Les Évangiles contiennent des récits qui se ressemblent mais présentent également des différences significatives, ce que certains critiques considèrent comme des contradictions. L’exemple de l’onction de Jésus montre ce phénomène (voir l’annexe ANN088 : Les deux onctions). Comment interpréter ces divergences ? Est-il possible que les auteurs aient commis des erreurs ?

L’épisode des vendeurs chassés du Temple (voir l’annexe ANN075 : Les vendeurs chassés du Temple) a suscité de nombreuses discussions contradictoires.

Dans cette étude, nous analyserons la multiplication des pains et des poissons, démontrant que le Messie Jésus a accompli deux miracles similaires à des occasions distinctes. Nous fournirons également une preuve irréfutable attestant que cet événement s’est produit à deux moments différents.

Nous maintenons notre position selon laquelle il n’y a ni erreurs ni contradictions dans nos Évangiles. Les études menées jusqu’à présent confirment cette conclusion de manière croissante.

Vous pouvez lire la Péricope PER169 : La multiplication des pains pour les 5000 personnes.

Matthieu 14.15-21 ; Marc 6.33-44 ; Luc 9.12-17 ; Jean 6.5-13.

Cet événement a visiblement marqué les apôtres et les quatre auteurs des Evangiles le rapportent. Ce premier événement se déroule près de Bethsaïda de l’autre côté du fleuve du Jourdain, en Décapole.

• Matthieu 14.15-21 : Jésus, après avoir appris la mort de Jean-Baptiste, se retire dans un lieu désert. Une foule le suit, et il guérit les malades. Le soir venu, les disciples lui suggèrent de renvoyer la foule pour qu’elle trouve de la nourriture, mais Jésus leur demande de donner à manger eux-mêmes. Avec cinq pains et deux poissons, il nourrit environ 5 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants.
• Marc 6.33-44 : Jésus et ses disciples cherchent à se reposer, mais la foule les rejoint. Pris de compassion, il enseigne longuement. Le soir, les disciples lui parlent du manque de nourriture. Jésus demande aux gens de s’asseoir par groupes, bénit les pains et les poissons, et les distribue. Tous mangent à satiété, et il reste douze paniers de morceaux.
• Luc 9.12-17 : Jésus enseigne la foule près de Bethsaïda. Les disciples lui suggèrent de renvoyer les gens pour qu’ils trouvent de la nourriture, mais Jésus leur demande de les nourrir. Avec cinq pains et deux poissons, il nourrit 5 000 hommes, et il reste douze paniers de morceaux.
• Jean 6.5-13 : Jésus interroge Philippe sur la manière de nourrir la foule. André mentionne un garçon ayant cinq pains d’orge et deux poissons. Jésus fait asseoir les gens, bénit la nourriture et la distribue. Tous mangent à leur faim, et il reste douze paniers de morceaux.

Comparaison

• Similarités :
  • Jésus nourrit 5 000 hommes avec cinq pains et deux poissons.
  • Il bénit la nourriture avant de la distribuer.
  • Douze paniers de restes sont recueillis.
  • L’événement se déroule dans un lieu désert.
  • Jésus agit avec compassion envers la foule.
• Différences :
  • Jean mentionne un garçon qui possède les pains et les poissons.
  • Marc précise que les gens sont assis par groupes sur l’herbe verte.
  • Matthieu et Luc insistent sur la guérison des malades avant le repas.
  • Jean met l’accent sur l’interaction entre Jésus et Philippe.

Ce miracle souligne la puissance divine de Jésus et son souci de nourrir spirituellement et physiquement ceux qui le suivent. Il montre aussi la compassion du Messie Jésus envers cette foule. Nous pensons que ces individus n’ont pas tous pleinement saisi l’ampleur du miracle accompli par le Messie Jésus. Ils ont simplement consommé la nourriture, se demandant peut-être comment les disciples de Jésus avaient pu en disposer en si grande quantité.

Voici donc la première multiplication des pains. Après cet événement extraordinaire les apôtres repartiront en barque vers Génésareth. Ils n’ont surement jamais oublié cette traversée (lire les Péricopes PER170- La conclusion de la foule ; PER171- Le Messie Jésus et Pierre marchent sur les eaux et PER172- La réaction des apôtres).

Vous pouvez lire la Péricope PER169 : La multiplication des pains pour les 5000 personnes.

Matthieu 15.32-38 et Marc 8.1-9.

Cette fois ci seul Matthieu et Marc signale cet autre événement. Il se déroule sur les bords du lac de Tibériade dans la région de Capernaüm.

• Matthieu 15.32-38 : Jésus, voyant la foule affamée après trois jours, exprime sa compassion. Les disciples doutent de pouvoir nourrir tant de monde. Jésus prend sept pains et quelques poissons, les bénit et les distribue. Tous mangent à satiété, et il reste sept corbeilles de morceaux.
• Marc 8.1-9 : Jésus, touché par la faim de la foule, demande aux disciples ce qu’ils ont. Avec sept pains et quelques petits poissons, il bénit la nourriture et la distribue. 4 000 hommes sont nourris, et sept corbeilles de restes sont recueillies.

Comparaison

• Similarités :
  • Jésus nourrit 4 000 hommes avec sept pains et quelques poissons.
  • Il bénit la nourriture avant de la distribuer.
  • Sept corbeilles de restes sont recueillies.
  • L’événement se déroule dans un lieu désert.
  • Jésus agit avec compassion envers la foule.
• Différences :
  • Matthieu précise que la foule est restée trois jours avec Jésus.
  • Marc mentionne que les poissons sont petits.
  • Matthieu insiste sur le doute des disciples quant à la possibilité de nourrir la foule.

Dans ce cas précis nous constatons que si Matthieu et Marc décrivent le même fait ils communiquent aussi des informations différentes mais complémentaires.

Voici donc la seconde fois, selon nos analyses que le Messie Jésus opère une multiplication des pains et des poissons.

Ces deux récits présentent des similitudes, notamment en ce qui concerne la nourriture de base. Cela n’est guère étonnant, car il s’agissait d’aliments courants pour la population de l’époque, à savoir du poisson séché et du pain. Dans la région de Capernaüm, il existait des conserveries de poissons où ceux-ci étaient séchés et salés afin d’assurer leur conservation, cette méthode étant la seule disponible à cette époque.

Lorsque le Maître demande à ses disciples de vérifier leurs provisions pour nourrir la foule, ceux-ci répondent immédiatement sans avoir besoin de se renseigner. Cette réaction soulève une question : ont-ils anticipé cette demande ou les récits, qui sont souvent des résumés de la situation, ne mentionnent pas cette étape préparatoire ?

Nous comprenons le désarroi et le manque de foi lors du premier événement, mais au deuxième miracle, les disciples auraient dû se souvenir du premier. Les doutes exprimés par Matthieu 15:33, qui était présent, sont surprenants. Ils auraient dû faire le lien entre les deux miracles.

Même Marc, le scribe de Pierre, exprime des réserves et précise que les poissons étaient petits. Ce détail semble inapproprié dans la bouche des disciples, car même s’ils avaient été gros, ils n’auraient pas suffi à nourrir les 4000 personnes présentes, sans compter les femmes et les enfants.

Nous avons constaté que cette intervention devenait indispensable en raison de la présence de la foule depuis trois jours. Les hommes, femmes et enfants ont écouté le maître durant cette période, dormant sur place. Bien qu’ils aient apporté des réserves de nourriture, celles-ci étaient presque épuisées au bout des trois jours, rendant l’intervention du Messie Jésus absolument nécessaire.

Le Messie Jésus évoque clairement les deux multiplications des pains dans Matthieu 16.9-11 :

« Ne comprenez-vous pas encore ? Ne vous rappelez-vous pas les cinq pains des cinq mille hommes et combien de paniers vous avez emportés ? Ni les sept pains des quatre mille hommes et combien de corbeilles vous avez emportées ? » (Matthieu 16.9-10).

Ce passage montre que le Messie Jésus distingue bien les deux miracles, confirmant qu’il ne s’agit pas d’une répétition du même événement mais de deux multiplications distinctes.

Il est pertinent de réfléchir aux implications potentielles de l’absence du témoignage de Matthieu 16.9-10. Cela aurait probablement conduit certains à conclure à des contradictions, générant ainsi de nombreux débats. Cependant, les déclarations de Matthieu ont fourni une clarification à cette situation.

Nous avons aisément démontré que cet événement s’est produit à deux reprises en nous basant sur les déclarations de Matthieu 16.9-10[/]. Les paroles du Messie Jésus constituent ainsi une preuve irréfutable, bien que ce soit le seul exemple identifié dans les Évangiles. Dans tous les autres cas, il est nécessaire d’examiner minutieusement chaque détail afin de déterminer si les faits rapportés sont distincts ou identiques.

Ce fait démontre que des événements similaires peuvent en réalité représenter des faits distincts. Cela ne devrait pas nous surprendre, car selon [b]Jean 21.25, le nombre de miracles rapportés dans les textes évangéliques, qui est de 40 d’après nos recherches, constitue une fraction insignifiante de ce qui s’est réellement produit.

Il est regrettable que certains commentateurs mentionnent des contradictions ou des erreurs dans les textes des Évangiles, qui sont une partie intégrante de la Bible, considérée comme la Parole de Dieu pour tous.