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Nous sommes dans la maison de CapernaĂŒm oĂč JĂ©sus continue d’enseigner ses apĂŽtres, disciples, ainsi que leurs familles prĂ©sentes. Les diffĂ©rents thĂšmes abordĂ©s sont rapportĂ©s par Matthieu et Pierre, co-auteur du second Ăvangile avec Marc, qui Ă©taient prĂ©sents. Dans ce cas prĂ©cis, Marc ne cite pas cette parabole mais Luc la reprend. La piĂšce semble suffisamment grande pour accueillir toutes les personnes prĂ©sentes. Cette rĂ©union a eu lieu avant le 12 septembre 32, date Ă laquelle le groupe quitte dĂ©finitivement la GalilĂ©e. Il n’est pas prĂ©cisĂ© si ces enseignements se sont dĂ©roulĂ©s lors d’une seule rĂ©union ou lors de plusieurs rassemblements.
Nous constatons une forte cohĂ©sion autour du MaĂźtre ainsi qu’un isolement progressif du groupe. L’annonce de son dĂ©cĂšs a manifestement provoquĂ© des perturbations parmi ses proches, crĂ©ant ainsi un besoin accru de se rassembler. Le Messie JĂ©sus est conscient que dans quelques jours, il partira avec ses apĂŽtres et ne reverra probablement pas la majoritĂ© de ses proches. Il s’efforce donc de leur transmettre le maximum d’enseignements afin de les prĂ©parer Ă son absence.
En ce qui concerne le sujet des 100 brebis, il est pertinent de noter que la satisfaction divine lorsqu’une Ăąme Ă©garĂ©e se convertit constitue une source d’encouragement pour l’ensemble du groupe.
Les passages de Matthieu 18.10â14 et Luc 15.3â7 prĂ©sentent une parabole similaire : celle de la brebis perdue. Dans Matthieu, JĂ©sus insiste sur la valeur des « petits » et sur la volontĂ© du PĂšre cĂ©leste de ne perdre aucun dâeux. Il met en avant lâidĂ©e que Dieu cherche activement ceux qui sâĂ©garent et se rĂ©jouit de leur retour. Luc, quant Ă lui, dĂ©veloppe davantage la joie du berger lorsquâil retrouve la brebis perdue, soulignant la cĂ©lĂ©bration cĂ©leste pour un pĂ©cheur qui se repent.
La diffĂ©rence principale rĂ©side dans lâorientation du message : Matthieu lâintĂšgre dans un discours sur lâhumilitĂ© et la sollicitude envers les plus faibles, tandis que Luc lâinscrit dans une sĂ©rie de paraboles sur la misĂ©ricorde divine et la repentance.
Le choix de la brebis dans cette parabole n’est pas fortuit, car celle-ci est dĂ©pourvue de moyens de dĂ©fense et constitue une proie facile pour les prĂ©dateurs. Cela souligne son besoin de protection par le berger (Jean 10.11, Jean 10.14 et EzĂ©chiel 34.23).
La parabole des brebis en Matthieu 18.10-14 met en avant l’idĂ©e que Dieu ne veut perdre aucun de ses « petits » et qu’il cherche activement ceux qui s’Ă©garent. Cette image du berger qui veille sur ses brebis peut ĂȘtre mise en relation avec la mission du Messie JĂ©sus, qui se prĂ©sente lui-mĂȘme comme le bon berger en Jean 10.11-18.
Dans le contexte de la mort prochaine du MaĂźtre, cette parabole prend une dimension encore plus profonde : le Messie JĂ©sus, en tant que berger, sait qu’il devra quitter physiquement ses disciples, mais il leur assure qu’ils ne seront pas abandonnĂ©s. Il prĂ©pare ses disciples Ă cette sĂ©paration en leur promettant l’Esprit Saint comme guide et consolateur (Jean 14.16-18).
Ainsi, la parabole des brebis perdues peut ĂȘtre vue comme une prĂ©figuration de la sollicitude de JĂ©sus envers ses disciples aprĂšs son dĂ©part. Il ne les laisse pas seuls, mais continue Ă les chercher et Ă les guider spirituellement, comme un berger qui veille sur son troupeau.