Parabole
Parabole 010
Le serviteur impitoyable

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN078 : Les paraboles

Vous pouvez consulter l’annexe ANN050 : Comment le Messie JĂ©sus se faisait-il entendre

Vous pouvez consulter l’annexe ANN072 : Les miracles

Textes bibliques

Le passage biblique suivant présente cette parabole. Il est également possible de consulter la péricope (PER149) qui aborde ce sujet.

Matthieu 18.23–35 (S21)

23 » C’est pourquoi, le royaume des cieux ressemble Ă  un roi qui voulut rĂ©gler ses comptes avec ses serviteurs.

24 Quand il se mit à l’Ɠuvre, on lui en amena un qui devait 10’000 sacs d’argent.

25 Comme il n’avait pas de quoi payer, son maĂźtre ordonna de le vendre, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu’il avait, afin d’ĂȘtre remboursĂ© de cette dette.

26 Le serviteur se jeta par terre et se prosterna devant lui en disant : ‘[Seigneur,] prends patience envers moi et je te paierai tout.’

27 Rempli de compassion, le maĂźtre de ce serviteur le laissa partir et lui remit la dette.

28 Une fois sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait 100 piĂšces d’argent. Il l’attrapa Ă  la gorge et se mit Ă  l’étrangler en disant : ‘Paie ce que tu me dois.’

29 Son compagnon tomba [à ses pieds] en le suppliant : ‘Prends patience envers moi et je te paierai.’

30 Mais l’autre ne voulut pas et alla le faire jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait payĂ© ce qu’il devait.

31 A la vue de ce qui Ă©tait arrivĂ©, ses compagnons furent profondĂ©ment attristĂ©s, et ils allĂšrent raconter Ă  leur maĂźtre tout ce qui s’était passĂ©.

32 Alors le maĂźtre fit appeler ce serviteur et lui dit : ‘MĂ©chant serviteur, je t’avais remis en entier ta dette parce que tu m’en avais suppliĂ©.

33 Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitiĂ© de ton compagnon comme j’ai eu pitiĂ© de toi ?’

34 Et son maĂźtre, irritĂ©, le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il ait payĂ© tout ce qu’il devait.

35 C’est ainsi que mon PĂšre cĂ©leste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas Ă  son frĂšre de tout son cƓur. »

royaume des cieux ressemble encore à un filet jeté dans la mer et qui ramÚne des poissons de toutes sortes.

48 Quand il est rempli, les pĂȘcheurs le tirent sur le rivage et s’asseyent ; puis ils mettent dans des paniers ce qui est bon et jettent ce qui est mauvais.

49 Il en ira de mĂȘme Ă  la fin du monde : les anges viendront sĂ©parer les mĂ©chants d’avec les justes

50 et les jetteront dans la fournaise de feu, oĂč il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

(Traduction Louis Segond S21)

Résumé de la parabole

Un roi remet une dette immense Ă  son serviteur, qui implore sa misĂ©ricorde. Mais ce mĂȘme serviteur refuse de pardonner une petite dette Ă  un compagnon et le fait jeter en prison. Apprenant cela, le roi le punit sĂ©vĂšrement. Le Messie JĂ©sus conclut : ainsi en sera-t-il pour ceux qui ne pardonnent pas Ă  leur frĂšre du fond du cƓur.

Le contexte du discours

La parabole du serviteur impitoyable (Matthieu 18.23–35) est proclamĂ©e en rĂ©ponse directe Ă  une question de Pierre :

« Seigneur, combien de fois pardonnerai-je Ă  mon frĂšre, lorsqu’il pĂ©chera contre moi ? Jusqu’à sept fois ? » (Matthieu 18.21)

Jésus lui répond :

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » (Matthieu 18.22)

Ce dialogue introduit la parabole, qui illustre la logique du pardon dans le Royaume des cieux. JĂ©sus y montre que le pardon reçu doit engendrer le pardon donnĂ© : le serviteur graciĂ© d’une dette immense refuse de pardonner une dette minime Ă  son compagnon, et se voit finalement condamnĂ©.

Contexte élargi : Matthieu 18

Ce chapitre traite de la vie communautaire et de la responsabilité fraternelle :

Matthieu 18 1–6 : HumilitĂ© et accueil des petits

Matthieu 18 7-14: Attention aux scandales et recherche de la brebis perdue

Matthieu 18 15-20: Discipline fraternelle et correction

Matthieu 18 21-35: Le pardon illimité

La parabole vient donc clĂŽturer un enseignement sur la vie dans la communautĂ© des disciples, oĂč le pardon est central, non nĂ©gociable, et doit reflĂ©ter la misĂ©ricorde divine.

ThĂšme

Le thĂšme central de la parabole du serviteur impitoyable (Matthieu 18.23–35) est le pardon reçu et le pardon accordĂ©. JĂ©sus y enseigne que la misĂ©ricorde divine appelle une misĂ©ricorde humaine Ă©quivalente : celui qui a Ă©tĂ© graciĂ© d’une dette immense doit Ă  son tour pardonner Ă  son prochain.

Le refus de pardonner rĂ©vĂšle une incomprĂ©hension du salut et expose Ă  un jugement sĂ©vĂšre. Cette parabole illustre la logique du Royaume : le pardon n’est pas facultatif, il est exigĂ© de ceux qui ont Ă©tĂ© pardonnĂ©s.

Description de la Parabole

Voici une description dĂ©taillĂ©e, verset par verset, de la parabole du serviteur impitoyable selon Matthieu 18.23–35. Elle illustre la logique du pardon dans le Royaume des cieux, en rĂ©ponse Ă  la question de Pierre sur les limites du pardon.

Matthieu 18.23 JĂ©sus introduit la parabole : « C’est pourquoi le royaume des cieux est semblable Ă  un roi qui voulut faire rendre compte Ă  ses serviteurs. » Le cadre est celui d’un roi qui exerce son autoritĂ© en demandant des comptes : une image du jugement divin et de la responsabilitĂ© personnelle.

Matthieu 18.24 Un serviteur lui est prĂ©sentĂ©, qui lui doit une somme astronomique : dix mille talents. Cette dette est volontairement exagĂ©rĂ©e pour souligner l’impossibilitĂ© de la rembourser, elle symbolise la dette du pĂ©chĂ© devant Dieu.

Matthieu 18.25 Le serviteur ne pouvant payer, le roi ordonne qu’il soit vendu, avec sa famille et ses biens, pour remboursement. Cela reflĂšte la justice stricte, mais aussi la gravitĂ© de la dette morale et spirituelle.

Matthieu 18.26 Le serviteur se jette Ă  genoux et supplie : « Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. » Il promet l’impossible, mais son attitude exprime la dĂ©tresse et l’humilitĂ©.

Matthieu 18.27 TouchĂ© de compassion, le roi lui remet toute sa dette. C’est l’image parfaite de la misĂ©ricorde divine : non seulement un dĂ©lai, mais une annulation totale.

Matthieu 18.28 Ce mĂȘme serviteur sort et rencontre un compagnon qui lui doit cent deniers, une somme dĂ©risoire comparĂ©e Ă  sa propre dette. Il le saisit violemment et exige le remboursement immĂ©diat.

Matthieu 18.29 Le compagnon tombe Ă  ses pieds et rĂ©pĂšte presque mot pour mot la mĂȘme supplication : « Aie patience envers moi, et je te paierai. » Le parallĂšle est frappant : mĂȘme posture, mĂȘme demande, mais rĂ©ponse diffĂ©rente.

Matthieu 18.30 Le serviteur refuse et fait jeter son compagnon en prison jusqu’au paiement de la dette. Son attitude est dure, hypocrite, et en totale contradiction avec la grñce qu’il a reçue.

Matthieu 18.31–32 Les autres serviteurs, tĂ©moins de la scĂšne, sont profondĂ©ment attristĂ©s et rapportent les faits au roi. Le roi convoque le serviteur impitoyable et lui rappelle la grĂące qu’il a reçue : « Je t’avais remis toute ta dette, parce que tu m’en avais suppliĂ©. »

Matthieu 18.33 Le roi lui reproche de ne pas avoir eu pitiĂ© de son compagnon comme lui-mĂȘme en a eu pour lui :

« Ne devais-tu pas aussi avoir pitiĂ© de ton compagnon, comme moi j’ai eu pitiĂ© de toi ? » Note : Ce verset exprime le cƓur du message, le pardon reçu doit engendrer le pardon donnĂ©.

Matthieu 18.34 Le roi, en colĂšre, livre le serviteur aux bourreaux jusqu’à ce qu’il ait tout payĂ©. Cela symbolise le jugement divin pour ceux qui refusent de pardonner malgrĂ© avoir Ă©tĂ© pardonnĂ©s.

Matthieu 18.35 JĂ©sus conclut : « C’est ainsi que mon PĂšre cĂ©leste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne Ă  son frĂšre du fond du cƓur. » Le pardon n’est pas une formalitĂ© extĂ©rieure, mais une exigence intĂ©rieure, sincĂšre et profonde.

Signification de la parabole

La parabole du serviteur impitoyable, racontĂ©e dans Matthieu 18.23–35, illustre la logique du pardon dans le Royaume des cieux. Elle est proclamĂ©e en rĂ©ponse Ă  la question de Pierre sur les limites du pardon, et elle enseigne que le pardon reçu doit engendrer le pardon donnĂ©.

Un roi remet une dette immense Ă  son serviteur, qui l’avait suppliĂ© avec insistance. Ce geste symbolise la misĂ©ricorde divine envers l’humanitĂ© pĂ©cheresse. Pourtant, ce mĂȘme serviteur refuse de pardonner une dette minime Ă  l’un de ses compagnons, et le fait jeter en prison. Ce contraste met en lumiĂšre l’injustice de celui qui accepte la grĂące mais refuse de la transmettre.

Le roi, informĂ© de cette attitude, rappelle au serviteur la dette qu’il avait lui-mĂȘme Ă©tĂ© graciĂ©, et le condamne sĂ©vĂšrement. JĂ©sus conclut en affirmant que Dieu traitera de mĂȘme ceux qui ne pardonnent pas Ă  leur frĂšre du fond du cƓur.

La signification centrale de cette parabole est que le pardon divin ne peut ĂȘtre dissociĂ© du pardon humain. Celui qui a Ă©tĂ© pardonnĂ© est appelĂ© Ă  pardonner Ă  son tour. Refuser ce mouvement de grĂące, c’est se fermer Ă  la logique du Royaume et s’exposer Ă  un jugement juste. Le pardon n’est pas une option morale, mais une exigence spirituelle fondĂ©e sur la misĂ©ricorde reçue.

Reprise de ce thĂšme

Ce thÚme la parabole du serviteur impitoyable de Matthieu 18.23-35 est-il repris ailleurs dans la Bible ?

Le thĂšme du pardon reçu et du pardon accordĂ©, central dans Matthieu 18.23–35, est repris Ă  plusieurs endroits dans la Bible, notamment dans les enseignements de JĂ©sus et les Ă©pĂźtres.

Voici les principales reprises et échos bibliques de ce thÚme :

  1. Le Notre Pùre – Matthieu 6.12,14–15

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons Ă  ceux qui nous ont offensĂ©s. » « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre PĂšre cĂ©leste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas
 » Ce passage Ă©tablit un lien direct entre le pardon divin et notre capacitĂ© Ă  pardonner aux autres, tout comme dans la parabole du serviteur impitoyable.

  1. Luc 6.37

« Pardonnez, et vous serez pardonnés. » Un principe simple et universel, qui reflÚte la réciprocité du pardon enseignée dans Matthieu 18.

  1. Luc 7.36–50 – La femme pĂ©cheresse

Jésus explique que celui à qui il est beaucoup pardonné aime beaucoup. Ce récit illustre la transformation intérieure que produit le pardon reçu, et la gratitude qui en découle.

  1. Ephésiens 4.32

« Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. » Paul reprend ici la logique du Royaume : le pardon reçu devient modÚle et moteur du pardon donné.

  1. Colossiens 3.13

« Supportez-vous les uns les autres, et si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous rĂ©ciproquement. Comme Christ vous a pardonnĂ©, pardonnez-vous aussi. » L’appel au pardon mutuel est fondĂ© sur l’exemple du Christ, comme dans la parabole.

Ces passages confirment que le pardon n’est pas un acte isolĂ©, mais une dynamique spirituelle essentielle dans la vie chrĂ©tienne. La parabole du serviteur impitoyable en est l’illustration narrative la plus frappante, mais son enseignement est transversal dans toute l’Écriture.

Commentaire

La parabole nous confronte Ă  une attitude que chacun comprend aisĂ©ment : il semble naturel de blĂąmer l’homme qui refuse d’effacer la petite dette de son compagnon. Pourtant, lorsque la conclusion aborde la question du pardon, la problĂ©matique prend une importance capitale. Pour le disciple, le pardon n’est pas une option mais bien une obligation. Le principe est sans Ă©quivoque : celui Ă  qui Dieu a pardonnĂ© ses pĂ©chĂ©s doit, Ă  son tour, pardonner Ă  ceux qui l’ont personnellement offensĂ©.

Ce principe va plus loin encore, car le disciple qui dĂ©ciderait consciemment de ne pas pardonner Ă  son prochain verrait son propre salut remis en question. Le message est donc d’une grande clartĂ©, laissant Ă  chacun la libertĂ© de choisir d’accorder ou de refuser le pardon, en toute connaissance de cause.

Le pardon, cependant, n’est pas une rĂ©action naturelle chez l’homme, dont l’inclination va plutĂŽt vers la loi du Talion : « Ɠil pour Ɠil, dent pour dent ». La vengeance devient alors la rĂšgle, accompagnĂ©e de l’obligation de ne pas lĂ©ser autrui pour Ă©viter d’ĂȘtre soi-mĂȘme victime d’une vengeance lĂ©gitime sous l’ancienne loi.

Mais tout change avec la grĂące de Dieu et le salut offert par le sacrifice du Messie JĂ©sus. Le pardon devient la nouvelle rĂšgle de vie, ainsi que le signe visible de la conversion. Être disciple, c’est pardonner. Il n’est donc pas possible de se prĂ©tendre disciple sans pardonner les offenses subies de la part d’autrui.

Le pardon demeure un acte difficile, car la blessure infligĂ©e est rĂ©elle. MalgrĂ© tout, il demeure indispensable. Dans cette dĂ©marche, il ne faut jamais nĂ©gliger l’aide que Dieu peut apporter. Lorsqu’une personne refuse de pardonner Ă  autrui, la responsabilitĂ© n’incombe plus Ă  celui qui demande pardon.

Ce passage nous permet d’approcher les principes divins qui s’appliquent aux vĂ©ritables disciples, tout en prenant la mesure de la difficultĂ© Ă  les mettre en Ɠuvre dans la vie quotidienne. Toutefois, la difficultĂ© ne signifie pas pour autant impossibilitĂ©. Il reste que le refus de pardonner entraĂźne des consĂ©quences graves.

Pardonner signifie effacer complĂštement toute trace de rancune ou toute vellĂ©itĂ© de vengeance. Ce geste ne concerne pas uniquement des offenses insignifiantes, mais s’étend aussi, et surtout, aux blessures profondes, parfois qualifiĂ©es d’impardonnables par la sociĂ©tĂ©. Il s’agit donc de blessures graves, voire extrĂȘmement graves, dont le monde dirait qu’elles ne peuvent pas ĂȘtre pardonnĂ©es.

Pourtant, le disciple du Messie JĂ©sus n’est plus guidĂ© par les principes humains, fondĂ©s sur la rĂ©ciprocitĂ© ou la justice terrestre. Il adopte dĂ©sormais les valeurs du royaume des cieux, qui invitent Ă  un pardon sans rĂ©serve, mĂȘme face aux plus grandes offenses. Ce changement de perspective indique que le pardon ne relĂšve plus d’un simple choix, mais devient une exigence essentielle du cheminement spirituel du disciple.

Le refus de pardonner expose Ă  un jugement divin sĂ©vĂšre, et peut entraĂźner la perte du salut, non pas parce que le salut est retirĂ© arbitrairement, mais parce que le cƓur qui refuse de pardonner montre qu’il n’a pas rĂ©ellement accueilli la grĂące.

Conclusion

La parabole met en lumiĂšre la question complexe du pardon. Si accepter le pardon de Dieu pour nos propres fautes et pĂ©chĂ©s s’avĂšre relativement aisĂ©, il est en revanche bien plus difficile de pardonner les offenses ou les mauvais actes commis Ă  notre encontre. Ce contraste met en relief l’exigence profonde de l’enseignement du Messie JĂ©sus concernant le pardon.

Au centre de cette leçon se trouve l’invitation Ă  mesurer, Ă  l’exemple du personnage de la parabole, la diffĂ©rence entre l’immense dette qui nous a Ă©tĂ© remise, nous ouvrant ainsi l’accĂšs au royaume des cieux, et les blessures que certains de notre entourage nous ont infligĂ©es, blessures que nous sommes appelĂ©s Ă  pardonner. Ce rappel vise Ă  placer la grĂące divine reçue au cƓur de notre propre dĂ©marche de pardon envers autrui.

Ainsi, la parabole rĂ©vĂšle la rĂ©alitĂ© exigeante du pardon authentique : il ne s’agit pas d’un simple acte ponctuel, mais d’un choix libre qui engage profondĂ©ment celui qui souhaite vivre en vĂ©ritable disciple du Messie JĂ©sus. Face Ă  l’immensitĂ© de la grĂące accordĂ©e, le croyant est invitĂ© Ă  dĂ©passer la logique humaine de la rĂ©tribution, pour adopter celle du royaume des cieux oĂč le pardon devient le signe tangible d’une transformation intĂ©rieure.

MĂȘme si ce chemin peut s’avĂ©rer difficile et exigeant, il tĂ©moigne de la fidĂ©litĂ© aux enseignements du Messie JĂ©sus, et traduit la volontĂ© d’inscrire sa vie sous le signe de la misĂ©ricorde divine, en accueillant et en offrant Ă  son tour le pardon comme une rĂ©ponse Ă  l’amour reçu.

Le refus de pardonner n’est pas anodin ; il entraĂźne en effet des consĂ©quences graves pour la vie spirituelle du croyant. Lorsqu’une personne refuse d’accorder son pardon, elle manifeste ainsi que son cƓur n’a pas vraiment accueilli la grĂące divine. Ce comportement met en Ă©vidence que l’individu n’est pas encore un vĂ©ritable disciple du Messie JĂ©sus, car il demeure ancrĂ© dans une logique humaine de rĂ©tribution et de justice terrestre, au lieu d’adopter les valeurs du royaume des cieux qui invitent Ă  un pardon sans rĂ©serve.

Ce choix de ne pas pardonner expose Ă  un jugement divin sĂ©vĂšre et peut mĂȘme conduire Ă  la perte du salut. Toutefois, il ne s’agit pas d’une sanction arbitraire : la fermeture du cƓur au pardon rĂ©vĂšle l’incapacitĂ© Ă  vivre pleinement la transformation intĂ©rieure attendue chez un disciple. Refuser de pardonner, c’est dĂ©montrer que l’on n’a pas rĂ©ellement compris ni acceptĂ© l’immensitĂ© de la grĂące reçue, et que l’on reste Ă©tranger Ă  la dynamique de la misĂ©ricorde divine.