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Ce récit se déroule dans un contexte apaisé, ce qui nous surprend au regard de ce qui s’est passé précédemment. En effet, les autorités religieuses cherchaient à arrêter le Messie Jésus et maintenant elles discutent avec lui. Bien sûr, elles cherchent toujours à trouver une faille afin de le discréditer aux yeux du peuple.
Il n’y a aucune raison pour envisager un apaisement de la colère des pharisiens. Certains commentateurs soulignent le fait que ce récit n’est pas inscrit dans certains manuscrits et proposent que ce passage ait été ajouté ensuite. La traduction « La Colombe » note bien l’absence de ce passage dans plusieurs manuscrits.
Nous constatons que le Messie Jésus se trouve bien à Jérusalem et que contrairement à ce que nous envisagions il ne retourne pas à Béthanie au-delà du Jourdain, mais qu’il couche sur le mont des Oliviers comme beaucoup de pèlerins.
La situation nous semble étrange et nous pensons que ce texte a été déplacé et ne fait pas partie de la suite chronologique définie par Jean. Selon notre analyse, le pèlerinage évoqué ici n’est pas celui de Souccot. Toutefois comme nous n’avons pas assez de détail pour replacer ce texte, nous préférons le laisser comme inscrit dans l’Evangile de Jean.
L’histoire de cette femme est pathétique. Le flagrant délit d’adultère apparait très étonnant. Comment cela est-il possible, en plus au bon moment où le Messie Jésus est présent ? Nous pensons que cette femme était déjà emprisonnée et attendait la peine de mort. Elle avait surement été dénoncée préalablement et dans l’obligation d’avouer sa faute.
Toutefois, le problème est bien posé par les pharisiens. Faut-il lapider cette femme et respecter la loi de Moïse (Lévitique 20.10 et Deutéronome 22.22-24) ? Les accusateurs n’amènent que la femme, ce qui est déjà une entorse à la Loi, qui exigeait que les deux coupables soient jugés.
Si le maître choisit l’application pure et dure de la loi qu’en est-il de son message de grâce ? S’il applique la grâce qu’en est-il de la loi de Moïse ? Le piège est bien préparé et les pharisiens sont sûrs du résultat.
La réponse de Jésus, « Que celui d’entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle », entraîne le retrait des accusateurs. Jésus ne remet pas en cause la Loi mais en éclaire l’esprit, soulignant que la justice divine est indissociable de la miséricorde. Il reconnaît la faute mais recentre le débat en invitant chacun à s’interroger sur ses propres imperfections avant de juger autrui. Enfin, il demande à la femme de ne plus commettre de faute et la laisse repartir librement.
Jean offre un résumé de cet événement sans évoquer, par exemple, les actions traditionnelles du Messie Jésus comme accorder le pardon des péchés ou permettre l’entrée dans le royaume de Dieu.
Jean tenait à relater cette confrontation significative entre Jésus, le Messie, et les pharisiens. Bien que ce passage puisse sembler décalé sur le plan chronologique, il demeure pertinent en raison de sa richesse en sensibilité et en sagesse, ce qui justifie pleinement son inclusion.
Ce passage met en avant la capacité du Messie Jésus à justifier. Il exerce ainsi ce pouvoir considéré comme exclusivement divin en déclarant : « Moi non plus, je ne te condamne pas ; vas-y et désormais ne pèche plus. » (Jean 7.11). Ce point ne peut être remis en cause par aucun pharisien, puisque tous se sont déjà retirés.