jours passés auprès de Jésus. Comme dans Matthieu, Jésus manifeste son souci pour ces personnes avant d’agir. Les disciples répondent de la même manière lorsqu’il les interroge sur leur capacité à nourrir la multitude. Jésus prend alors les sept pains et quelques petits poissons, les bénit et les distribue, nourrissant ainsi environ quatre mille personnes. Les restes sont également collectés dans sept corbeilles.

Comparaison des textes

Sur le fond, les deux récits sont quasi identiques et mettent en avant la sollicitude de Jésus et son pouvoir de multiplication des vivres. Toutefois, quelques différences formelles et stylistiques peuvent être relevées :

• L’expression de la compassion de Jésus : Dans Matthieu, Jésus prend l’initiative en exprimant d’abord sa préoccupation, tandis que dans Marc, cette sollicitude est davantage soulignée dans la structure du récit.
• Le rôle des disciples : Dans Marc, ils semblent plus perplexes face à la demande de Jésus, exprimant leur doute quant à la manière de nourrir une si grande assemblée. Dans Matthieu, leur réponse est plus factuelle.
• Le style narratif : Marc se distingue souvent par un style plus dynamique et concis, tandis que Matthieu offre une narration légèrement plus détaillée.
• Les chiffres et détails : Les deux récits s’accordent sur le nombre de pains et de poissons disponibles, le nombre de personnes nourries, et le nombre de corbeilles recueillies après le repas.

Ces passages, issus des Évangiles synoptiques, reflètent une transmission fidèle de l’événement tout en conservant des particularités propres à chaque évangéliste. Ils illustrent la puissance du Messie Jésus et sa capacité à subvenir aux besoins de ceux qui le suivent, tout en mettant en lumière l’importance de la confiance en lui malgré l’apparente insuffisance des ressources.

Il convient de noter que ni Luc ni Jean n’ont inclus cet événement dans leurs récits. Cela est probablement dû au fait qu’ils avaient déjà abordé la première multiplication et considéré que les deux événements étaient trop similaires. Ils étaient obligés de respecter des limitations d’espace dans leurs témoignages en raison des contraintes d’édition de l’époque.

Veuillez consulter l’annexe ANN046 : Les exigences techniques d’édition au premier siècle pour obtenir des informations supplémentaires.