Parabole
Parabole 037
Les serviteurs inutiles

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN078 : Les paraboles

Vous pouvez consulter l’annexe ANN050 : Comment le Messie JĂ©sus se faisait-il entendre

Vous pouvez consulter l’annexe ANN072 : Les miracles

Textes bibliques

Luc 17.7–10 (S21)

7 » Si l’un de vous a un esclave qui laboure ou garde les troupeaux, lui dira-t-il, Ă  son retour des champs : « Viens tout de suite te mettre Ă  table » ?

8 Ne lui dira-t-il pas au contraire : « PrĂ©pare-moi Ă  souper, ajuste ta tenue pour me servir jusqu’à ce que j’aie mangĂ© et bu ; aprĂšs cela, toi, tu mangeras et tu boiras » ?

9 A-t-il de la reconnaissance envers cet esclave parce qu’il a fait ce qui lui Ă©tait ordonné ? [Je ne pense pas.]

10 Vous de mĂȘme, quand vous avez fait tout ce qui vous a Ă©tĂ© ordonnĂ©, dites : « Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. ».

(Traduction Louis Segond S21)

Résumé de la parabole

Le texte, de Luc 17.7–10, enseigne que le disciple doit servir Dieu avec humilitĂ©, sans attendre de rĂ©compense ni revendiquer de mĂ©rite. Le service chrĂ©tien est une rĂ©ponse normale Ă  l’appel divin, non une source de gloire personnelle.

Dans cette parabole, le Messie JĂ©sus compare le disciple Ă  un serviteur qui, aprĂšs avoir travaillĂ© aux champs, continue Ă  servir son maĂźtre sans attendre de remerciement. Il conclut que, mĂȘme aprĂšs avoir accompli tout ce que Dieu demande, le disciple doit dire : « Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire. » Cela ne signifie pas que le service est sans valeur, mais qu’il ne donne aucun droit Ă  la reconnaissance divine. Tout vient de Dieu, et le disciple ne peut que rĂ©pondre avec fidĂ©litĂ© et humilitĂ©.

Le contexte du discours

La parabole de Luc 17.7–10 est proclamĂ©e dans un contexte d’enseignement sur la vie du disciple, juste aprĂšs des paroles sur le pardon et la foi. Le Messie JĂ©sus s’adresse Ă  ses apĂŽtres pour corriger toute tentation d’orgueil spirituel et rappeler que le service envers Dieu ne donne aucun droit Ă  la rĂ©compense.

Contexte immédiat dans Luc 17

Les versets prĂ©cĂ©dents (Luc 17.1–6) abordent trois thĂšmes majeurs :

La gravité du scandale : le Messie Jésus avertit que faire tomber un « petit » dans le péché est une faute grave.

Le pardon rĂ©pĂ©tĂ© : mĂȘme si un frĂšre pĂšche sept fois dans une journĂ©e, il faut lui pardonner s’il se repent.

La foi : les disciples demandent au Messie JĂ©sus d’augmenter leur foi, et Il leur rĂ©pond que mĂȘme une foi minuscule peut dĂ©placer un arbre.

C’est dans ce cadre que le Messie JĂ©sus proclame la parabole du serviteur inutile. Elle vient juste aprĂšs une demande des disciples : « Augmente notre foi » (Luc 17.5). Le Messie JĂ©sus rĂ©pond d’abord par une image sur la puissance de la foi, puis enchaĂźne avec cette parabole pour prĂ©server l’humilitĂ© du disciple, mĂȘme s’il agit avec foi et obĂ©issance.

Objectif de la parabole dans ce contexte

Le Messie JĂ©sus veut Ă©viter que ses disciples, en accomplissant fidĂšlement leur mission (pardonner, enseigner, servir), ne tombent dans une logique de mĂ©rite ou de revendication. Il leur rappelle que tout ce qu’ils font est dĂ©jĂ  une rĂ©ponse Ă  un don, et que Dieu ne leur doit rien.

Cette parabole agit comme un correctif spirituel : elle recentre la vie du disciple sur le service humble, gratuit, et fidĂšle, sans attente de reconnaissance.

En lien avec la mission apostolique

Les apÎtres sont appelés à une mission exigeante : annoncer le Royaume, guérir, pardonner, enseigner. Le Messie Jésus les prépare à cette mission en leur inculquant une posture intérieure : servir sans se glorifier, comme des serviteurs qui ont simplement accompli leur devoir.

Ce passage est donc un enseignement fondamental sur la spiritualitĂ© du service, proclamĂ© Ă  un moment oĂč les disciples pourraient ĂȘtre tentĂ©s de se comparer, de se mesurer, ou d’attendre des rĂ©compenses pour leur fidĂ©litĂ©.

ThĂšme

Le thĂšme central de la parabole du serviteur inutile en Luc 17.7–10 est l’humilitĂ© dans le service chrĂ©tien. Le Messie JĂ©sus y enseigne que le disciple doit accomplir sa mission sans chercher de rĂ©compense ni revendiquer de mĂ©rite : servir Dieu est un devoir, non un titre de gloire.

Cette parabole renverse la logique humaine du mĂ©rite. Le serviteur, aprĂšs avoir travaillĂ© toute la journĂ©e, continue Ă  servir son maĂźtre sans attendre de remerciement. Le Messie JĂ©sus conclut que, mĂȘme aprĂšs avoir fait tout ce qui est demandĂ©, le disciple doit dire : « Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire. »

Cela ne signifie pas que le service est sans valeur, mais que le disciple ne peut prĂ©tendre Ă  une reconnaissance divine fondĂ©e sur ses Ɠuvres. Tout ce qu’il fait est dĂ©jĂ  une rĂ©ponse Ă  la grĂące reçue. Le salut ne se mĂ©rite pas, il se reçoit.

Ce thĂšme de l’humilitĂ© dans le service est fondamental dans l’Évangile de Luc, qui valorise les petits, les humbles, et ceux qui se tiennent en retrait. Luc 17.7–10 rappelle que la grandeur du disciple rĂ©side dans sa fidĂ©litĂ© silencieuse, non dans la revendication ou l’attente de rĂ©compense.

Description de la Parabole

Le texte, de Luc 17.7–10, enseigne que le disciple doit servir Dieu avec humilitĂ©, sans revendiquer de mĂ©rite. Chaque verset construit une parabole qui renverse les attentes humaines sur la rĂ©compense et le statut spirituel. Voici une analyse dĂ©taillĂ©e, verset par verset.

Luc 17.7 : « Lequel de vous, ayant un serviteur qui laboure ou garde les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs : ‘Viens vite te mettre Ă  table’ ? »

Le Messie JĂ©sus commence par une question rhĂ©torique. Il dĂ©crit une scĂšne familiĂšre Ă  ses auditeurs : un maĂźtre et son serviteur. Le serviteur a travaillĂ© toute la journĂ©e, mais le maĂźtre ne l’invite pas Ă  se reposer ou Ă  manger immĂ©diatement. Cela choque nos sensibilitĂ©s modernes, mais dans le contexte antique, c’est une image rĂ©aliste : le serviteur n’a pas fini son rĂŽle tant que le maĂźtre n’est pas servi.

Le Messie JĂ©sus utilise cette image pour dĂ©construire l’idĂ©e que le service envers Dieu donne droit Ă  des privilĂšges immĂ©diats. Le disciple ne doit pas attendre que Dieu le « serve » en retour.

Luc 17.8 : « Ne lui dira-t-il pas plutĂŽt : ‘PrĂ©pare-moi Ă  dĂźner, ceins-toi pour me servir, jusqu’à ce que j’aie mangĂ© et bu ; aprĂšs cela, tu mangeras et boiras toi-mĂȘme’ ? »

Ce verset renforce l’idĂ©e que le serviteur continue Ă  servir mĂȘme aprĂšs une longue journĂ©e. Il ne mange qu’aprĂšs le maĂźtre. Le Messie JĂ©sus souligne ici la logique du service total, sans interruption ni revendication.

Spirituellement, cela signifie que le disciple est appelĂ© Ă  une fidĂ©litĂ© constante, sans se reposer sur ses acquis. Le service envers Dieu n’est pas une transaction, mais une vocation.

Luc 17.9 : « Doit-il de la reconnaissance Ă  ce serviteur parce qu’il a fait ce qui lui Ă©tait ordonnĂ© ? »

Encore une question rhétorique. La réponse implicite est : non. Le maßtre ne remercie pas son serviteur pour avoir accompli son devoir. Cela peut sembler dur, mais le Messie Jésus veut mettre en lumiÚre la gratuité du service chrétien.

Le disciple ne doit pas servir pour ĂȘtre reconnu, mais parce que le service est en soi une rĂ©ponse Ă  l’appel de Dieu. Il ne s’agit pas de gagner des points, mais de vivre dans la fidĂ©litĂ©.

Luc 17.10 : « Vous de mĂȘme, quand vous avez fait tout ce qui vous a Ă©tĂ© ordonnĂ©, dites : ‘Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire.’ »

Voici la conclusion. Le mot « inutiles » (achreioi en grec) ne signifie pas « sans valeur », mais plutĂŽt « sans mĂ©rite particulier ». Le Messie JĂ©sus invite ses disciples Ă  une posture d’humilitĂ© radicale : mĂȘme aprĂšs avoir tout accompli, ils ne doivent pas se glorifier.

Cela renverse toute logique religieuse fondĂ©e sur le mĂ©rite. Le disciple reconnaĂźt que tout ce qu’il fait est dĂ©jĂ  un don reçu, et que le salut ne se gagne pas, il se reçoit.

Ce passage est un antidote Ă  l’orgueil spirituel. Il rappelle que le service chrĂ©tien est une rĂ©ponse Ă  la grĂące, non une revendication de rĂ©compense.

Signification de la parabole

Le texte de la parabole de Luc 17.7–10, enseigne une vĂ©ritĂ© fondamentale sur la posture du disciple : le service envers Dieu doit ĂȘtre humble, dĂ©sintĂ©ressĂ©, et sans revendication de mĂ©rite. JĂ©sus utilise l’image d’un serviteur qui, aprĂšs avoir travaillĂ© toute la journĂ©e aux champs, rentre et continue Ă  servir son maĂźtre sans attendre de remerciement. Ce serviteur ne rĂ©clame rien, car il n’a fait que ce qui lui Ă©tait demandĂ©.

La signification spirituelle est claire : le disciple, mĂȘme s’il accomplit fidĂšlement tout ce que Dieu lui demande, prier, pardonner, enseigner, aimer, ne doit pas se considĂ©rer comme mĂ©ritant une rĂ©compense. Il doit reconnaĂźtre que tout ce qu’il fait est dĂ©jĂ  une rĂ©ponse Ă  la grĂące reçue, et que le salut ne se gagne pas, il se reçoit.

Le Messie JĂ©sus invite ainsi Ă  une spiritualitĂ© de l’humilitĂ© : servir Dieu par amour, non pour obtenir quelque chose. Le disciple est un serviteur qui agit par fidĂ©litĂ©, non par calcul. Cette parabole agit comme un correctif contre toute tentation d’orgueil spirituel ou de logique de mĂ©rite. Elle recentre la vie chrĂ©tienne sur la gratuitĂ©, la fidĂ©litĂ©, et la reconnaissance silencieuse.

En somme, Luc 17.7–10 appelle Ă  une attitude intĂ©rieure de dĂ©pouillement : nous ne sommes pas les maĂźtres de la grĂące, mais ses bĂ©nĂ©ficiaires. Et notre service, aussi fidĂšle soit-il, reste une rĂ©ponse Ă  l’amour premier de Dieu.

Reprise de ce thĂšme

Le thĂšme de Luc 17.7–10, le service humble et dĂ©sintĂ©ressĂ©, sans revendication de mĂ©rite, est repris ailleurs dans la Bible, notamment dans les paroles du Messie JĂ©sus sur l’humilitĂ©, la grĂące, et la fidĂ©litĂ©. Il traverse plusieurs textes du Nouveau Testament.

Échos dans les paroles du Messie JĂ©sus

Matthieu 20.26–28 (S21) : Ce ne sera pas le cas au milieu de vous, mais si quelqu’un veut ĂȘtre grand parmi vous, il sera votre serviteur ; et si quelqu’un veut ĂȘtre le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour ĂȘtre servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup.»

Luc 14.10–11 (S21) : Mais lorsque tu es invitĂ©, va te mettre Ă  la derniĂšre place, afin qu’au moment oĂč celui qui t’a invitĂ© arrive, il te dise : ‘Mon ami, monte plus haut.’ Alors tu seras honorĂ© devant [tous] ceux qui seront Ă  table avec toi. En effet, toute personne qui s’élĂšve sera abaissĂ©e, et celle qui s’abaisse sera Ă©levĂ©e.»

Matthieu 6.1–4 : JĂ©sus met en garde contre le fait de faire le bien pour ĂȘtre vu des hommes. Le service doit ĂȘtre discret, intĂ©rieur, offert Ă  Dieu sans attente de reconnaissance.

Échos dans les Ă©pĂźtres

1 Corinthiens 4.7 (S21) : En effet, qui est celui qui te distingue ? Qu’as-tu que tu n’aies pas reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi faire le fier comme si tu ne l’avais pas reçu ?

EphĂ©siens 2.8–9 (S21) : En effet, c’est par la grĂące que vous ĂȘtes sauvĂ©s, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les Ɠuvres, afin que personne ne puisse se vanter.

Philippiens 2.5–7 (S21) : Que votre attitude soit identique Ă  celle de JĂ©sus-Christ: lui qui est de condition divine, il n’a pas regardĂ© son Ă©galitĂ© avec Dieu comme un butin Ă  prĂ©server, mais il s’est dĂ©pouillĂ© lui-mĂȘme en prenant une condition de serviteur, en devenant semblable aux ĂȘtres humains. Reconnu comme un simple homme,

SynthĂšse

Luc 17.7–10 ne parle pas d’un serviteur paresseux, mais d’un serviteur fidĂšle qui reconnaĂźt que son service est un devoir, non un mĂ©rite. Ce thĂšme est profondĂ©ment enracinĂ© dans la thĂ©ologie biblique : tout vient de Dieu, et le disciple est appelĂ© Ă  une fidĂ©litĂ© humble, silencieuse, et gratuite.

Commentaire

Cette parabole prĂ©sente une complexitĂ© particuliĂšre lorsqu’elle est analysĂ©e Ă  travers le prisme des valeurs contemporaines. Il est donc essentiel de la situer dans le contexte historique du premier siĂšcle, Ă©poque Ă  laquelle l’esclavage Ă©tait une institution lĂ©galement reconnue. L’objectif n’est pas de justifier cette pratique, qui, d’ailleurs, n’a pas Ă©tĂ© explicitement remise en cause par le Messie JĂ©sus, mais de permettre une comprĂ©hension prĂ©cise du message vĂ©hiculĂ© par la parabole.

À cette Ă©poque, l’esclave avait pour devoir d’exĂ©cuter ses fonctions sans attendre de gratification ou de reconnaissance de la part de son maĂźtre. MĂȘme aprĂšs une journĂ©e Ă©prouvante, il devait d’abord servir son maĂźtre avant de pouvoir subvenir Ă  ses propres besoins. Si, aujourd’hui, l’esclavage suscite une vive rĂ©probation morale, il reprĂ©sentait alors une rĂ©alitĂ© sociale diffĂ©rente, marquĂ©e par l’indigence.

Il convient Ă©galement de souligner qu’au sein de cette sociĂ©tĂ©, le statut d’esclave pouvait parfois s’avĂ©rer plus avantageux que celui de paysan, notamment grĂące Ă  la relative sĂ©curitĂ© matĂ©rielle offerte par le foyer du maĂźtre. Les paysans, quant Ă  eux, Ă©taient exposĂ©s Ă  une prĂ©caritĂ© financiĂšre accrue, aggravĂ©e par les mutations Ă©conomiques de l’époque, comme l’essor du commerce sous la Pax Romana. Ainsi, de nombreuses personnes, bien que juridiquement libres, restaient soumises Ă  des contraintes Ă©conomiques et sociales sĂ©vĂšres, subissant pauvretĂ© et pĂ©nurie.

Dans ce cadre, l’enseignement du Messie JĂ©sus vise avant tout Ă  Ă©clairer la nature du lien entre le disciple et son MaĂźtre, c’est-Ă -dire Dieu. La parabole met en avant la valeur intrinsĂšque de chaque individu aux yeux de Dieu ; la qualification de « serviteur inutile » ne signifie donc pas une absence de considĂ©ration pour le disciple, mais souligne que l’accomplissement des devoirs ne confĂšre aucun droit particulier devant Dieu.

Tout don, toute capacitĂ© mise en Ɠuvre par le disciple dĂ©coule exclusivement de la grĂące divine (cf. Philippiens 2.13, 1 Corinthiens 4.7). Ainsi, le disciple est invitĂ© Ă  interroger la motivation profonde qui l’anime : au-delĂ  de ses actes, seule l’intention qui guide sa dĂ©marche revĂȘt une importance majeure.

Cet enseignement remet en cause les normes sociales Ă©tablies et propose une nouvelle comprĂ©hension de la libertĂ©. Selon le Messie JĂ©sus, le disciple acquiert une rĂ©elle libertĂ© non en s’affranchissant de tout lien, mais en acceptant volontairement de se mettre au service du MaĂźtre.

Comme l’illustrent les textes bibliques citĂ©s (Jean 8.36, Jean 8.32, Romains 6.18, Galates 5.1), la vĂ©ritable libĂ©ration ne rĂ©side pas dans une indĂ©pendance absolue, mais dans un engagement conscient envers une justice supĂ©rieure. En dĂ©finitive, selon cette perspective thĂ©ologique, l’humanitĂ© demeure toujours asservie, soit aux dĂ©terminismes du monde, soit au Messie JĂ©sus, source de vie.

Il importe de prĂ©ciser le caractĂšre exceptionnel de cette parabole qui ne saurait ĂȘtre interprĂ©tĂ©e uniquement comme un enseignement mĂ©taphorique. Elle peut, selon notre analyse, plutĂŽt ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un avertissement formel adressĂ© aux disciples. En effet Ă  la diffĂ©rence d’autres paraboles qui utilisent des situations du quotidien Ă  des fins illustratives, celle-ci s’appuie principalement sur la rĂ©alitĂ© sociale de l’esclavage, sans recourir Ă  une reprĂ©sentation allĂ©gorique particuliĂšre.

Conclusion

Luc poursuit son analyse sur la vie de disciple en approfondissant la question du statut du disciple aprĂšs avoir Ă©voquĂ© l’accĂšs au royaume des cieux. Il ne propose pas sa propre interprĂ©tation, mais rassemble diverses prĂ©dications du Messie JĂ©sus afin de souligner l’importance, pour tout homme, de s’engager derriĂšre le Messie JĂ©sus. Par ailleurs, il met en garde sur la nature de cet engagement, rĂ©vĂ©lant une rĂ©alitĂ© inattendue Ă  ses lecteurs. En tant que disciple, Luc a lui-mĂȘme dĂ©couvert et appliquĂ© ces prĂ©ceptes dans sa vie.

Conscient de leur portĂ©e, Luc avertit ses lecteurs pour qu’ils prennent leur dĂ©cision en toute connaissance de cause et qu’ils Ă©valuent les contraintes liĂ©es Ă  la vie de disciple du Messie JĂ©sus. Il insiste sur le fait que ces contraintes sont nĂ©cessaires pour permettre Ă  l’homme de s’engager et d’emprunter le chemin menant au royaume des cieux.

Pour illustrer que les principes liĂ©s Ă  la condition de disciple ne constituent pas un obstacle insurmontable ou dĂ©courageant (Jean 6.60), Luc choisit d’intĂ©grer la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare (Luc 16.19-31). Ce rĂ©cit met en lumiĂšre l’importance primordiale du salut, en invitant chacun Ă  considĂ©rer le vĂ©ritable enjeu de l’engagement : l’accĂšs au royaume des cieux.

Les difficultĂ©s rencontrĂ©es sur le chemin du disciple, aussi rĂ©elles soient-elles, s’effacent devant la grandeur de la promesse offerte. L’exigence du chemin n’est donc pas Ă  percevoir comme un fardeau Ă©crasant, mais comme une Ă©tape nĂ©cessaire et proportionnĂ©e Ă  l’objectif final, qui est l’entrĂ©e dans le royaume de Dieu.