Comment échapper si nous négligeons un si grand salut ?

Hébreux 2.3 (S21)
3 comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut ? Ce salut, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu.

Dans l’épître aux Hébreux, l’auteur adresse une exhortation pressante aux croyants : il les invite à demeurer attachés au message de Jésus-Christ, à ne pas se détourner de l’enseignement reçu. Ce passage souligne l’importance de rester fidèle à la Parole, afin de ne pas s’en écarter ni la délaisser.

Le terme « négliger », employé ici ne se limite pas à l’idée de rejet volontaire. Il englobe également l’ignorance, la banalisation, ou encore la procrastination face à l’appel du salut. L’auteur insiste sur la grandeur inégalable de ce salut, initié par le Fils (voir 1 Corinthiens 15.20-22), confirmé par Dieu (Jean 14.26 ; Actes 2.33) et attesté par l’Esprit (Romains 8.16). Ainsi, le salut en Jésus se présente comme une réalité unique et essentielle pour l’humanité.

Négliger ce salut n’est pas anodin : le texte rappelle que la Loi transmise par les anges impliquait déjà des sanctions pour la désobéissance. À plus forte raison, le refus du salut proclamé par le Fils entraîne des conséquences d’ordre eschatologique, mettant en jeu la justice divine et la responsabilité de chaque personne.

Ce salut ne se limite pas à une simple amélioration morale ou sociale. Il s’agit de la réconciliation avec Dieu, l’accès à la vie éternelle et l’entrée dans le Royaume. Refuser ou négliger ce salut revient à se priver de la communion avec Dieu et à s’exposer à une séparation définitive (voir Hébreux 10.26–31 ; Matthieu 25,41).

Beaucoup de personnes perçoivent Dieu comme une entité fondamentalement bienveillante, voire infiniment bonne. Cette vision, répandue dans certains milieux, conduit parfois à penser que Dieu ne saurait condamner qui que ce soit.

De là découle une tendance, chez certains, à minimiser la possibilité d’un rejet éternel. Pour éviter d’envisager les conséquences de leurs actes, ils cherchent des solutions conciliatrices ou se rassurent en comparant leurs propres fautes à celles jugées plus graves par d’autres. L’attitude de Talleyrand l’illustre bien : « Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console. »

Pourtant, les nombreux avertissements du Messie Jésus dans ses paraboles invitent chacun à réfléchir sérieusement à la réalité et aux conséquences du refus du salut. Jésus ne promet pas la prospérité ni le bien-être facile pour attirer les foules, contrairement à certains discours politiques. Il annonce clairement les conséquences liées à l’acceptation ou au refus de son salut : la décision appartient à chacun, mais les issues sont clairement énoncées, et Dieu accomplira ce qu’Il a dit.

Chaque lecteur est ainsi placé devant sa propre responsabilité spirituelle. L’avenir éternel se décide ici et maintenant, mais il reste toujours possible d’opérer un changement. La liberté individuelle demeure entière : il est essentiel de comprendre les conséquences de ses choix.

On peut remettre en question la véracité des écrits bibliques : cela relève de la liberté de chacun. Toutefois, selon la perspective biblique, l’accomplissement des paroles divines ne dépend pas de leur acceptation par la majorité ou par l’individu.

L’exemple de la croyance en une Terre plate pendant des siècles illustre ce point : ce n’est pas parce que la majorité y croyait que la réalité en était changée. La Terre est restée sphérique, indépendamment des convictions humaines. Ce fait souligne l’importance de distinguer entre croyance majoritaire et vérité objective.

Il existe de nombreux exemples historiques où une minorité a porté la vérité contre l’avis général. Par exemple, Galilée, défendant l’héliocentrisme au XVIIe siècle, s’est opposé à la majorité qui affirmait que la Terre était immobile au centre de l’univers. Malgré l’opposition, c’est bien la minorité qui détenait la vérité scientifique. Cet exemple rappelle que suivre la majorité n’est pas toujours gage de justesse, surtout dans le domaine spirituel ou moral.

Chercher la vérité spirituelle demande donc une démarche personnelle, sincère et attentive. Il ne suffit pas de suivre les croyances dominantes : il faut oser remettre en question ses certitudes, ouvrir son cœur à la révélation, et distinguer la vérité éternelle du confort collectif.

Dominique Lormier