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Matthieu et Luc rapportent une guérison des plus surprenantes à plusieurs égards.
C’est un étranger mais pas n’importe quel étranger, un envahisseur romain, qui sollicite l’aide de Jésus.
C’est pour son serviteur qu’il demande la guérison et il refuse que le Messi Jésus se rende dans sa maison car il se considère indigne d’un tel honneur.
Matthieu a choisi de citer cet exemple extraordinaire avec le risque de choquer son lectorat juif. En effet ce soldat symbolise l’occupation du pays d’Israël.
Il apparaît que Matthieu tente de dépeindre l’autorité et l’influence de Jésus en tant que Messie, lesquelles ne se confinent pas uniquement au peuple juif mais s’étendent aussi aux dirigeants de la société, y compris ceux qui sont étrangers.
L’homme en question n’agit pas par intérêt personnel, mais uniquement par compassion pour son esclave, ce qui est surprenant pour un soldat de cette stature.
Jésus n’a pas esquivé les soldats romains. Par exemple, à Cana, un officier avait demandé son aide pour guérir son fils (Jean 4.46-54). Ce récit de Jean, datant de la fin du premier siècle, ne suscite plus les mêmes interrogations que celles soulevées lors de l’écriture de Matthieu aux alentours de l’an 44, selon nos analyses.
Cependant, ce qui surprend le plus est la suite des événements. L’officier refuse que le Maître vienne chez lui, estimant qu’il n’est pas digne de le recevoir sous son toit. À l’instar du lépreux précédent, il appelle Jésus « Maître » et reconnaît son autorité sur la maladie. Matthieu nous brosse le portrait d’un homme exceptionnel doté d’une grande foi, qui ne demande qu’une parole du Messie pour ordonner la guérison de son esclave.
Jésus exprima son admiration pour l’officier, une observation très rare dans les Évangiles. C’est Luc qui relève cette remarque à la suite de ses recherches, tandis que Matthieu se contente de mentionner que le serviteur a été immédiatement guéri. Luc ajoute également que l’officier était accompagné par d’autres serviteurs qui ont confirmé les faits sur place.
On pourrait se demander pourquoi Matthieu n’a pas mentionné l’admiration du Messie Jésus pour cet officier. Peut-être est-ce dû au fait qu’il était soldat, étranger et occupant, et qu’en Israël, il n’y avait pas d’exemples aussi remarquables.