

Les trois Évangiles synoptiques décrivent l’enchaînement des événements comme suit : le baptême de Jésus, suivi d’un départ rapide en Galilée, déclenché par l’arrestation de Jean le Baptiste. L’Apôtre Jean, quant à lui, fournit des détails supplémentaires qui semblent, à première vue, contredire les récits de Matthieu, Marc et Luc.
Nous avons examiné la chronologie de l’Évangile selon Jean dans l’annexe 64 : « Les lendemains notés par Jean« , afin de déterminer un enchaînement des faits qui soit cohérent avec les informations des synoptiques. La visite rapportée uniquement par Jean souligne la notoriété de Jean le Baptiste et soulève plusieurs points d’observation :
1- La renommée de Jean le Baptiste ne s’est pas construite en quelques mois. N’ayant accompli aucun miracle (Jean 10.41) pour attirer l’attention et avec une prédication plutôt directe, la durée de 3,5 années de ministère proposée par Daniel correspond bien aux récits évangéliques.
2- La première question des religieux concerne le Messie, en pensant au Messie royal, suivie d’un rapprochement avec la venue d’Élie. Ceci indique leur connaissance des prophéties.
3- L’intérêt des Pharisiens pour le baptême pratiqué par Jean le Baptiste suggère qu’ils considéraient cette pratique comme relevant de l’autorité du Messie ou d’Élie.
4- Le message central de Jean le Baptiste est l’annonce de la venue du Messie royal.
Les écrits de Qumran révèlent que les Juifs de l’époque attendaient deux messies : un messie royal et un messie sacerdotal. Les questions des Pharisiens reflètent cette attente, évoquant d’abord le Messie royal, puis le prophète ou le Messie sacerdotal.
Jean est le seul à préciser le lieu de ces événements : Béthanie, de l’autre côté du Jourdain (Jean 1.28) , à ne pas confondre avec le village où résidaient Lazare, Marthe et Marie, près de Jérusalem. Ce lieu, difficile à localiser aujourd’hui, a donné lieu à plusieurs interprétations géographiques.
Il est notable que Jean ait cherché à apporter plus de détails sur certains événements déjà mentionnés dans les synoptiques, sans anticiper les difficultés d’interprétation que cela pourrait engendrer. Il se contente de relater des événements vécus personnellement, affirmant ainsi que la vérité ne se contredit pas.
Le déplacement de ces responsables politiques suggère que Jean le baptiste ne participait plus à ces rassemblements au Temple, sinon les religieux auraient profité de sa présence pour l’interroger. La fête de Souccot débutait quelques jours plus tard !