Parabole
Parabole 006
Le levain

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN078 : Les paraboles

Vous pouvez consulter l’annexe ANN050 : Comment le Messie JĂ©sus se faisait-il entendre

Vous pouvez consulter l’annexe ANN072 : Les miracles

Textes bibliques

Les passages bibliques suivants présentent cette parabole. Il est également possible de consulter la péricope (PER145) qui aborde ce sujet.

Matthieu 13.33–35 (S21)

33 Il leur dit cette autre parabole : « Le royaume des cieux ressemble Ă  du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine pour faire lever toute la pĂąte. »

34 Jésus dit toutes ces choses en paraboles à la foule, et il ne lui parlait pas sans parabole

35 afin que s’accomplisse ce que le prophĂšte avait annoncĂ© : J’ouvrirai ma bouche pour parler en paraboles, je proclamerai des choses cachĂ©es depuis la crĂ©ation [du monde].

(Traduction Louis Segond S21)

Luc 13.20–21 (S21)

20 Il dit encore : « A quoi comparerai-je le royaume de Dieu ?

21 Il ressemble Ă  du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine pour faire lever toute la pĂąte. »

(Traduction Louis Segond S21)

Résumé de la parabole

Dans ses enseignements, le Messie JĂ©sus compare le royaume des cieux Ă  du levain. Il utilise l’image d’une femme qui prend du levain et le mĂ©lange Ă  une grande quantitĂ© de farine, jusqu’à ce que toute la pĂąte soit levĂ©e.

A travers cette comparaison, le Messie JĂ©sus met en avant le pouvoir transformateur du Royaume : bien que le levain soit discret et peu visible au dĂ©part, il agit en profondeur et finit par transformer toute la pĂąte.

Le contexte du discours

La parabole du levain, rapportĂ©e dans Matthieu 13.33–35 et Luc 13.20–21, est proclamĂ©e dans deux contextes narratifs lĂ©gĂšrement diffĂ©rents, mais tous deux centrĂ©s sur l’enseignement du Royaume de Dieu. Voici une analyse comparative du cadre dans lequel JĂ©sus la prononce :

Contexte dans Matthieu 13.33–35

Cadre géographique et narratif

JĂ©sus enseigne depuis une barque, devant une foule nombreuse sur le rivage (Matthieu 13.1–2).

Il enchaßne une série de paraboles du Royaume : semeur, ivraie, grain de moutarde, levain, trésor, perle, filet.

Objectif pédagogique

La parabole du levain est la quatriÚme de cette série.

Elle illustre la croissance invisible mais irrĂ©sistible du Royaume : comme le levain agit discrĂštement mais transforme toute la pĂąte, le Royaume agit dans le monde et les cƓurs.

Lien prophétique

Matthieu ajoute que JĂ©sus parlait en paraboles pour accomplir les Écritures (Matthieu 13.35), citant le Psaumes 78.2.

Psaumes 78.1–2 (S21)

1 Cantique d’Asaph. Mon peuple, Ă©coute mes instructions ! PrĂȘte l’oreille aux paroles de ma bouche !

2 J’ouvre la bouche pour parler en paraboles, j’annonce la sagesse du passĂ©.

Contexte dans Luc 13.20–21

Cadre narratif

Le Messie JĂ©sus enseigne dans une synagogue, juste aprĂšs avoir guĂ©ri une femme courbĂ©e depuis 18 ans (Luc 13.10–17). Le texte ne mentionne pas prĂ©cisĂ©ment le lieu envisagĂ© en GalilĂ©e.

Il est confrontĂ© Ă  l’indignation du chef de la synagogue, mais la foule se rĂ©jouit de ses Ɠuvres.

Le Messie Jésus introduit la parabole par une question : « A quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? »

La parabole du levain suit celle du grain de moutarde, soulignant la croissance intérieure et transformatrice du Royaume, malgré sa petite apparence initiale.

ThĂšme

Le thĂšme central de la parabole du levain dans Matthieu 13.33–35 et Luc 13.20–21 est la croissance intĂ©rieure, invisible et irrĂ©sistible du Royaume de Dieu.

Le Messie JĂ©sus compare le Royaume Ă  une petite quantitĂ© de levain qu’une femme introduit dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pĂąte soit levĂ©e. Ce geste domestique, discret et quotidien, devient une image puissante de l’action divine dans le monde et dans les cƓurs.

Croissance cachĂ©e : Le levain agit sans bruit, sans Ă©clat, mais transforme toute la pĂąte. De mĂȘme, le Royaume commence modestement, souvent imperceptible, mais son effet est total.

Transformation intĂ©rieure : Le levain ne change pas la pĂąte de l’extĂ©rieur, mais de l’intĂ©rieur. Le Royaume agit dans les consciences, les structures, les relations humaines, en profondeur.

Puissance divine : Ce processus est irrĂ©versible et irrĂ©sistible. Une fois le levain introduit, il travaille jusqu’à ce que tout soit levĂ© — image de la souverainetĂ© de Dieu dans l’histoire.

UniversalitĂ© : Les « trois mesures de farine » Ă©voquent une grande quantitĂ©, suggĂ©rant que le Royaume est destinĂ© Ă  toucher toute l’humanitĂ©.

Nuance entre Matthieu et Luc dans la parabole du levain

Dans Matthieu, la parabole du levain s’inscrit dans une sĂ©quence structurĂ©e de paraboles du Royaume, prononcĂ©es devant une foule nombreuse au bord du lac de GalilĂ©e. Elle est la quatriĂšme parabole d’un ensemble qui comprend le semeur, l’ivraie, le grain de moutarde, le trĂ©sor, la perle et le filet. Matthieu insiste sur le caractĂšre prophĂ©tique de l’enseignement en paraboles, citant le Psaume 78.2 pour souligner que le Messie JĂ©sus rĂ©vĂšle des vĂ©ritĂ©s cachĂ©es depuis la fondation du monde. Le levain devient ici un symbole pĂ©dagogique du Royaume : petit, discret, mais agissant puissamment et de maniĂšre universelle.

Dans Luc, la parabole du levain est proclamĂ©e dans un contexte plus conflictuel et narratif. Elle suit immĂ©diatement une guĂ©rison dans une synagogue, oĂč JĂ©sus est confrontĂ© Ă  l’indignation des autoritĂ©s religieuses. Luc introduit la parabole par une question rhĂ©torique : « À quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? », soulignant une recherche active de comparaison.

Le levain, dans ce cadre, illustre la puissance transformatrice du Royaume, capable de renouveler les structures religieuses figĂ©es et de susciter la joie dans le peuple. L’accent est mis sur la dynamique intĂ©rieure du Royaume, en contraste avec les rĂ©sistances extĂ©rieures.

Description de la Parabole

La version de Matthieu :

Matthieu 13.33

« Il leur dit cette autre parabole : Le royaume des cieux est semblable Ă  du levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pĂąte ait levĂ©. »

Ce verset constitue Ă  lui seul la parabole. JĂ©sus utilise une image domestique : une femme introduit une petite quantitĂ© de levain dans une grande masse de farine (trois mesures ≈ 35 litres). Le levain agit de maniĂšre invisible, mais transforme toute la pĂąte. Le Royaume est ainsi comparĂ© Ă  une force intĂ©rieure, silencieuse mais irrĂ©sistible, qui agit dans le secret jusqu’à ce que tout soit renouvelĂ©.

Matthieu 13.34

« Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne leur parlait point sans parabole. »

Ce verset souligne la méthode pédagogique de Jésus : il enseigne par paraboles, des récits symboliques qui révÚlent des vérités spirituelles à ceux qui sont disposés à les entendre. Le levain devient ici une clé de lecture du mystÚre du Royaume, accessible à ceux qui méditent.

Matthieu 13.35

« Afin que s’accomplĂźt ce qui avait Ă©tĂ© annoncĂ© par le prophĂšte : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je publierai des choses cachĂ©es depuis la crĂ©ation du monde. »

Matthieu interprĂšte l’usage des paraboles comme un accomplissement prophĂ©tique (citation du Psaume 78.2). Le levain, en tant que symbole, rĂ©vĂšle une rĂ©alitĂ© divine cachĂ©e depuis l’origine, maintenant rendue visible dans l’enseignement du Messie.

Luc 13.20

« Il dit encore : À quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? »

Luc introduit la parabole par une question rhétorique. Jésus invite ses auditeurs à réfléchir : quelle image peut rendre compte du Royaume ? Cette formulation crée une attente, une ouverture à la méditation.

La version de Luc :

Luc 13.21

« Il est semblable Ă  du levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pĂąte ait levĂ©. »

Le contenu est identique Ă  celui de Matthieu 13.33. L’image du levain est reprise sans commentaire. Luc met l’accent sur l’action cachĂ©e et transformatrice du Royaume, introduite par une femme dans la pĂąte. Le levain agit de maniĂšre invisible, mais son effet est total : le Royaume transforme le monde de l’intĂ©rieur, comme la pĂąte est entiĂšrement levĂ©e.

Signification de la parabole

La parabole du levain, citĂ©e dans Matthieu 13.33–35 et Luc 13.20–21, illustre la nature essentielle du Royaume de Dieu. Par une comparaison tirĂ©e de la vie quotidienne, le Messie JĂ©sus assimile le Royaume Ă  une portion de levain intĂ©grĂ©e dans une grande quantitĂ© de farine, laquelle finit par fermenter la totalitĂ© de la pĂąte. Ce geste familier devient une reprĂ©sentation symbolique de l’action divine au sein du monde.

Le message principal de cette parabole rĂ©side dans le contraste entre la petitesse apparente du levain et la portĂ©e considĂ©rable de son effet. Le Royaume de Dieu connaĂźt des dĂ©buts modestes : il s’enracine dans la parole, dans des actes de compassion, et dans la foi des personnes humbles. Toutefois, son impact se rĂ©vĂšle profond et transformateur ; Ă  l’instar du levain qui agit discrĂštement, le Royaume opĂšre intĂ©rieurement sur les consciences, les valeurs et les structures sociales, de maniĂšre silencieuse mais efficace.

Cette reprĂ©sentation invite Ă©galement Ă  la patience et Ă  la confiance. De mĂȘme que le levain requiert un temps pour agir sur la pĂąte, l’accomplissement du dessein du Royaume peut paraĂźtre progressif ou imperceptible. NĂ©anmoins, ce processus est inĂ©luctable et rien ne saurait empĂȘcher sa rĂ©alisation.

Dans l’Évangile selon Matthieu, cette parabole figure parmi plusieurs enseignements sur le Royaume, illustrant la mĂ©thode pĂ©dagogique du Messie JĂ©sus ainsi que l’accomplissement des Ecritures. Chez Luc, elle fait suite Ă  une guĂ©rison en synagogue, mettant en exergue la dynamique du Royaume face aux rĂ©sistances institutionnelles. Dans ces deux contextes, le levain symbolise la force divine agissant au cƓur du monde, susceptible de transformer l’humanitĂ© de l’intĂ©rieur.

En synthÚse, la parabole du levain souligne la dynamique discrÚte mais effective du Royaume de Dieu, dont la présence active demeure parfois cachée. Elle encourage à espérer en une croissance continue et invite chacun à accueillir cette transformation profonde.

Cette dynamique se vĂ©rifie tant dans le dĂ©veloppement de l’Eglise (Actes 17.6) que dans la progression personnelle du croyant.

Enfin, la parabole du levain met en relief une caractĂ©ristique fondamentale de l’approche du Messie JĂ©sus. Celui-ci privilĂ©giait la transformation intĂ©rieure Ă  l’évĂ©nementiel ou au spectaculaire, focalisant son enseignement sur une dĂ©marche individuelle et rĂ©flĂ©chie. À l’image du levain, sa mĂ©thode reposait sur une influence silencieuse et authentique, orientĂ©e vers la croissance interne de l’individu. Il n’agissait pas de maniĂšre Ă  frapper les regards ou Ă  offrir un merveilleux spectacle : son Ɠuvre touchait simplement le cƓur et la conscience de ses auditeurs.

Analyse comparative des récits de Matthieu et de Luc

Les rĂ©cits de Matthieu 13.33-35 et Luc 13.20-21 relatent la parabole du levain, oĂč le Messie JĂ©sus compare le royaume de Dieu Ă  du levain. Voici les diffĂ©rences entre ces deux passages :

Matthieu 13.33-35

RĂ©sumĂ© : JĂ©sus compare le royaume des cieux Ă  du levain qu’une femme prend et cache dans trois mesures de farine jusqu’Ă  ce que toute la pĂąte soit levĂ©e. Matthieu ajoute que JĂ©sus utilisait des paraboles pour parler aux foules, accomplissant ainsi les prophĂ©ties.

Luc 13.20-21

RĂ©sumĂ© : JĂ©sus compare le royaume de Dieu Ă  du levain qu’une femme prend et cache dans trois mesures de farine jusqu’Ă  ce que toute la pĂąte soit levĂ©e.

Différences

1_ Contexte et détails supplémentaires :

Matthieu : Inclut une explication sur l’utilisation des paraboles par JĂ©sus pour communiquer avec les foules et mentionne que cela accomplit les prophĂ©ties. Il ajoute un cadre prophĂ©tique en citant les Écritures.

Luc : Se concentre uniquement sur la parabole elle-mĂȘme sans ajouter de contexte supplĂ©mentaire ou de rĂ©fĂ©rence aux prophĂ©ties.

2_ Introduction de la parabole :

Matthieu : Introduit la parabole comme une continuation de ses enseignements sur le royaume des cieux.

Luc : Introduit la parabole avec une question rhĂ©torique, demandant « À quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ? »

Conclusion

Les deux rĂ©cits transmettent le mĂȘme message central concernant la nature expansive et transformative du royaume de Dieu, symbolisĂ© par le levain qui fait lever toute la pĂąte. Cependant, Matthieu ajoute des dĂ©tails sur le rĂŽle des paraboles dans l’enseignement du Messie JĂ©sus et leur lien avec les prophĂ©ties, tandis que Luc reste plus concis et direct dans la prĂ©sentation de la parabole.

Ces diffĂ©rences contribuent Ă  une meilleure comprĂ©hension de la façon dont chaque Ă©vangĂ©liste expose les enseignements du Messie JĂ©sus et du contexte dans lequel ils s’inscrivent. Il demeure tout Ă  fait plausible que ces deux rĂ©cits se rapportent Ă  des Ă©vĂ©nements distincts, dans la mesure oĂč le Messie JĂ©sus pouvait rĂ©itĂ©rer certains enseignements qu’il jugeait essentiels, en particulier lorsque l’auditoire diffĂ©rait.

Reprise de ce thĂšme

Dans Matthieu 13.33 et Luc 13.20–21, JĂ©sus compare le Royaume de Dieu Ă  du levain qu’une femme introduit dans trois mesures de farine. Ce ferment, invisible une fois enfoui, agit silencieusement jusqu’à ce que toute la pĂąte soit levĂ©e. Le Royaume est ainsi prĂ©sentĂ© comme une force intĂ©rieure, modeste en apparence, mais totalement transformatrice.

Ce thĂšme est repris ailleurs dans la Bible, sous des images qui prolongent cette dynamique :

Le grain de moutarde

Matthieu 13.31–32, Marc 4.30–32, Luc 13.18–19] Juste avant ou juste aprĂšs la parabole du levain, cette parabole Ă©voque un tout petit grain qui devient un grand arbre. Elle souligne, comme le levain, la disproportion entre le commencement modeste et l’aboutissement grandiose du Royaume. Le Royaume croĂźt de maniĂšre organique, inattendue, abondante.

Le semeur

[b]Matthieu 13.3–9, Marc 4.1–9, Luc 8.4–8 Le Royaume est comparĂ© Ă  une semence jetĂ©e sur diffĂ©rents terrains. La croissance dĂ©pend de la rĂ©ception intĂ©rieure, et le fruit ne se voit qu’avec le temps. Le thĂšme de la transformation invisible est central : la Parole agit selon la disposition du cƓur, et son effet se manifeste dans la durĂ©e.

Le filet

Matthieu 13.47–50 Bien que plus orientĂ©e vers le jugement final, cette parabole montre que le Royaume agit dans le monde entier, rassemblant discrĂštement jusqu’au moment de la sĂ©paration. Elle prolonge l’idĂ©e d’un processus en cours, souvent cachĂ©, qui prĂ©pare une rĂ©vĂ©lation eschatologique.

Le feu et le ferment chez les prophĂštes

JĂ©rĂ©mie 20.9 : « Sa parole est dans mon cƓur comme un feu brĂ»lant. »

Habacuc 2.3 : « La vision attend son terme
 elle s’accomplira. »

Ces textes ne parlent pas directement du levain, mais Ă©voquent la puissance intĂ©rieure de la parole de Dieu, active dans le cƓur, brĂ»lante, en attente d’accomplissement. Le Royaume agit comme une promesse en gestation, invisible mais irrĂ©versible.

Le levain apostolique dans les Actes

Actes 1–2 : La PentecĂŽte marque le dĂ©but d’une expansion du Royaume par l’Esprit, Ă  partir d’un petit groupe.

Actes 5.28 : « Vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement. »

Le thÚme du levain est implicite : une petite semence (les apÎtres) transforme progressivement toute la société. Le Royaume pénÚtre les structures, réoriente les consciences, remplit les villes.

Paul et la métaphore du levain

1 Corinthiens 5.6–8, Galates 5.9 Paul utilise le levain pour parler de l’influence, ici nĂ©gative, du pĂ©chĂ© ou de la fausse doctrine :

« Un peu de levain fait lever toute la pùte. »

Cela montre que le levain est une image biblique puissante pour dĂ©signer une force intĂ©rieure qui se rĂ©pand, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Dans le contexte du Royaume, cette image devient un appel Ă  la vigilance, Ă  la puretĂ©, mais aussi Ă  la confiance dans l’action de Dieu.

Conclusion

La parabole du levain ne se limite pas à une image isolée : elle irrigue toute la pensée biblique sur le Royaume. Elle est reprise, amplifiée, reformulée dans des paraboles agricoles, des récits prophétiques, des discours apostoliques. Le levain devient ainsi un symbole de la pédagogie divine : commencer petit, agir en profondeur, transformer tout.

Commentaire

En quelques mots, le Messie JĂ©sus dĂ©livre un enseignement d’une grande importance : il explique comment le salut se dĂ©veloppe dans la vie de ceux qui souhaitent le suivre. Par la mĂȘme occasion, il montre la maniĂšre dont l’Église grandit et se dĂ©veloppe. Cette parabole illustre une fois de plus la pertinence de ce genre littĂ©raire : une seule phrase suffit pour exprimer la façon dont Dieu transforme les cƓurs.

Le message est explicite : « le royaume des cieux est comme le levain ». DĂšs lors, tous les auditeurs peuvent saisir le sens de ses paroles. Bien que le discours du Messie JĂ©sus puisse sembler irrĂ©aliste face aux Ă©preuves qui accablent bien des vies, la foi permet d’en observer les fruits et d’en constater les effets concrets.

La parabole met en lumiĂšre le rĂŽle du disciple, symbolisĂ© par le levain, et celui de Dieu, qui fait lever la pĂąte. Ce travail s’effectue dans le silence et la paix, de maniĂšre imperceptible et invisible, mais, avec le temps, il devient possible d’en mesurer l’impact et la diffĂ©rence.

L’impossible se concrĂ©tise lorsque l’homme ne laisse pas Dieu agir.

Il s’agit d’un vĂ©ritable encouragement pour la foi : le Messie JĂ©sus invite implicitement les croyants Ă  ne pas s’inquiĂ©ter, mais Ă  suivre ses commandements, promettant de se charger du reste.

On observe Ă©galement que Matthieu et Luc ne situent pas cet enseignement au mĂȘme moment ni au mĂȘme endroit. Ce type d’enseignement Ă©tait souvent rĂ©pĂ©tĂ© par le Messie JĂ©sus dans divers contextes afin que le plus grand nombre puisse l’entendre. Les mots pouvaient varier, mais le fond restait toujours identique.

De plus, le Messie JĂ©sus utilise aussi l’image du levain pour illustrer l’influence de l’enseignement des pharisiens (Matthieu 16.6, Matthieu 16.11-12, Marc 8.15, Luc 12.1).

En dĂ©finitive, qu’il soit positif ou nĂ©gatif, tout enseignement peut produire des consĂ©quences dans la vie des hommes, lesquels demeurent nĂ©anmoins maĂźtres de leur destinĂ©e grĂące Ă  leurs choix.

Conclusion

La parabole du levain proposĂ©e par le Messie JĂ©sus s’avĂšre remarquable par sa concision et sa profondeur. En une seule phrase, il parvient Ă  illustrer le processus de croissance du royaume des cieux. Ce royaume ne se limite pas Ă  l’Église en tant que groupe ; il concerne aussi chaque individu qui en fait partie. L’enseignement montre que mĂȘme une petite dĂ©cision, apparemment anodine, peut entraĂźner des consĂ©quences majeures.

Il reste difficile de mesurer prĂ©cisĂ©ment ce que les auditeurs du Messie JĂ©sus ont perçu lors de l’écoute de ces paroles. Toutefois, avec le recul offert par les Ă©pĂźtres de Paul et la naissance de l’Église, le sens de cet enseignement s’élargit et se prĂ©cise. Le levain, dans son essence, possĂšde une force de transformation sur la pĂąte. Ce phĂ©nomĂšne, naturel et attendu, s’opĂšre sans surprise. De la mĂȘme maniĂšre, le disciple n’a pas Ă  se prĂ©occuper de l’efficacitĂ© de la parole de Dieu : celle-ci porte en elle-mĂȘme le pouvoir de transformer les cƓurs.

Ainsi, le rĂŽle du disciple se rĂ©sume Ă  annoncer l’Évangile. Ce message, une fois accueilli, se dĂ©veloppe de façon naturelle dans la vie de celui qui l’accepte. Cette dynamique rappelle la parabole du grain de sĂ©nevĂ© (Matthieu 13.31-32, Marc 4.30-32, Luc 13.18-19) : le royaume des cieux, synonyme de salut, n’a besoin d’aucune intervention humaine pour croĂźtre. Chaque personne conserve la libertĂ© de recevoir ou de refuser cette parole, consciente que sa dĂ©cision entraĂźnera des consĂ©quences jusque dans la vie Ă©ternelle.