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Textes bibliques
Les passages bibliques suivants présentent cette parabole. Il est également possible de consulter la péricope (PER145) qui aborde ce sujet.
Résumé de la parabole
Dans ses enseignements, le Messie JĂ©sus compare le royaume des cieux Ă du levain. Il utilise lâimage dâune femme qui prend du levain et le mĂ©lange Ă une grande quantitĂ© de farine, jusquâĂ ce que toute la pĂąte soit levĂ©e.
A travers cette comparaison, le Messie JĂ©sus met en avant le pouvoir transformateur du RoyaumeâŻ: bien que le levain soit discret et peu visible au dĂ©part, il agit en profondeur et finit par transformer toute la pĂąte.
Le contexte du discours
La parabole du levain, rapportĂ©e dans Matthieu 13.33â35 et Luc 13.20â21, est proclamĂ©e dans deux contextes narratifs lĂ©gĂšrement diffĂ©rents, mais tous deux centrĂ©s sur lâenseignement du Royaume de Dieu. Voici une analyse comparative du cadre dans lequel JĂ©sus la prononce :
Contexte dans Matthieu 13.33â35
Cadre géographique et narratif
JĂ©sus enseigne depuis une barque, devant une foule nombreuse sur le rivage (Matthieu 13.1â2).
Il enchaßne une série de paraboles du Royaume : semeur, ivraie, grain de moutarde, levain, trésor, perle, filet.
Objectif pédagogique
La parabole du levain est la quatriÚme de cette série.
Elle illustre la croissance invisible mais irrĂ©sistible du Royaume : comme le levain agit discrĂštement mais transforme toute la pĂąte, le Royaume agit dans le monde et les cĆurs.
Lien prophétique
Matthieu ajoute que JĂ©sus parlait en paraboles pour accomplir les Ăcritures (Matthieu 13.35), citant le Psaumes 78.2.
Psaumes 78.1â2 (S21)
1 Cantique dâAsaph. Mon peuple, Ă©coute mes instructions ! PrĂȘte lâoreille aux paroles de ma bouche !
2 Jâouvre la bouche pour parler en paraboles, jâannonce la sagesse du passĂ©.
Contexte dans Luc 13.20â21
Cadre narratif
Le Messie JĂ©sus enseigne dans une synagogue, juste aprĂšs avoir guĂ©ri une femme courbĂ©e depuis 18 ans (Luc 13.10â17). Le texte ne mentionne pas prĂ©cisĂ©ment le lieu envisagĂ© en GalilĂ©e.
Il est confrontĂ© Ă lâindignation du chef de la synagogue, mais la foule se rĂ©jouit de ses Ćuvres.
Le Messie Jésus introduit la parabole par une question : « A quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? »
La parabole du levain suit celle du grain de moutarde, soulignant la croissance intérieure et transformatrice du Royaume, malgré sa petite apparence initiale.
ThĂšme
Le thĂšme central de la parabole du levain dans Matthieu 13.33â35 et Luc 13.20â21 est la croissance intĂ©rieure, invisible et irrĂ©sistible du Royaume de Dieu.
Le Messie JĂ©sus compare le Royaume Ă une petite quantitĂ© de levain quâune femme introduit dans trois mesures de farine, jusquâĂ ce que toute la pĂąte soit levĂ©e. Ce geste domestique, discret et quotidien, devient une image puissante de lâaction divine dans le monde et dans les cĆurs.
Croissance cachĂ©e : Le levain agit sans bruit, sans Ă©clat, mais transforme toute la pĂąte. De mĂȘme, le Royaume commence modestement, souvent imperceptible, mais son effet est total.
Transformation intĂ©rieure : Le levain ne change pas la pĂąte de lâextĂ©rieur, mais de lâintĂ©rieur. Le Royaume agit dans les consciences, les structures, les relations humaines, en profondeur.
Puissance divine : Ce processus est irrĂ©versible et irrĂ©sistible. Une fois le levain introduit, il travaille jusquâĂ ce que tout soit levĂ© â image de la souverainetĂ© de Dieu dans lâhistoire.
UniversalitĂ© : Les « trois mesures de farine » Ă©voquent une grande quantitĂ©, suggĂ©rant que le Royaume est destinĂ© Ă toucher toute lâhumanitĂ©.
Nuance entre Matthieu et Luc dans la parabole du levain
Dans Matthieu, la parabole du levain sâinscrit dans une sĂ©quence structurĂ©e de paraboles du Royaume, prononcĂ©es devant une foule nombreuse au bord du lac de GalilĂ©e. Elle est la quatriĂšme parabole dâun ensemble qui comprend le semeur, lâivraie, le grain de moutarde, le trĂ©sor, la perle et le filet. Matthieu insiste sur le caractĂšre prophĂ©tique de lâenseignement en paraboles, citant le Psaume 78.2 pour souligner que le Messie JĂ©sus rĂ©vĂšle des vĂ©ritĂ©s cachĂ©es depuis la fondation du monde. Le levain devient ici un symbole pĂ©dagogique du Royaume : petit, discret, mais agissant puissamment et de maniĂšre universelle.
Dans Luc, la parabole du levain est proclamĂ©e dans un contexte plus conflictuel et narratif. Elle suit immĂ©diatement une guĂ©rison dans une synagogue, oĂč JĂ©sus est confrontĂ© Ă lâindignation des autoritĂ©s religieuses. Luc introduit la parabole par une question rhĂ©torique : « Ă quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? », soulignant une recherche active de comparaison.
Le levain, dans ce cadre, illustre la puissance transformatrice du Royaume, capable de renouveler les structures religieuses figĂ©es et de susciter la joie dans le peuple. Lâaccent est mis sur la dynamique intĂ©rieure du Royaume, en contraste avec les rĂ©sistances extĂ©rieures.
Description de la Parabole
La version de Matthieu :
« Il leur dit cette autre parabole : Le royaume des cieux est semblable Ă du levain quâune femme a pris et quâelle a enfoui dans trois mesures de farine, jusquâĂ ce que toute la pĂąte ait levĂ©. »
Ce verset constitue Ă lui seul la parabole. JĂ©sus utilise une image domestique : une femme introduit une petite quantitĂ© de levain dans une grande masse de farine (trois mesures â 35 litres). Le levain agit de maniĂšre invisible, mais transforme toute la pĂąte. Le Royaume est ainsi comparĂ© Ă une force intĂ©rieure, silencieuse mais irrĂ©sistible, qui agit dans le secret jusquâĂ ce que tout soit renouvelĂ©.
« Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne leur parlait point sans parabole. »
Ce verset souligne la méthode pédagogique de Jésus : il enseigne par paraboles, des récits symboliques qui révÚlent des vérités spirituelles à ceux qui sont disposés à les entendre. Le levain devient ici une clé de lecture du mystÚre du Royaume, accessible à ceux qui méditent.
« Afin que sâaccomplĂźt ce qui avait Ă©tĂ© annoncĂ© par le prophĂšte : Jâouvrirai ma bouche en paraboles, je publierai des choses cachĂ©es depuis la crĂ©ation du monde. »
Matthieu interprĂšte lâusage des paraboles comme un accomplissement prophĂ©tique (citation du Psaume 78.2). Le levain, en tant que symbole, rĂ©vĂšle une rĂ©alitĂ© divine cachĂ©e depuis lâorigine, maintenant rendue visible dans lâenseignement du Messie.
« Il dit encore : à quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? »
Luc introduit la parabole par une question rhétorique. Jésus invite ses auditeurs à réfléchir : quelle image peut rendre compte du Royaume ? Cette formulation crée une attente, une ouverture à la méditation.
La version de Luc :
« Il est semblable Ă du levain quâune femme a pris et quâelle a enfoui dans trois mesures de farine, jusquâĂ ce que toute la pĂąte ait levĂ©. »
Le contenu est identique Ă celui de Matthieu 13.33. Lâimage du levain est reprise sans commentaire. Luc met lâaccent sur lâaction cachĂ©e et transformatrice du Royaume, introduite par une femme dans la pĂąte. Le levain agit de maniĂšre invisible, mais son effet est total : le Royaume transforme le monde de lâintĂ©rieur, comme la pĂąte est entiĂšrement levĂ©e.
Signification de la parabole
La parabole du levain, citĂ©e dans Matthieu 13.33â35 et Luc 13.20â21, illustre la nature essentielle du Royaume de Dieu. Par une comparaison tirĂ©e de la vie quotidienne, le Messie JĂ©sus assimile le Royaume Ă une portion de levain intĂ©grĂ©e dans une grande quantitĂ© de farine, laquelle finit par fermenter la totalitĂ© de la pĂąte. Ce geste familier devient une reprĂ©sentation symbolique de lâaction divine au sein du monde.
Le message principal de cette parabole rĂ©side dans le contraste entre la petitesse apparente du levain et la portĂ©e considĂ©rable de son effet. Le Royaume de Dieu connaĂźt des dĂ©buts modestesâŻ: il sâenracine dans la parole, dans des actes de compassion, et dans la foi des personnes humbles. Toutefois, son impact se rĂ©vĂšle profond et transformateurâŻ; Ă lâinstar du levain qui agit discrĂštement, le Royaume opĂšre intĂ©rieurement sur les consciences, les valeurs et les structures sociales, de maniĂšre silencieuse mais efficace.
Cette reprĂ©sentation invite Ă©galement Ă la patience et Ă la confiance. De mĂȘme que le levain requiert un temps pour agir sur la pĂąte, lâaccomplissement du dessein du Royaume peut paraĂźtre progressif ou imperceptible. NĂ©anmoins, ce processus est inĂ©luctable et rien ne saurait empĂȘcher sa rĂ©alisation.
Dans lâĂvangile selon Matthieu, cette parabole figure parmi plusieurs enseignements sur le Royaume, illustrant la mĂ©thode pĂ©dagogique du Messie JĂ©sus ainsi que lâaccomplissement des Ecritures. Chez Luc, elle fait suite Ă une guĂ©rison en synagogue, mettant en exergue la dynamique du Royaume face aux rĂ©sistances institutionnelles. Dans ces deux contextes, le levain symbolise la force divine agissant au cĆur du monde, susceptible de transformer lâhumanitĂ© de lâintĂ©rieur.
En synthÚse, la parabole du levain souligne la dynamique discrÚte mais effective du Royaume de Dieu, dont la présence active demeure parfois cachée. Elle encourage à espérer en une croissance continue et invite chacun à accueillir cette transformation profonde.
Cette dynamique se vĂ©rifie tant dans le dĂ©veloppement de lâEglise (Actes 17.6) que dans la progression personnelle du croyant.
Enfin, la parabole du levain met en relief une caractĂ©ristique fondamentale de lâapproche du Messie JĂ©sus. Celui-ci privilĂ©giait la transformation intĂ©rieure Ă lâĂ©vĂ©nementiel ou au spectaculaire, focalisant son enseignement sur une dĂ©marche individuelle et rĂ©flĂ©chie. Ă lâimage du levain, sa mĂ©thode reposait sur une influence silencieuse et authentique, orientĂ©e vers la croissance interne de lâindividu. Il nâagissait pas de maniĂšre Ă frapper les regards ou Ă offrir un merveilleux spectacleâŻ: son Ćuvre touchait simplement le cĆur et la conscience de ses auditeurs.
Analyse comparative des récits de Matthieu et de Luc
Les rĂ©cits de Matthieu 13.33-35 et Luc 13.20-21 relatent la parabole du levain, oĂč le Messie JĂ©sus compare le royaume de Dieu Ă du levain. Voici les diffĂ©rences entre ces deux passages :
Matthieu 13.33-35RĂ©sumĂ© : JĂ©sus compare le royaume des cieux Ă du levain qu’une femme prend et cache dans trois mesures de farine jusqu’Ă ce que toute la pĂąte soit levĂ©e. Matthieu ajoute que JĂ©sus utilisait des paraboles pour parler aux foules, accomplissant ainsi les prophĂ©ties.
Luc 13.20-21RĂ©sumĂ© : JĂ©sus compare le royaume de Dieu Ă du levain qu’une femme prend et cache dans trois mesures de farine jusqu’Ă ce que toute la pĂąte soit levĂ©e.
Différences
1_ Contexte et détails supplémentaires :
Matthieu : Inclut une explication sur l’utilisation des paraboles par JĂ©sus pour communiquer avec les foules et mentionne que cela accomplit les prophĂ©ties. Il ajoute un cadre prophĂ©tique en citant les Ăcritures.
Luc : Se concentre uniquement sur la parabole elle-mĂȘme sans ajouter de contexte supplĂ©mentaire ou de rĂ©fĂ©rence aux prophĂ©ties.
2_ Introduction de la parabole :
Matthieu : Introduit la parabole comme une continuation de ses enseignements sur le royaume des cieux.
Luc : Introduit la parabole avec une question rhétorique, demandant « à quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ? »
Conclusion
Les deux rĂ©cits transmettent le mĂȘme message central concernant la nature expansive et transformative du royaume de Dieu, symbolisĂ© par le levain qui fait lever toute la pĂąte. Cependant, Matthieu ajoute des dĂ©tails sur le rĂŽle des paraboles dans l’enseignement du Messie JĂ©sus et leur lien avec les prophĂ©ties, tandis que Luc reste plus concis et direct dans la prĂ©sentation de la parabole.
Ces diffĂ©rences contribuent Ă une meilleure comprĂ©hension de la façon dont chaque Ă©vangĂ©liste expose les enseignements du Messie JĂ©sus et du contexte dans lequel ils sâinscrivent. Il demeure tout Ă fait plausible que ces deux rĂ©cits se rapportent Ă des Ă©vĂ©nements distincts, dans la mesure oĂč le Messie JĂ©sus pouvait rĂ©itĂ©rer certains enseignements quâil jugeait essentiels, en particulier lorsque lâauditoire diffĂ©rait.
Reprise de ce thĂšme
Dans Matthieu 13.33 et Luc 13.20â21, JĂ©sus compare le Royaume de Dieu Ă du levain quâune femme introduit dans trois mesures de farine. Ce ferment, invisible une fois enfoui, agit silencieusement jusquâĂ ce que toute la pĂąte soit levĂ©e. Le Royaume est ainsi prĂ©sentĂ© comme une force intĂ©rieure, modeste en apparence, mais totalement transformatrice.
Ce thĂšme est repris ailleurs dans la Bible, sous des images qui prolongent cette dynamique :
Le grain de moutarde
Matthieu 13.31â32, Marc 4.30â32, Luc 13.18â19] Juste avant ou juste aprĂšs la parabole du levain, cette parabole Ă©voque un tout petit grain qui devient un grand arbre. Elle souligne, comme le levain, la disproportion entre le commencement modeste et lâaboutissement grandiose du Royaume. Le Royaume croĂźt de maniĂšre organique, inattendue, abondante.
Le semeur
[b]Matthieu 13.3â9, Marc 4.1â9, Luc 8.4â8 Le Royaume est comparĂ© Ă une semence jetĂ©e sur diffĂ©rents terrains. La croissance dĂ©pend de la rĂ©ception intĂ©rieure, et le fruit ne se voit quâavec le temps. Le thĂšme de la transformation invisible est central : la Parole agit selon la disposition du cĆur, et son effet se manifeste dans la durĂ©e.
Le filet
Matthieu 13.47â50 Bien que plus orientĂ©e vers le jugement final, cette parabole montre que le Royaume agit dans le monde entier, rassemblant discrĂštement jusquâau moment de la sĂ©paration. Elle prolonge lâidĂ©e dâun processus en cours, souvent cachĂ©, qui prĂ©pare une rĂ©vĂ©lation eschatologique.
Le feu et le ferment chez les prophĂštes
JĂ©rĂ©mie 20.9 : « Sa parole est dans mon cĆur comme un feu brĂ»lant. »
Habacuc 2.3 : « La vision attend son terme⊠elle sâaccomplira. »
Ces textes ne parlent pas directement du levain, mais Ă©voquent la puissance intĂ©rieure de la parole de Dieu, active dans le cĆur, brĂ»lante, en attente dâaccomplissement. Le Royaume agit comme une promesse en gestation, invisible mais irrĂ©versible.
Le levain apostolique dans les Actes
Actes 1â2 : La PentecĂŽte marque le dĂ©but dâune expansion du Royaume par lâEsprit, Ă partir dâun petit groupe.
Actes 5.28 : « Vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement. »
Le thÚme du levain est implicite : une petite semence (les apÎtres) transforme progressivement toute la société. Le Royaume pénÚtre les structures, réoriente les consciences, remplit les villes.
Paul et la métaphore du levain
1 Corinthiens 5.6â8, Galates 5.9 Paul utilise le levain pour parler de lâinfluence, ici nĂ©gative, du pĂ©chĂ© ou de la fausse doctrine :
« Un peu de levain fait lever toute la pùte. »
Cela montre que le levain est une image biblique puissante pour dĂ©signer une force intĂ©rieure qui se rĂ©pand, quâelle soit bonne ou mauvaise. Dans le contexte du Royaume, cette image devient un appel Ă la vigilance, Ă la puretĂ©, mais aussi Ă la confiance dans lâaction de Dieu.
Conclusion
La parabole du levain ne se limite pas à une image isolée : elle irrigue toute la pensée biblique sur le Royaume. Elle est reprise, amplifiée, reformulée dans des paraboles agricoles, des récits prophétiques, des discours apostoliques. Le levain devient ainsi un symbole de la pédagogie divine : commencer petit, agir en profondeur, transformer tout.
Commentaire
En quelques mots, le Messie JĂ©sus dĂ©livre un enseignement dâune grande importance : il explique comment le salut se dĂ©veloppe dans la vie de ceux qui souhaitent le suivre. Par la mĂȘme occasion, il montre la maniĂšre dont lâĂglise grandit et se dĂ©veloppe. Cette parabole illustre une fois de plus la pertinence de ce genre littĂ©raire : une seule phrase suffit pour exprimer la façon dont Dieu transforme les cĆurs.
Le message est explicite : « le royaume des cieux est comme le levain ». DĂšs lors, tous les auditeurs peuvent saisir le sens de ses paroles. Bien que le discours du Messie JĂ©sus puisse sembler irrĂ©aliste face aux Ă©preuves qui accablent bien des vies, la foi permet dâen observer les fruits et dâen constater les effets concrets.
La parabole met en lumiĂšre le rĂŽle du disciple, symbolisĂ© par le levain, et celui de Dieu, qui fait lever la pĂąte. Ce travail sâeffectue dans le silence et la paix, de maniĂšre imperceptible et invisible, mais, avec le temps, il devient possible dâen mesurer lâimpact et la diffĂ©rence.
Lâimpossible se concrĂ©tise lorsque lâhomme ne laisse pas Dieu agir.
Il sâagit dâun vĂ©ritable encouragement pour la foi : le Messie JĂ©sus invite implicitement les croyants Ă ne pas sâinquiĂ©ter, mais Ă suivre ses commandements, promettant de se charger du reste.
On observe Ă©galement que Matthieu et Luc ne situent pas cet enseignement au mĂȘme moment ni au mĂȘme endroit. Ce type dâenseignement Ă©tait souvent rĂ©pĂ©tĂ© par le Messie JĂ©sus dans divers contextes afin que le plus grand nombre puisse lâentendre. Les mots pouvaient varier, mais le fond restait toujours identique.
De plus, le Messie JĂ©sus utilise aussi lâimage du levain pour illustrer lâinfluence de lâenseignement des pharisiens (Matthieu 16.6, Matthieu 16.11-12, Marc 8.15, Luc 12.1).
En dĂ©finitive, quâil soit positif ou nĂ©gatif, tout enseignement peut produire des consĂ©quences dans la vie des hommes, lesquels demeurent nĂ©anmoins maĂźtres de leur destinĂ©e grĂące Ă leurs choix.
Conclusion
La parabole du levain proposĂ©e par le Messie JĂ©sus sâavĂšre remarquable par sa concision et sa profondeur. En une seule phrase, il parvient Ă illustrer le processus de croissance du royaume des cieux. Ce royaume ne se limite pas Ă lâĂglise en tant que groupeâ; il concerne aussi chaque individu qui en fait partie. Lâenseignement montre que mĂȘme une petite dĂ©cision, apparemment anodine, peut entraĂźner des consĂ©quences majeures.
Il reste difficile de mesurer prĂ©cisĂ©ment ce que les auditeurs du Messie JĂ©sus ont perçu lors de lâĂ©coute de ces paroles. Toutefois, avec le recul offert par les Ă©pĂźtres de Paul et la naissance de lâĂglise, le sens de cet enseignement sâĂ©largit et se prĂ©cise. Le levain, dans son essence, possĂšde une force de transformation sur la pĂąte. Ce phĂ©nomĂšne, naturel et attendu, sâopĂšre sans surprise. De la mĂȘme maniĂšre, le disciple nâa pas Ă se prĂ©occuper de lâefficacitĂ© de la parole de Dieuâ: celle-ci porte en elle-mĂȘme le pouvoir de transformer les cĆurs.
Ainsi, le rĂŽle du disciple se rĂ©sume Ă annoncer lâĂvangile. Ce message, une fois accueilli, se dĂ©veloppe de façon naturelle dans la vie de celui qui lâaccepte. Cette dynamique rappelle la parabole du grain de sĂ©nevĂ© (Matthieu 13.31-32, Marc 4.30-32, Luc 13.18-19) : le royaume des cieux, synonyme de salut, nâa besoin dâaucune intervention humaine pour croĂźtre. Chaque personne conserve la libertĂ© de recevoir ou de refuser cette parole, consciente que sa dĂ©cision entraĂźnera des consĂ©quences jusque dans la vie Ă©ternelle.
