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Pour obtenir des informations complémentaires, veuillez consulter l’étude sur les paraboles : PAR031 « La brebis perdue » ainsi que PAR000 « Les paraboles ». Nous avons déjà noté cette péricope en PER202, mais nous souhaitons suivre ici le développement de Luc.
Luc présente ici des récits qui ne suivent pas une chronologie formelle. Il propose une argumentation structurée selon une logique précise. Ce thème est développé dans le paragraphe intitulé : L’argumentation de Luc dans les chapitres 13 à 19. Il est pertinent de considérer l’objectif de Luc lors de l’étude de ces chapitres.
Ce discours peut être situé à différents moments et lieux, car rien n’indique que Luc respecte une chronologie stricte. Il est probable qu’il ait choisi ce point du récit pour rassembler plusieurs enseignements, lui permettant ainsi d’omettre le contexte et de rendre sa narration plus concise.
Le récit de Luc, dans les chapitres 14 à 19, présente divers enseignements sur le royaume des cieux au travers de douze paraboles.
Il demeure incertain que Luc suive une chronologie stricte ou qu’il organise les enseignements selon des critères facilitant la lecture de son texte. Toutefois, il semble plus probable que l’auteur ait choisi de regrouper les douze paraboles, bien qu’elles aient été prononcées à différentes périodes et en divers lieux.
Le chapitre 15 de l’Evangile de Luc forme un triptyque :
La brebis perdue (Luc 15.3–7)
La drachme perdue (Luc 15.8–10)
Le fils prodigue (Luc 15.11–32)
Ces trois paraboles expriment la joie divine pour le salut d’un seul pécheur, chacune avec une nuance différente :
La brebis perdue et le berger : recherche extérieure.
La drachme perdue et la femme : recherche intérieure.
Le fils prodigue et le père : attente et accueil.
L’auditoire se compose principalement de personnes issues du peuple, mais comprend également des pharisiens ainsi que des docteurs de la loi. Les disciples du Messie Jésus sont également présents. Traditionnellement, les membres du peuple élevaient des animaux afin d’en tirer divers bénéfices tels que l’aide pour les travaux physiques, le lait ou la viande.
Dans cette première parabole de la brebis perdu il est intéressant d’examiner le message spirituel que le Messie Jésus voulait transmettre.
Le cheptel de brebis présente un effectif élevé, pouvant laisser supposer qu’ajouter ou retirer un animal n’aurait que peu d’impact. Une telle perception était partagée par la population, dont la majorité ne possédait que quelques brebis, tandis qu’un troupeau d’une centaine d’individus témoignait d’une réelle prospérité. Cependant, chaque brebis revêt une importance particulière. Cette image est renforcée par le fait que, malgré cet effectif conséquent, le propriétaire accorde assez de valeur à chaque animal pour partir à la recherche d’une brebis égarée. Ainsi, toutes les brebis sont perçues comme précieuses par leur propriétaire.
Le Messie Jésus ne fournit pas d’informations supplémentaires permettant de saisir l’ensemble de sa pensée ; toutefois, dans le contexte, nous pouvons comprendre qu’il fait référence au salut des âmes, sans se limiter uniquement au peuple juif.
Il apparaît clairement que Dieu souhaite le salut de tous les hommes, comme l’affirment les Écritures dans 1 Timothée 2.3-4 et 2 Pierre 3.9. Pour que cette volonté se réalise, Dieu déploie tous les efforts nécessaires afin que personne ne soit exclu de sa grâce.
Cependant, l’évangéliste Luc propose une perspective complémentaire. Il mentionne l’existence de « justes qui n’ont pas besoin de repentance » (Luc 15.7). Cette affirmation, en apparence, peut prêter à confusion, car selon la compréhension spirituelle, tous les hommes ont besoin de repentance pour accéder au royaume des cieux. Il s’agit donc, en réalité, de personnes qui se considèrent elles-mêmes justes, sans reconnaître leur besoin de se repentir.
Dans cette parabole, les quatre-vingt-dix-neuf brebis, ou « quatre-vingt-dix-neuf justes », représentent ainsi les religieux juifs et en particulier les pharisiens, convaincus qu’ils n’ont pas à se repentir pour entrer dans le royaume des cieux. Cette idée se retrouve dans plusieurs passages, notamment Matthieu 3.7-9, Jean 8.33-44 et Romains 2.28-29. À l’opposé, la brebis perdue symbolise les personnes considérées comme « gens de mauvaise vie », c’est-à-dire celles qui reconnaissent leur état et leur besoin de repentance.
Cette perspective n’apparaît pas dans l’Évangile selon Matthieu, qui conclut de manière sobre sur la joie liée au salut. Cependant, Luc indique explicitement que la brebis perdue est retrouvée, tandis que Matthieu emploie une formulation incertaine : « s’il la trouve ». Cette nuance linguistique évoque une possibilité plutôt qu’une affirmation. Elle suggère la liberté individuelle dont dispose la personne concernée quant à sa décision d’être retrouvée ou non.