Parabole
Parabole 013
Les méchants vignerons

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN078 : Les paraboles

Vous pouvez consulter l’annexe ANN050 : Comment le Messie Jésus se faisait-il entendre

Vous pouvez consulter l’annexe ANN072 : Les miracles

Textes bibliques

Le passage biblique suivant présente cette parabole. Il est également possible de consulter la péricope (PER273) qui aborde ce sujet.

Matthieu 21.33–41 (S21)

33 » Ecoutez une autre parabole. Il y avait un propriétaire, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir et construisit une tour ; puis il la loua à des vignerons et partit en voyage.

34 Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons pour recevoir sa part de récolte.

35 Mais les vignerons s’emparèrent de ses serviteurs ; ils battirent l’un, tuèrent l’autre et lapidèrent le troisième.

36 Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers, et les vignerons les traitèrent de la même manière.

37 Enfin, il envoya vers eux son fils en se disant : ‘Ils auront du respect pour mon fils.’

38 Mais, quand les vignerons virent le fils, ils se dirent entre eux : ‘Voilà l’héritier. Venez, tuons-le et emparons-nous de son héritage !’

39 Et ils s’emparèrent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.

40 Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ?»

41 Ils lui répondirent : « Il fera mourir misérablement ces misérables et il louera la vigne à d’autres vignerons qui lui donneront sa part de récolte au moment voulu. »

(Traduction Louis Segond S21)

Marc 12.1–12 (S21)

1 Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles : « Un homme planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, creusa un pressoir et construisit une tour. Puis il la loua à des vignerons et quitta le pays.

2 Le moment venu, il envoya un serviteur vers les vignerons pour recevoir d’eux une part de récolte de la vigne.

3 Ils s’emparèrent de lui, le battirent et le renvoyèrent les mains vides.

4 Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur ; ils [lui jetèrent des pierres,] le frappèrent à la tête et l’insultèrent.

5 Il en envoya un troisième et ils le tuèrent, puis beaucoup d’autres qu’ils battirent ou tuèrent.

6 Il avait encore un fils bien-aimé ; il l’envoya vers eux en dernier, disant : ‘Ils auront du respect pour mon fils.’

7 Mais ces vignerons dirent entre eux : ‘Voilà l’héritier. Venez, tuons-le et l’héritage sera à nous.’

8 Et ils s’emparèrent de lui, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne.

9 Que fera donc le maître de la vigne ? Il viendra, fera mourir les vignerons et donnera la vigne à d’autres.

10 » N’avez-vous pas lu cette parole de l’Ecriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire ;

11 c’est l’œuvre du Seigneur, et c’est un prodige à nos yeux ?»

12 Ils cherchaient à l’arrêter, mais ils redoutaient les réactions de la foule. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils le laissèrent alors et s’en allèrent.

(Traduction Louis Segond S21)

Luc 20.9–19 (S21)

9 Il se mit ensuite à dire cette parabole au peuple : « Un homme planta une vigne, la loua à des vignerons et quitta pour longtemps le pays.

10 Le moment venu, il envoya un serviteur vers les vignerons pour qu’ils lui donnent sa part de récolte de la vigne. Mais les vignerons le battirent et le renvoyèrent les mains vides.

11 Il envoya encore un autre serviteur ; ils le battirent lui aussi, l’insultèrent et le renvoyèrent les mains vides.

12 Il en envoya encore un troisième, mais ils le blessèrent aussi et le chassèrent.

13 Le maître de la vigne se dit alors : ‘Que faire ? J’enverrai mon fils bien-aimé, peut-être [en le voyant] auront-ils du respect pour lui.’

14 Mais quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux et dirent : ‘Voilà l’héritier. Tuons-le, afin que l’héritage soit à nous.’

15 Ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Maintenant, que leur fera donc le maître de la vigne ?

16 Il viendra, fera mourir ces vignerons et donnera la vigne à d’autres.» En entendant cela, ils dirent : « Certainement pas !»

17 Mais Jésus jeta les regards sur eux et dit : « Que signifie donc ce qui est écrit : La pierre qu’ont rejetée ceux qui construisaient est devenue la pierre angulaire ?

18 Toute personne qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. »

19 Les chefs des prêtres et les spécialistes de la loi cherchèrent à l’arrêter au moment même, mais ils redoutaient les réactions [du peuple]. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole.

(Traduction Louis Segond S21)

Résumé de la parabole

Les passages de Matthieu 21.33-41, Marc 12.1-12 et Luc 20.9-19 relatent la parabole des vignerons meurtriers. Le Messie Jésus raconte l’histoire d’un propriétaire de vignoble qui plante une vigne, l’entoure d’une clôture, creuse un pressoir et construit une tour de garde. Il la loue ensuite à des vignerons et part en voyage.

A l’époque des récoltes, il envoie plusieurs serviteurs pour percevoir une part des fruits, mais les vignerons battent, tuent ou lapident les serviteurs. Enfin, le propriétaire envoie son fils, pensant qu’ils le respecteront, mais les vignerons le tuent pour s’emparer de son héritage. Le Messie Jésus conclut en demandant ce que fera le propriétaire de la vigne, répondant qu’il viendra détruire ces vignerons et donner la vigne à d’autres.

Le contexte du discours

La parabole des méchants vignerons a été proclamée par le Messie Jésus à Jérusalem, dans le Temple, peu de temps après son entrée triomphale, et elle s’adresse directement aux chefs religieux juifs, les grands prêtres, les scribes et les pharisiens.

Contexte général de la parabole

Cette parabole apparaît dans les trois évangiles synoptiques : Matthieu 21.33–41, Marc 12.1–12, et Luc 20.9–19. Elle est racontée dans les derniers jours du ministère terrestre de Jésus, juste avant sa crucifixion.

Lieu : Le Temple de Jérusalem

Le Messie Jésus enseigne dans le Temple, entouré de la foule et des autorités religieuses. Il vient d’entrer à Jérusalem acclamé comme roi (cf. Matthieu 21.1–11), et son autorité est immédiatement mise en question par les chefs religieux.

Moment : Dernière semaine avant la Passion

La parabole est proclamée après l’expulsion des marchands du Temple (Matthieu 21.12–13) et après que les chefs religieux ont demandé au Messie Jésus d’où vient son autorité (Matthieu 21.23). Elle fait partie d’une série de paraboles et d’enseignements qui dénoncent l’hypocrisie et le rejet du Messie par les autorités religieuses.

A qui s’adresse le Messie Jésus ?

Le Messie Jésus s’adresse aux grands prêtres, aux pharisiens et aux anciens du peuple. Il les confronte à leur responsabilité spirituelle : ils sont les vignerons à qui Dieu a confié la vigne (Israël), mais qui ont rejeté les prophètes et vont bientôt rejeter le Fils, c’est-à-dire Jésus lui-même.

Objectif de la parabole

Dénoncer le rejet des envoyés de Dieu : les serviteurs battus et tués représentent les prophètes.

Annoncer sa propre mort : le fils tué hors de la vigne symbolise le Messie Jésus crucifié hors de Jérusalem.

Prophétiser le transfert du Royaume : la vigne sera confiée à d’autres, les croyants qui porteront du fruit, y compris les païens.

Réaction des auditeurs

Les chefs religieux comprennent que le Messie Jésus parle d’eux. Ils cherchent à l’arrêter, mais craignent la foule qui le considère comme un prophète (Matthieu 21.45–46 ; Marc 12.12 ; Luc 20.19).

Thème

Le thème central de la parabole des méchants vignerons est le rejet des envoyés de Dieu, en particulier du Fils, par les responsables religieux, et le transfert du Royaume de Dieu à ceux qui en porteront les fruits.

Thèmes majeurs de la parabole des méchants vignerons

(Matthieu 21.33–41, Marc 12.1–12, Luc 20.9–19)

  1. Rejet des prophètes et du Fils

Les serviteurs envoyés par le propriétaire représentent les prophètes que Dieu a envoyés à Israël.

Le fils tué par les vignerons symbolise le Messie Jésus lui-même, rejeté et crucifié par les autorités religieuses.

Ce rejet est une critique directe des chefs religieux qui ont refusé les messagers de Dieu à travers l’histoire.

  1. Responsabilité spirituelle et jugement

Les vignerons sont tenus responsables de leur gestion de la vigne (Israël).

Leur violence et leur refus de rendre les fruits entraînent leur condamnation : le maître les fera périr et confiera la vigne à d’autres.

  1. Transfert du Royaume

Le Royaume de Dieu sera retiré aux dirigeants infidèles et donné à une nation qui en produira les fruits (Matthieu 21.43).

Cela annonce l’ouverture du salut aux nations (païens) et à tous ceux qui croient au Messie Jésus.

  1. La pierre rejetée devient principale

Le Messie Jésus cite Psaume 118.22 : « La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle » (Matthieu 21.42).

Cela souligne que le rejet du Messie par les hommes ne contredit pas le plan de Dieu, mais l’accomplit.

Synthèse du thème

La parabole est à la fois historique (elle retrace l’histoire du rejet des prophètes) et prophétique (elle annonce la crucifixion de Jésus et le jugement des responsables religieux). Elle appelle à la fidélité, à l’acceptation de l’autorité divine, et à une vie qui porte du fruit pour le Royaume.

Description de la Parabole

Voici une description détaillée de la parabole des méchants vignerons, en tenant compte des trois versions, Matthieu 21.33–41, Marc 12.1–12 et Luc 20.9–19 :

Description verset par verset de la parabole des méchants vignerons

Matthieu 21.33, Marc 12.1, Luc 20.9 Le Messie Jésus commence par une image familière : un homme plante une vigne, l’entoure d’une haie, y creuse un pressoir et bâtit une tour. Il la confie à des vignerons et part en voyage. Cette vigne représente Israël, soigneusement préparée par Dieu pour porter du fruit.

Matthieu 21.34–36, Marc 12.2–5, Luc 20.10–12 Quand vient le temps des fruits, le maître envoie ses serviteurs pour recueillir sa part. Les vignerons les battent, les tuent ou les lapident. Il envoie encore d’autres serviteurs, mais ils subissent le même sort. Ces serviteurs représentent les prophètes envoyés par Dieu, souvent rejetés par le peuple et ses dirigeants.

Matthieu 21.37, Marc 12.6, Luc 20.13 Enfin, le maître envoie son fils, pensant qu’ils le respecteront. Ce fils est une figure claire du Messie Jésus, le Fils unique envoyé par Dieu.

Matthieu 21.38, Marc 12.7, Luc 20.14 Les vignerons reconnaissent le fils comme l’héritier. Ils décident de le tuer pour s’emparer de l’héritage. Cela symbolise le rejet volontaire et calculé du Messie Jésus par les chefs religieux.

Matthieu 21.39, Marc 12.8, Luc 20.15 Ils le saisissent, le jettent hors de la vigne et le tuent. Cela préfigure la crucifixion du Messie Jésus hors de Jérusalem.

Matthieu 21.40–41, Marc 12.9, Luc 20.15–16 Le Messie Jésus pose la question : Que fera le maître de la vigne ? Les auditeurs répondent : Il fera périr ces misérables et confiera la vigne à d’autres. Cela annonce le jugement des chefs religieux et le transfert du Royaume à ceux qui croient et portent du fruit.

Matthieu 21.42, Marc 12.10–11, Luc 20.17 Le Messie Jésus cite Psaumes 118.22 : La pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la principale de l’angle. Il s’identifie à cette pierre, rejetée par les hommes mais choisie par Dieu comme fondement.

Matthieu 21.43–44, Luc 20.18 Le Messie Jésus affirme que le Royaume de Dieu sera retiré à ceux qui ne portent pas de fruit et donné à une nation fidèle. Il ajoute que celui qui tombera sur cette pierre sera brisé, et celui sur qui elle tombera sera écrasé, une image du jugement irréversible.

Matthieu 21.45–46, Marc 12.12, Luc 20.19 Les chefs religieux comprennent que le Messie Jésus parle d’eux. Ils cherchent à l’arrêter, mais craignent la foule qui le considère comme un prophète.

Signification de la parabole

La parabole des méchants vignerons, racontée dans Matthieu 21.33–41, Marc 12.1–12 et Luc 20.9–19, est une dénonciation puissante du rejet de Dieu par les responsables religieux d’Israël, et une prophétie du jugement à venir. Elle révèle aussi le cœur du plan de salut de Dieu, centré sur son Fils bien-aimé.

Le maître de la vigne représente Dieu. La vigne symbolise Israël, le peuple que Dieu a choisi, planté, protégé et béni, comme le montre déjà Esaïe 5.1–7. Les vignerons sont les chefs religieux à qui Dieu a confié la responsabilité de guider et de faire fructifier son peuple. Les serviteurs envoyés par le maître sont les prophètes, que Dieu a envoyés au fil des siècles pour appeler Israël à la justice et à la fidélité. Mais ces serviteurs sont battus, maltraités, tués, une allusion claire au rejet des prophètes par les générations passées.

Enfin, le maître envoie son propre fils, pensant qu’il sera respecté. Ce fils représente le Messie Jésus lui-même. Mais les vignerons, au lieu de l’honorer, le tuent, espérant s’approprier l’héritage. C’est une prophétie directe de la crucifixion : le Messie Jésus, le Fils de Dieu, sera rejeté et mis à mort par ceux qui auraient dû l’accueillir.

La parabole se termine par une question : que fera le maître ? La réponse est sans appel : il viendra, fera périr les vignerons et confiera la vigne à d’autres. Cela annonce le jugement de Dieu sur les autorités religieuses infidèles, et le transfert du Royaume à une communauté nouvelle, les croyants, juifs et païens, qui porteront du fruit.

Le Messie Jésus conclut en citant Psaumes 118.22 : « La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle. » Il s’identifie à cette pierre rejetée, mais choisie par Dieu comme fondement du salut. Ceux qui trébuchent sur cette pierre seront brisés ; ceux sur qui elle tombera seront écrasés — une image du jugement final.

En somme, cette parabole révèle :

_le rejet historique des messagers de Dieu,

_la mission unique du Fils,

_la responsabilité des dirigeants spirituels,

_le jugement à venir,

_et l’ouverture du Royaume à tous ceux qui croient et portent du fruit.

Elle appelle chacun à reconnaître le Fils, à accueillir son autorité, et à vivre une foi qui produit les fruits du Royaume.

Analyse comparative des récits de Matthieu, Marc et Luc.

Voici une comparaison narrative des trois versions de la parabole des méchants vignerons dans Matthieu 21.33–41, Marc 12.1–12 et Luc 20.9–19. Bien que le message central soit identique, chaque évangile apporte des nuances qui enrichissent la compréhension.

Le cadre initial

Les trois récits commencent par un homme qui plante une vigne, l’entoure, y installe une tour et la confie à des vignerons avant de partir en voyage (Matthieu 21.33, Marc 12.1, Luc 20.9). Marc est le plus détaillé dans la description des installations, soulignant la préparation minutieuse du maître. Luc, en revanche, simplifie la scène, mettant l’accent sur l’acte de confier la vigne.

Les serviteurs envoyés

Dans les trois versions, le maître envoie plusieurs serviteurs pour recueillir les fruits. Les vignerons les maltraitent : certains sont battus, d’autres tués.

Matthieu 21.34–36 mentionne plusieurs serviteurs envoyés en deux vagues.

Marc 12.2–5 détaille chaque serviteur individuellement, avec des traitements variés.

Luc 20.10–12 présente trois serviteurs successifs, chacun traité plus durement que le précédent.

Ces variations montrent l’escalade du rejet et la patience du maître.

L’envoi du fils

Les trois récits convergent : le maître envoie son fils, pensant qu’il sera respecté (Matthieu 21.37, Marc 12.6, Luc 20.13). Luc ajoute une touche plus personnelle : « Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé », soulignant l’amour du maître et la gravité du rejet à venir.

Le meurtre du fils

Les vignerons reconnaissent le fils comme l’héritier et décident de le tuer pour s’emparer de la vigne (Matthieu 21.38–39, Marc 12.7–8, Luc 20.14–15). Tous trois insistent sur le fait qu’il est tué hors de la vigne, une allusion à la crucifixion de Jésus hors de Jérusalem.

Le jugement

Jésus demande : Que fera le maître ?

_Dans Matthieu 21.40–41, ce sont les auditeurs qui répondent : « Il fera périr ces misérables et donnera la vigne à d’autres. »

_Marc 12.9 et Luc 20.16 attribuent la réponse directement à Jésus. Luc ajoute une réaction forte des auditeurs : « Que cela n’arrive jamais ! », montrant leur choc face à l’idée du transfert du Royaume.

La pierre rejetée

Les trois évangiles citent Psaumes 118.22 : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la principale de l’angle » (Matthieu 21.42, Marc 12.10–11, Luc 20.17). Luc et Matthieu ajoutent une mise en garde : celui qui tombera sur cette pierre sera brisé (Luc 20.18, Matthieu 21.44).

Réaction des chefs religieux

Dans les trois récits, les chefs religieux comprennent que le Messie Jésus parle d’eux.

_Matthieu 21.45–46 et Marc 12.12 montrent leur désir de l’arrêter, mais ils craignent la foule.

_Luc 20.19 précise qu’ils cherchent à le faire arrêter immédiatement.

Synthèse

_Matthieu insiste sur la responsabilité des auditeurs et le transfert du Royaume.

_Marc développe la progression du rejet et la patience du maître.

_Luc met en lumière l’amour du maître et la réaction émotionnelle du peuple.

Les trois récits convergent vers un même message : le rejet du Fils entraîne le jugement, et le Royaume sera confié à ceux qui croient et portent du fruit.

Reprise de ce thème

Le thème de la parabole des méchants vignerons, le rejet des envoyés de Dieu, la mise à mort du Fils, et le transfert du Royaume, est repris à plusieurs endroits dans la Bible, sous différentes formes et images.

Reprises et échos dans l’Ancien Testament

Le fondement de cette parabole se trouve dans Esaïe 5.1–7, appelé le « chant de la vigne ». Dieu y décrit Israël comme une vigne qu’il a plantée avec soin, mais qui n’a produit que de mauvais fruits. Il annonce qu’il va retirer sa protection et laisser la vigne à l’abandon. Ce passage établit l’image de la vigne comme symbole du peuple d’Israël, et du jugement divin en cas d’infidélité.

Dans Jérémie 7.25–26 et 2 Chroniques 36.15–16, on retrouve l’idée que Dieu a envoyé ses serviteurs, les prophètes, mais que le peuple les a rejetés, méprisés et persécutés. Cela correspond aux serviteurs maltraités dans la parabole.

Reprises dans le Nouveau Testament

Dans Hébreux 11.36–38, l’auteur évoque les souffrances des prophètes : certains ont été lapidés, sciés, tués par l’épée, une allusion directe aux serviteurs envoyés par le maître de la vigne.

Le rejet du Fils est au cœur de la prédication apostolique. Dans Actes 7.52, Étienne déclare devant le Sanhédrin : « Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez maintenant livré et fait mourir. » Ce verset reprend exactement la logique de la parabole.

Dans Jean 1.11, il est dit que le Messie Jésus « est venu chez les siens, et les siens ne l’ont point reçu ». Cela reflète le rejet du Fils par les vignerons.

Enfin, dans Romains 11.20–22, Paul parle du rejet d’Israël et de l’accueil des païens dans le plan de Dieu, en insistant sur la foi comme critère d’appartenance. Cela correspond au transfert de la vigne à d’autres vignerons dans la parabole.

Synthèse

Le thème de la parabole des méchants vignerons est donc profondément enraciné dans l’histoire biblique : Dieu appelle, envoie, avertit, mais l’homme rejette. Ce rejet atteint son sommet dans la crucifixion du Fils. Pourtant, Dieu ne renonce pas : il confie son Royaume à ceux qui croient, juifs ou païens, et qui portent du fruit.

Commentaire

Les trois auteurs des évangiles synoptiques présentent ce récit de manière similaire, soulignant ainsi l’importance particulière qu’ils accordent à cet enseignement. Ce passage met en lumière un message direct et tranchant, sans compromis, où deux groupes distincts sont décrits, l’un rejeté et l’autre accepté.

Dans un premier temps, le royaume de Dieu avait été initialement promis aux Juifs, désignés comme le peuple choisi. Cependant, une partie de ce peuple a délibérément rejeté cette opportunité de salut. Ainsi, le rejet n’est pas global, mais concerne uniquement ceux qui refusent d’accueillir ce salut. C’est le groupe rejeté.

Face à ce refus, la parabole évoque un changement majeur : le royaume de Dieu s’ouvre maintenant à tous. Cela signifie que l’accès au royaume n’est plus réservé à un seul peuple, mais à tous ceux, Juifs ou païens, qui croient et deviennent des disciples. C’est le groupe accepté.

En offrant le salut aux païens, ces derniers se voient également confrontés à un choix personnel : accepter ou refuser ce salut. Ce passage constitue un avertissement solennel sur la réalité et l’importance capitale d’entrer dans le royaume de Dieu, en soulignant la responsabilité individuelle de chacun face à cette décision. Il est tout à fait envisageable qu’une partie de ces nations païennes aient un comportement semblable à celui de ces autorités juives condamnées par le Messie Jésus. Cependant nous devrions voir dans ce groupe l’Eglise ce qui imposerait déjà une séparation.

 

 

Dès le commencement, le propriétaire de la vigne a manifesté une attention particulière et une sollicitude remarquable afin d’assurer la prospérité de sa vigne. Il n’a rien négligé pour que celle-ci puisse se développer et porter du fruit dans les meilleures conditions possibles. Ce souci du détail et cette préparation minutieuse sont illustrés dans le passage d’Esaïe 5.1-7, où il est question d’un maître de maison qui aménage soigneusement sa vigne, démontrant ainsi la grandeur de ses attentes et de son investissement.

À travers la parabole mentionnée par le Messie Jésus, il apparaît clairement que la nation juive est identifiée à cette vigne précieuse et rigoureusement préparée par Dieu. Cette image souligne le privilège et la responsabilité confiés à Israël, qui devait répondre à l’appel du propriétaire en produisant les fruits attendus.

L’attente du propriétaire, telle qu’exprimée dans la parabole, se trouve désormais placée sur l’Eglise. Cependant, il est essentiel de préciser que l’Eglise ne représente pas exclusivement la vigne. En effet, Dieu demeure fidèle à son alliance avec son peuple. Cette fidélité implique qu’Israël, après s’être repenti, sera également appelé à entrer dans le royaume de Dieu.

Ainsi, l’exigence posée à l’ensemble des croyants, qu’ils soient Juifs ou non-Juifs, reste la même : il s’agit de devenir de véritables disciples. Les Juifs, pour participer pleinement au royaume, devront répondre aux mêmes critères que les chrétiens, c’est-à-dire manifester foi, obéissance et engagement à la suite du Messie.

 

Conclusion

La parabole des mauvais vignerons est bien plus qu’un récit allégorique : elle est une mise en accusation directe des responsables religieux d’Israël, mais aussi un miroir tendu à chaque génération. Elle révèle le cœur de Dieu, patient et généreux, qui envoie ses serviteurs, puis son propre Fils, pour appeler son peuple à porter du fruit. Elle dévoile aussi la dureté du cœur humain, capable de rejeter l’amour divin par orgueil, peur ou convoitise.

À travers cette parabole, le Messie Jésus annonce sa propre mort, mais aussi la victoire de Dieu : la pierre rejetée devient la pierre d’angle. Le Royaume ne sera pas arrêté par le rejet, il sera confié à ceux qui croient, obéissent et portent du fruit. Ce transfert n’est pas une exclusion ethnique, mais une ouverture universelle fondée sur la foi et la fidélité.

Le principe énoncé par le Messie Jésus, dans cette parabole, initialement adressé aux dirigeants religieux juifs, acquiert une portée universelle et s’applique désormais à toutes les générations, qu’elles soient juives ou non. La reconnaissance du Fils et l’accomplissement des fruits de justice, d’amour et de vérité constituent désormais les conditions indispensables pour entrer dans le royaume de Dieu. Ce changement marque la fin de toute distinction entre Juifs et non-Juifs, conformément à l’enseignement de Galates 3.28, et établit une égalité entre tous les disciples. Tous sont désormais invités à se rassembler sur un même pied d’égalité, unis par leur foi et leur fidélité au Fils.