L’acheteur a-t-il trompé le vendeur ?
La parabole soulève-t-elle une question de tromperie, compte tenu du fait que le trésor aurait pu être considéré comme la propriété du vendeur du champ ?
Cette question touche à la fois à l’éthique implicite du récit et à la culture juridique de l’époque. Voici une analyse détaillée :
Une apparente tension morale
A première vue, on pourrait penser qu’il y a tromperie : l’homme découvre un trésor dans un champ qu’il ne possède pas. Il le cache à nouveau. Puis il achète le champ, sans révéler la présence du trésor au propriétaire.
Cela soulève une question moderne : le trésor ne devrait-il pas appartenir au vendeur ?
Contexte juridique et culturel antique
Dans le judaïsme du Ier siècle, et plus largement dans le monde gréco-romain : les trésors enfouis étaient souvent des biens cachés en temps de guerre ou d’instabilité, oubliés ou perdus.
Le droit rabbinique et romain reconnaissait que le propriétaire du champ ne possédait pas nécessairement ce qui y était caché, surtout s’il en ignorait l’existence.
En achetant le champ, l’homme acquiert légalement tout ce qu’il contient, y compris le trésor.
Autrement dit, il n’y a pas tromperie au sens juridique ou culturel dans le cadre de cette parabole.
Intention spirituelle de Jésus
Le Messie Jésus ne cherche pas à enseigner une leçon d’éthique commerciale, mais à illustrer : la valeur cachée du royaume des cieux.
La joie de celui qui le découvre.
Le renoncement total pour l’acquérir.
Le geste de cacher le trésor et d’acheter le champ symbolise une décision intérieure radicale, non une manœuvre frauduleuse.
En résumé
Il n’y a pas de tromperie dans le cadre culturel et spirituel de la parabole. Le récit utilise une situation plausible pour l’époque afin de mettre en lumière la réponse appropriée à la découverte du royaume : tout vendre, tout donner, pour tout recevoir.
