Parabole
Parabole 012
Les deux fils

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN078 : Les paraboles

Vous pouvez consulter l’annexe ANN050 : Comment le Messie JĂ©sus se faisait-il entendre

Vous pouvez consulter l’annexe ANN072 : Les miracles

Textes bibliques

Le passage biblique suivant présente cette parabole. Il est également possible de consulter la péricope (PER272) qui aborde ce sujet.

Matthieu 21.28–32 (S21)

28 » Qu’en pensez-vous ? Un homme avait deux fils. Il s’adressa au premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne.’

29 Il rĂ©pondit : ‘Je ne veux pas’ mais, plus tard, il montra du regret et y alla.

30 Le pĂšre s’adressa Ă  l’autre et lui dit la mĂȘme chose. Ce fils rĂ©pondit : ‘Je veux bien, seigneur’, mais il n’y alla pas.

31 Lequel des deux a fait la volontĂ© du pĂšre ?» Ils rĂ©pondirent : « Le premier. » Et JĂ©sus leur dit : « Je vous le dis en vĂ©ritĂ©, les collecteurs d’impĂŽts et les prostituĂ©es vous prĂ©cĂ©deront dans le royaume de Dieu,

32 car Jean est venu Ă  vous dans la voie de la justice et vous n’avez pas cru en lui. En revanche, les collecteurs d’impĂŽts et les prostituĂ©es ont cru en lui et vous, qui avez vu cela, vous n’avez pas ensuite montrĂ© de regret pour croire en lui.

(Traduction Louis Segond S21)

Résumé de la parabole

Dans la parabole des deux fils (Matthieu 21.28–32), un pĂšre demande Ă  ses deux fils d’aller travailler Ă  sa vigne. Le premier refuse, mais se ravise et obĂ©it ; le second accepte, mais ne fait rien. Le Messie JĂ©sus montre ainsi que l’obĂ©issance rĂ©elle vaut plus que les paroles, et que ceux qui se repentent, mĂȘme tardivement, sont accueillis dans le Royaume, tandis que ceux qui prĂ©tendent obĂ©ir sans agir restent Ă  l’écart.

Le contexte du discours

La parabole des deux fils de Matthieu 21.28–32 est proclamĂ©e dans un contexte de confrontation entre le Messie JĂ©sus et les autoritĂ©s religieuses Ă  JĂ©rusalem, juste aprĂšs son entrĂ©e triomphale et la purification du Temple. Elle rĂ©pond Ă  leur remise en question de son autoritĂ©.

Contexte immĂ©diat : contestation de l’autoritĂ© de JĂ©sus

Dans Matthieu 21.23, les chefs des prĂȘtres et les anciens du peuple demandent Ă  JĂ©sus : « Par quelle autoritĂ© fais-tu cela, et qui t’a donnĂ© cette autoritĂ© ? »

Le Messie JĂ©sus refuse de rĂ©pondre directement et leur pose une question sur le baptĂȘme de Jean-Baptiste (Matthieu 21.24–27) : « Le baptĂȘme de Jean, d’oĂč venait-il ? Du ciel ou des hommes ? » Ne voulant pas se compromettre, ils Ă©ludent la rĂ©ponse. Le Messie JĂ©sus enchaĂźne alors avec la parabole des deux fils.

Objectif de la parabole

La parabole vise Ă  dĂ©noncer l’hypocrisie religieuse : ceux qui professent obĂ©ir Ă  Dieu (comme les chefs religieux) mais ne le font pas, et Ă  valoriser ceux qui, bien que pĂ©cheurs (publicains, prostituĂ©es), se repentent et obĂ©issent rĂ©ellement.

Le Messie JĂ©sus conclut en Matthieu 21.31–32 : « Les publicains et les prostituĂ©es vous devanceront dans le Royaume de Dieu. »

Contexte élargi : tension croissante à Jérusalem

Le Messie JĂ©sus vient d’entrer Ă  JĂ©rusalem sur un Ăąne (Matthieu 21.1–11), accomplissant la prophĂ©tie messianique.

Il purifie le Temple (Matthieu 21.12–17), provoquant l’indignation des autoritĂ©s.

Il est dĂ©sormais publiquement contestĂ©, mais rĂ©pond par des paraboles qui rĂ©vĂšlent le cƓur des interlocuteurs.

La parabole des deux fils s’inscrit donc dans une sĂ©rie de confrontations oĂč le Messie JĂ©sus rĂ©vĂšle la vraie obĂ©issance comme une rĂ©ponse intĂ©rieure Ă  l’appel de Dieu, et non comme une façade religieuse. Elle prĂ©pare les paraboles suivantes, notamment celle des vignerons homicides (Matthieu 21.33–46), qui poursuivent cette dĂ©nonciation.

ThĂšme

Le thĂšme central de la parabole des deux fils (Matthieu 21.28–32) est l’obĂ©issance vĂ©ritable et la conversion du cƓur.

Le Messie Jésus y oppose deux attitudes :

_ Celui qui refuse d’abord, mais se repent et agit, image des pĂ©cheurs qui se convertissent.

_ Celui qui accepte en parole, mais n’obĂ©it pas, image des religieux qui prĂ©tendent suivre Dieu mais refusent son appel.

Cette parabole enseigne que ce ne sont pas les paroles ou les apparences religieuses qui comptent, mais la rĂ©ponse concrĂšte Ă  l’appel de Dieu. Elle valorise la repentance authentique et dĂ©nonce l’hypocrisie spirituelle.

Description de la Parabole

Voici une description dĂ©taillĂ©e, verset par verset, de la parabole des deux fils selon Matthieu 21.28–32, proclamĂ©e par le Messie JĂ©sus Ă  JĂ©rusalem dans un contexte de confrontation avec les autoritĂ©s religieuses :

Matthieu 21.28 le Messie JĂ©sus introduit la parabole par une question directe : « Que vous en semble ? » Il place ses auditeurs dans une posture de discernement. Il dĂ©crit un pĂšre qui a deux fils et qui s’adresse au premier en lui disant : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans la vigne. » La vigne est ici une image classique du peuple de Dieu, du Royaume, ou de la mission confiĂ©e.

Matthieu 21.29 Le premier fils rĂ©pond : « Je ne veux pas. » — une rĂ©ponse franche, mais rebelle. Cependant, il se ravise : « Ensuite, il se repentit et y alla. » Ce retournement est au cƓur de la parabole : il illustre la puissance de la conversion, du changement de cƓur.

Matthieu 21.30 Le pĂšre s’adresse au second fils avec la mĂȘme demande. Celui-ci rĂ©pond : « Oui, Seigneur. » — une rĂ©ponse respectueuse, conforme aux attentes. Mais il ne va pas travailler. Il y a ici un dĂ©calage entre les paroles et les actes, entre l’apparence de piĂ©tĂ© et l’obĂ©issance rĂ©elle.

Matthieu 21.31 le Messie JĂ©sus pose la question dĂ©cisive : « Lequel des deux a fait la volontĂ© du pĂšre ? » Les auditeurs rĂ©pondent : « Le premier. » JĂ©sus leur dĂ©clare alors : « Les publicains et les prostituĂ©es vous devanceront dans le Royaume de Dieu. » Ce renversement est radical : ceux qui Ă©taient considĂ©rĂ©s comme les derniers, les pĂ©cheurs publics, sont en rĂ©alitĂ© les premiers Ă  rĂ©pondre Ă  l’appel de Dieu.

Matthieu 21.32 JĂ©sus explicite son accusation : Jean-Baptiste est venu dans la voie de la justice, mais les chefs religieux n’ont pas cru en lui. Les publicains et les prostituĂ©es, eux, ont cru. Et mĂȘme aprĂšs avoir vu leur conversion, les autoritĂ©s religieuses n’ont pas changĂ© d’avis ni cru. Ce verset souligne l’endurcissement spirituel de ceux qui refusent de se laisser interpeller, mĂȘme face Ă  des signes Ă©vidents de la grĂące.

En rĂ©sumĂ© : Cette parabole oppose l’obĂ©issance rĂ©elle Ă  l’obĂ©issance apparente, et montre que le Royaume de Dieu est ouvert Ă  ceux qui se repentent, mĂȘme s’ils ont d’abord rĂ©sistĂ©. Elle dĂ©nonce l’hypocrisie religieuse et appelle Ă  une foi incarnĂ©e dans les actes.

Signification de la parabole

La parabole des deux fils, racontĂ©e dans Matthieu 21.28–32, met en lumiĂšre la diffĂ©rence entre l’obĂ©issance apparente et l’obĂ©issance rĂ©elle. Un pĂšre demande Ă  ses deux fils d’aller travailler dans sa vigne. Le premier refuse, mais se ravise et obĂ©it ; le second accepte en parole, mais ne fait rien. JĂ©sus utilise cette image pour dĂ©noncer l’hypocrisie des chefs religieux qui prĂ©tendent suivre Dieu mais refusent son appel, tandis que les pĂ©cheurs, publicains et prostituĂ©es, se repentent et entrent dans le Royaume.

La signification centrale est que le Royaume de Dieu est ouvert Ă  ceux qui se convertissent sincĂšrement, mĂȘme s’ils ont d’abord rĂ©sistĂ©. Ce ne sont pas les paroles ou les apparences religieuses qui comptent, mais la rĂ©ponse concrĂšte Ă  l’appel divin. La parabole valorise la repentance authentique et condamne l’orgueil spirituel. Elle appelle Ă  une foi incarnĂ©e dans les actes, et non simplement professĂ©e.

Reprise de ce thĂšme

Le thĂšme central de la parabole des deux fils, Ă  savoir l’opposition entre l’obĂ©issance apparente et l’obĂ©issance rĂ©elle, et la valeur de la repentance sincĂšre, est repris Ă  plusieurs endroits dans la Bible, sous des formes variĂ©es mais cohĂ©rentes. Voici les principaux Ă©chos :

  1. Matthieu 7.21

« Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! qui entreront dans le Royaume des cieux, mais celui qui fait la volontĂ© de mon PĂšre. » Ce verset souligne que les paroles ne suffisent pas : seule l’obĂ©issance concrĂšte manifeste une foi authentique.

  1. Luc 15.11–32 – Le fils prodigue

Le fils cadet quitte son pĂšre, vit dans le pĂ©chĂ©, puis revient repentant. Le pĂšre l’accueille avec joie. Ce rĂ©cit illustre la puissance de la conversion et la misĂ©ricorde divine envers celui qui revient, mĂȘme aprĂšs avoir refusĂ©.

  1. Luc 18.9–14 – Le pharisien et le publicain

Le pharisien se vante de sa justice ; le publicain se reconnaĂźt pĂ©cheur. Le Messie JĂ©sus affirme que le publicain est justifiĂ©, car il s’est humiliĂ©. Cela rejoint le renversement de la parabole des deux fils : le pĂ©cheur repentant est prĂ©fĂ©rĂ© au religieux orgueilleux.

  1. ÉzĂ©chiel 18.21–24

Dieu déclare que le méchant qui se détourne de ses fautes vivra, tandis que le juste qui se détourne de la justice mourra. Ce passage affirme que la fidélité à Dieu se mesure dans la durée et dans les actes, non dans le statut initial.

  1. Jacques 1.22

« Mettez la parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter. » L’appel Ă  une foi active, incarnĂ©e dans les Ɠuvres, rejoint le message de la parabole : dire oui ne suffit pas, il faut agir.

Ces textes convergent vers une mĂȘme vĂ©ritĂ© : Dieu regarde le cƓur, la repentance, et l’obĂ©issance rĂ©elle, non les apparences religieuses ou les dĂ©clarations creuses. La parabole des deux fils s’inscrit donc dans une tradition biblique profonde, qui valorise la conversion authentique et la fidĂ©litĂ© concrĂšte.

Commentaire

Face aux pharisiens qui contestent son autoritĂ© et refusent de reconnaĂźtre sa nature messianique, le Messie JĂ©sus ne les accuse pas frontalement d’hypocrisie. Il leur propose plutĂŽt une parabole, celle des deux fils, les invitant Ă  une rĂ©flexion profonde sur l’obĂ©issance rĂ©elle et la repentance.

Dans cette parabole, le second fils accepte d’aller travailler dans la vigne, mais n’y va pas. Il incarne une obĂ©issance de façade, une hypocrisie semblable Ă  celle des pharisiens : dĂ©fenseurs de la Loi, ils enseignent et guident le peuple par leurs paroles, mais leurs actes ne suivent pas. Leur engagement reste superficiel, verbal.

Lorsque JĂ©sus leur demande lequel des deux fils a accompli la volontĂ© du pĂšre, ils rĂ©pondent : « le premier », celui qui avait d’abord refusĂ© mais s’est ensuite repenti et obĂ©i. En reconnaissant cela, ils se condamnent eux-mĂȘmes, car ils n’ont pas cru en Jean le Baptiste et n’ont pas reconnu leur propre erreur. La repentance devient ainsi le cƓur du message : ce n’est pas l’erreur initiale qui condamne, mais le refus de se repentir et l’orgueil qui empĂȘche de changer.

Comme Jean le Baptiste le proclamait dans Matthieu 3.8 et Luc 3.8, seule une repentance sincĂšre conduit au salut. L’erreur peut ĂȘtre effacĂ©e par le regret et l’action qui en dĂ©coule.

Le second fils peut tromper son entourage, mais il ne trompe pas son pĂšre, et encore moins Dieu. Le premier fils, quant Ă  lui, agit sans chercher Ă  ĂȘtre vu : il obĂ©it simplement. Ce point est essentiel : l’obĂ©issance vĂ©ritable est une expression de la foi agissante. Le roi SaĂŒl, en dĂ©sobĂ©issant Ă  Dieu via Samuel, a tout perdu (1 Samuel 15.22). Ce n’est donc pas l’apparence qui compte, mais la fidĂ©litĂ© Ă  la parole divine.

Il est crucial de discerner les motivations qui animent les actes d’un homme. L’action doit dĂ©couler d’une transformation intĂ©rieure authentique. C’est pourquoi JĂ©sus cherche des disciples dont le cƓur a Ă©tĂ© changĂ©, et non des personnes qui affichent un changement sans fondement.

La parabole rĂ©vĂšle un renversement : le vĂ©ritable disciple n’est pas celui qu’on croit au premier abord. C’est l’action qui dĂ©voile la nature profonde de chacun. Il y a une rĂ©alitĂ© et une copie : des engagĂ©s sincĂšres et des engagĂ©s d’apparence.

 

Conclusion

La parabole des deux fils nous confronte Ă  une vĂ©ritĂ© essentielle du royaume de Dieu : ce ne sont ni les paroles ni les apparences qui comptent, mais l’obĂ©issance concrĂšte et la repentance sincĂšre. Le Messie JĂ©sus, en s’adressant aux chefs religieux, rĂ©vĂšle que ceux qui se croient justes peuvent ĂȘtre les plus Ă©loignĂ©s de la volontĂ© divine, tandis que ceux qui reconnaissent leur faute et se tournent vers Dieu sont accueillis avec misĂ©ricorde.
Cette parabole nous invite Ă  un examen intĂ©rieur : sommes-nous comme le fils qui dit « oui » mais n’agit pas, ou comme celui qui dit « non » mais finit par obĂ©ir ? Elle nous rappelle que Dieu regarde au cƓur, et que le vĂ©ritable disciple est celui dont les actes traduisent une foi vivante et transformĂ©e.
En dĂ©finitive, le message du Messie JĂ©sus est clair : le chemin vers le PĂšre passe par la repentance, l’humilitĂ© et l’obĂ©issance. Le salut n’est pas rĂ©servĂ© Ă  ceux qui paraissent religieux, mais Ă  ceux qui, dans la vĂ©ritĂ© de leur ĂȘtre, choisissent de faire la volontĂ© de Dieu.