Parabole
Parabole 004
Le bon grain et l’ivraie

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN078 : Les paraboles

Vous pouvez consulter l’annexe ANN050 : Comment le Messie Jésus se faisait-il entendre

Vous pouvez consulter l’annexe ANN072 : Les miracles

Textes bibliques

Matthieu 13.24–30 (S21)

24 Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des cieux ressemble à un homme qui avait semé une bonne semence dans son champ.

25 Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de la mauvaise herbe parmi le blé et s’en alla.

26 Lorsque le blé eut poussé et donné du fruit, la mauvaise herbe apparut aussi.

27 Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : ‘Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? Comment se fait-il donc qu’il y ait de la mauvaise herbe ?’

28 Il leur répondit : ‘C’est un ennemi qui a fait cela.’ Les serviteurs lui dirent : ‘Veux-tu que nous allions l’arracher ?’

29 ‘Non, dit-il, de peur qu’en arrachant la mauvaise herbe vous ne déraciniez en même temps le blé.

30 Laissez l’un et l’autre pousser ensemble jusqu’à la moisson et, au moment de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord la mauvaise herbe et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.’ »

(Traduction Louis Segond S21)

Résumé de la parabole

Dans cette parabole, le Messie Jésus raconte l’histoire d’un homme qui a semé de la bonne semence dans son champ. Pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu et a semé de l’ivraie parmi le blé, puis s’en est allé. Lorsque le blé a poussé et a produit des épis, l’ivraie est apparue aussi.

Les serviteurs du propriétaire sont venus lui demander s’ils devaient arracher l’ivraie, mais il leur a répondu de laisser les deux pousser ensemble jusqu’à la moisson. À ce moment-là, il dira aux moissonneurs de récolter d’abord l’ivraie pour la brûler, puis de rassembler le blé dans son grenier.

Le contexte du discours

La parabole du bon grain et de l’ivraie (Matthieu 13.24–30) est proclamée dans un contexte d’enseignement intensif sur le Royaume des cieux, au cœur du ministère galiléen de Jésus. Voici une analyse détaillée du cadre narratif, littéraire et théologique dans lequel elle s’inscrit :

Contexte géographique et narratif

Lieu probable : En Galilée, près du lac de Génésareth. Jésus enseigne depuis une barque, tandis que la foule se tient sur le rivage (Matthieu 13.1–2).

Moment du ministère : Après une série de confrontations avec les pharisiens (chapitres 11–12), Jésus commence à enseigner en paraboles, marquant une transition dans sa pédagogie.

Public visé : Une foule nombreuse, mais l’explication de la parabole est réservée aux disciples dans un cadre privé (Matthieu 13.36).

Structure du chapitre 13

Matthieu 13 est un chapitre-clé, regroupant sept paraboles du Royaume :

Le semeur (Matthieu 13.3–9)

Le bon grain et l’ivraie (Matthieu 13.24–30)

Le grain de moutarde (Matthieu 13.31–32)

Le levain (Matthieu 13.33)

Le trésor caché (Matthieu 13.44)

La perle précieuse (Matthieu 13.45–46)

Le filet (Matthieu 13.47–50)

La parabole du bon grain et de l’ivraie est la seconde de cette série, et la première à introduire une dynamique de conflit et de jugement eschatologique.

Motif pédagogique et théologique

Réponse implicite à l’attente messianique : Beaucoup attendaient un Messie qui éliminerait immédiatement le mal. Jésus enseigne que le Royaume coexiste avec le mal jusqu’au jugement final.

Thème central : La patience divine, la coexistence du bien et du mal dans le monde, et la séparation finale opérée par Dieu seul.

Lien avec la parabole du semeur : Tandis que le semeur parle de la réception individuelle de la parole, celle du bon grain et de l’ivraie élargit la perspective au monde entier et à l’histoire du salut.

Pourquoi en paraboles ?

Jésus explique à ses disciples qu’il parle en paraboles pour révéler les mystères du Royaume à ceux qui ont des oreilles pour entendre, tout en voilant la vérité à ceux qui la rejettent (Matthieu 13.10–17). Cette pédagogie sélective est elle-même prophétisée par Esaïe 6.9-10.

Thème

Le thème central de la parabole du bon grain et de l’ivraie (Matthieu 13.24-30) tourne autour de la coexistence du bien et du mal dans le monde, et de la patience divine dans le jugement. Voici les grands axes :

1_ La coexistence du bon et du mauvais

Le champ représente le monde.

Le bon grain symbolise les « fils du Royaume », ceux qui vivent selon la volonté de Dieu.

L’ivraie représente les « fils du malin », ceux qui agissent contre cette volonté.

Les deux poussent ensemble jusqu’à la moisson : le bien et le mal coexistent dans la société, parfois de manière indiscernable.

2_ La patience et le discernement

Le maître refuse d’arracher l’ivraie immédiatement, de peur d’endommager le bon grain.

Cela illustre la sagesse divine : Dieu ne précipite pas le jugement, mais attend le moment opportun (la moisson) pour séparer les justes des injustes.

3_ Le jugement final

La moisson symbolise la fin du monde.

Les moissonneurs (les anges) sépareront l’ivraie (jetée au feu) du bon grain (rassemblé dans le grenier).

C’est une image forte du jugement dernier, où chacun récoltera selon ce qu’il a semé.

En résumé

Cette parabole invite à la patience, à ne pas juger trop vite, et à vivre dans la fidélité, même quand le mal semble prospérer. Elle rappelle aussi que le jugement appartient à Dieu seul, et qu’il viendra en son temps.

Description de la Parabole

Voici une description détaillée de la parabole du bon grain et de l’ivraie, tirée de Matthieu 13.24-30, avec une mise en contexte et une lecture symbolique approfondie :

Contexte de la parabole

Jésus enseigne à la foule en utilisant des paraboles, des récits imagés qui révèlent des vérités spirituelles. Cette parabole vient juste après celle du semeur, et elle s’adresse à ceux qui s’interrogent sur la présence du mal dans le monde malgré l’action de Dieu.

Le récit

Un homme (le maître du champ) sème du bon grain (du blé) dans son champ. Pendant que les gens dorment, un ennemi vient et sème de l’ivraie (une mauvaise herbe ressemblant au blé) parmi le bon grain.

Quand les plantes poussent, les serviteurs remarquent l’ivraie et demandent au maître s’il faut l’arracher. Mais le maître refuse : en arrachant l’ivraie, ils risqueraient d’arracher aussi le bon grain. Il leur dit d’attendre la moisson. À ce moment-là, les moissonneurs sépareront l’ivraie (qui sera brûlée) du bon grain (qui sera mis dans le grenier).

Lecture symbolique

Le champ représente le monde.

Le bon grain symbolise les fils du Royaume (ceux qui suivent Dieu).

L’ivraie représente les fils du malin (ceux qui font le mal).

Le semeur symbolise le Messie Jésus ou Dieu.

L’ennemi c’est le diable.

Les serviteurs ce sont les anges ou les disciples.

La moisson c’est le jugement final

Le feu représente la condamnation ou l’enfer.

Le grenier symbolise le Royaume de Dieu

Enseignement spirituel

Dieu permet temporairement la coexistence du bien et du mal : le tri ne se fait pas immédiatement, mais au moment choisi par Dieu.

Le jugement appartient à Dieu seul : les serviteurs ne doivent pas précipiter le jugement, car ils risquent de nuire aux justes.

La patience est une vertu divine : Dieu laisse le temps à chacun de grandir, de se révéler, voire de se convertir.

Le mal ne triomphera pas : à la fin, il sera séparé et éliminé.

Pourquoi cette parabole suscite l’intérêt.

Elle répond à une question universelle : Pourquoi le mal existe-t-il si Dieu est bon ? Et elle invite à la confiance : Dieu voit tout, mais agit avec sagesse et dans le bon temps.

Signification de la parabole

Cette parabole met en lumière la coexistence du bien et du mal dans le monde jusqu’au jugement final. Le propriétaire du champ représente Dieu, et l’ennemi représente le diable qui sème la confusion et la malveillance parmi les croyants. Le blé symbolise les enfants du royaume de Dieu, tandis que l’ivraie représente les enfants du malin.

La patience du propriétaire montre que Dieu permet temporairement le mal pour ne pas nuire aux justes, mais assure qu’il viendra un temps de séparation et de jugement.

C’est une réponse à tous ceux qui s’interrogent sur la présence du mal au sein même de l’Eglise.

Analyse comparative des récits de Matthieu.

Matthieu est le seul à mentionner cette parabole, probablement annoncée en Galilée lors d’une première diffusion, car la région comptait principalement des agriculteurs.

Il est possible que Matthieu, souvent considéré comme l’écrivain du groupe, ait pris des notes sur différentes paraboles. Ces notes lui auraient servi lorsque les apôtres lui ont confié la rédaction de leur témoignage, lui permettant de consigner précisément ces paroles dans le livre connu comme l’Evangile selon Matthieu.

Reprise de ce thème

Le thème de la parabole du bon grain et de l’ivraie, la coexistence du bien et du mal jusqu’au jugement final, est repris à plusieurs endroits dans la Bible, sous différentes formes. Voici quelques exemples marquants :

1_ Job 21.13-14 et Psaumes 73.3-17, Le mystère du mal prospère

Ces textes expriment l’étonnement devant la prospérité des méchants :

Job se demande pourquoi les impies vivent longtemps et semblent bénis.

Asaph, dans le Psaumes 73.3-17, est troublé par le bonheur apparent des injustes, jusqu’à ce qu’il entre dans le sanctuaire de Dieu et comprenne leur fin.

Ces passages rejoignent l’idée que le mal peut prospérer temporairement, mais qu’un tri divin viendra.

2_ Apocalypse 14.14-20, La moisson finale

Jean a une vision de la fin des temps où le Fils de l’homme moissonne la terre :

Le blé est récolté (les justes).

Les grappes de la vigne sont jetées dans la cuve de la colère (les injustes).

C’est une reprise directe de l’image de la moisson comme moment du jugement.

3_ Luc 6.43-45 ; L’arbre et ses fruits

Jésus enseigne que : « Chaque arbre se reconnaît à son fruit. »

Comme le bon grain et l’ivraie, le vrai caractère se révèle avec le temps, et c’est à Dieu de juger.

4_ 2 Pierre 3.9, La patience divine

Pierre écrit : « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de sa promesse… mais il use de patience. »

Cela reflète le refus du maître d’arracher l’ivraie trop tôt : Dieu attend, pour laisser place à la repentance.

En résumé

Le thème est omniprésent : Dieu permet au mal d’exister temporairement, mais il prépare un jugement juste, avec patience et sagesse. C’est une tension entre justice immédiate et miséricorde différée.

Commentaire

Nous sommes étonnés de constater que Dieu accepte cette cohabitation du mal avec le bien. Dans l’église il est question de faux frères et faux prophètes (Galates 2.4, , 2 Corinthiens 11.26, Matthieu 7.15, 1 Jean 4.1, 2 Pierre 2.1[b]/qui vivent au milieu des disciples. L’homme souhaite que cette question soit rapidement réglée ([b]Luc 9.54), et la patience de Dieu à leur égard peut surprendre.

Pourtant nous avons l’histoire de d’Ananias et Saphira qui est l’un des récits les plus saisissants du Nouveau Testament. Elle se trouve dans Actes 5.1–11, et elle illustre de manière dramatique les conséquences du mensonge et de l’hypocrisie dans la communauté chrétienne naissante.

L’histoire d’Ananias et Saphira ne contredit pas la parabole du bon grain et de l’ivraie, elle illustre une exception où Dieu agit avec sévérité pour protéger la pureté spirituelle d’une communauté naissante. La parabole, elle, nous enseigne à ne pas juger trop vite, à faire confiance à Dieu, et à attendre son temps.

Les deux textes affirment que Dieu voit tout, et que le mal ne restera pas impuni, mais les modalités du jugement peuvent varier selon les circonstances.

Nous remarquons aussi que l’ennemi, le Diable, ne ménage pas ses efforts pour détruire l’œuvre de Dieu et s’il a planté de l’ivraie dans le champ de Dieu il continu de tout faire afin d’empêcher l’Eglise de prospérer.

L’homme ne vit pas dans un monde tranquille, bien au contraire, l’influence spirituelle constitue un élément essentiel dans son fonctionnement. Il est donc nécessaire de bien choisir son Maître sachant que la neutralité n’existe pas et que ceux qui ne sont pas avec le Messie Jésus sont automatiquement contre (Matthieu 12.30, Marc 9.40). Il existe toujours une porte de salut qui reste ouverte, mais jusqu’à quand (Jean 10.9) ?

Conclusion

Cette parabole met en avant l’importance de la patience et de la tolérance face aux injustices présentes dans le monde, tout en soulignant que Dieu jugera chaque individu selon ses actions. Elle invite les croyants à maintenir leur foi, avec l’assurance que le bien finira par prévaloir et que Dieu rassemblera les justes dans son royaume.

La parabole met en évidence la notion de patience divine. Selon ce principe, seul Dieu est habilité à juger les actions des individus. Toutefois, cette patience n’est pas illimitée ; ceux qui ne se repentent pas avant qu’elle ne prenne fin seront exclus. En conclusion, la justice divine s’accomplira, et chacun recevra selon ses œuvres et ses choix, conformément aux passages bibliques (Matthieu 25.14-30, Luc 19.11-27).

Il est important de prendre en considération les conséquences significatives résultant d’un choix inapproprié. À cet égard, [b]Luc 16.19-31 offre un exemple pertinent concernant les enjeux du salut et de la perdition.