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    Le dialogue entre Abraham et le mauvais riche

    Nous comprenons que le dialogue entre Lazare et le mauvais riche présente une importance fondamentale.

    La premiùre supplique de l’homme riche (Luc 16.24)

    L’homme riche, dans sa dĂ©tresse, s’adresse Ă  Abraham en criant : « PĂšre Abraham, aie pitiĂ© de moi et envoie Lazare pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau afin de me rafraĂźchir la langue, car je souffre cruellement dans cette flamme. » (Luc 16.24). Cette premiĂšre demande met en lumiĂšre l’absence totale de remise en question de la part du riche. Il ne reconnaĂźt pas les raisons qui l’ont menĂ© en Enfer : il n’exprime ni repentance ni regrets sincĂšres. Son unique prĂ©occupation reste d’attĂ©nuer ses souffrances prĂ©sentes, sans pour autant manifester de volontĂ© de changement ou de rĂ©flexion sur ses actes passĂ©s.

    Un autre aspect marquant de cette requĂȘte est l’attitude religieuse du personnage. Il s’adresse Ă  Abraham, qu’il reconnait, en l’appelant « PĂšre », ce qui tĂ©moigne du respect des traditions et des dogmes de la loi. Cependant, il ne s’agit pas ici d’une priĂšre adressĂ©e Ă  un saint, mais d’un langage clairement mĂ©taphorique. L’homme riche n’est donc pas condamnĂ© par les lois humaines, et il se considĂšre probablement comme un juste Ă  ses propres yeux. Il est mĂȘme possible qu’il perçoive sa situation actuelle comme une injustice. Pourtant, bien qu’il connaisse les Écritures et les principes divins, il ne les a pas mis en pratique dans sa vie quotidienne.

    La premiĂšre rĂ©ponse d’Abraham (Luc 16.25-26[/b

    Abraham s’adresse Ă  l’homme riche avec sobriĂ©tĂ© et luciditĂ© : « Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie et que Lazare a connu les maux pendant la sienne ; maintenant, il est consolĂ© ici et toi, tu souffres. De plus, il y a un grand abĂźme entre nous et vous, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de chez vous vers nous, ne puissent pas le faire. » ([b]Luc 16.25-26)

    Le Messie JĂ©sus souligne l’abondance des biens dont le riche a bĂ©nĂ©ficiĂ© tout au long de sa vie. Il ne condamne pas la richesse en elle-mĂȘme, mais remet en question la maniĂšre dont elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e. Lazare, dans sa dĂ©tresse, se trouvait Ă  la porte de la demeure du riche : cette situation constituait un vĂ©ritable test pour ce dernier. Le riche portait la responsabilitĂ© de ne pas avoir aidĂ© son prochain, alors mĂȘme qu’il avait largement les moyens de le faire.

    Le salut de Lazare n’est pas attribuĂ© Ă  sa misĂšre terrestre, mais Ă  sa confiance en Dieu. Son nom, qui signifie « Dieu aide », incarne cette rĂ©alitĂ©. Lazare a insistĂ© pour obtenir de l’aide, sans doute dans l’espoir de recevoir un geste de compassion de la part du riche, mais cette attente est demeurĂ©e vaine. Ce sont finalement divers passants qui lui ont permis de survivre, et Lazare a perçu cette aide comme une marque de la grĂące divine.

    La misÚre et les épreuves font partie de la condition humaine. Cependant, il apparaßt clairement que seule la foi dans le Messie Jésus ouvre la voie du salut. Cette parabole invite à une réflexion profonde sur la responsabilité individuelle, la compassion envers autrui, et la nature du salut.

    La seconde supplique de l’homme riche (Luc 16 27-28) Le riche dit : « Je te prie alors, pĂšre, d’envoyer Lazare chez mon pĂšre, car j’ai cinq frĂšres. C’est pour qu’il les avertisse, afin qu’ils n’aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de souffrances. »

    La formulation littĂ©rale de la question posĂ©e par le riche Ă  Abraham revĂȘt une importance particuliĂšre. En s’adressant Ă  Abraham, qu’il reconnaĂźt explicitement, comme cela a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment soulignĂ©, le riche manifeste une forme de respect, presque amical, malgrĂ© la situation dramatique dans laquelle il se trouve, Ă  savoir l’enfer. Cette attitude tĂ©moigne du caractĂšre mĂ©taphorique du passage, oĂč le dialogue prend la forme d’un Ă©change chargĂ© de symbolisme plutĂŽt que d’un simple rĂ©cit factuel.

    Au-delĂ  de la seule demande, cette question interroge la portĂ©e de l’influence d’un individu sur sa propre famille. En effet, elle met en lumiĂšre l’impact du comportement personnel sur les proches. L’homme riche, conscient de sa destinĂ©e, exprime la crainte que ses frĂšres, s’ils persistent dans la mĂȘme indiffĂ©rence et sans modifier leur conduite, aboutissent Ă  la mĂȘme issue tragique que la sienne. Ce constat souligne que l’attitude d’une personne, lorsqu’elle vit sans Ă©gard pour autrui, peut entraĂźner ses proches Ă  suivre le mĂȘme chemin. Ainsi, l’influence familiale devient un vecteur de responsabilitĂ©, et l’éventuelle condamnation des frĂšres serait perçue comme la consĂ©quence directe du comportement du riche, lequel serait alors considĂ©rĂ© comme responsable de leur sort.

    La seconde rĂ©ponse d’Abraham (Luc 16.29) Abraham [lui] rĂ©pondit : « Ils ont MoĂŻse et les prophĂštes, qu’ils les Ă©coutent. »

    La rĂ©ponse d’Abraham Ă  l’homme riche se rĂ©vĂšle d’une grande fermetĂ©, laissant entendre qu’aucune nĂ©gociation n’est envisageable. Il insiste sur le fait que les Écritures, transmises par MoĂŻse et les prophĂštes, constituent une source pleinement suffisante pour convaincre les hommes. Autrement dit, tout ce qui est nĂ©cessaire Ă  la comprĂ©hension et Ă  la transformation du cƓur a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© dans ces textes sacrĂ©s.

    Cette affirmation met en lumiĂšre une rĂ©alitĂ© troublante : les frĂšres de ce riche connaissent les Ecritures, mais ils n’y ont pas encore rĂ©pondu favorablement. Leur refus persistant de se laisser guider par ces enseignements les place dans une situation de condamnation, non pas par ignorance, mais par choix dĂ©libĂ©rĂ©. Toutefois, Abraham sous-entend Ă©galement que la libertĂ© demeure intacte : tant qu’ils vivent, la possibilitĂ© de changement leur est offerte. Rien ne les empĂȘche de faire le choix de la repentance, de revenir sur leur conduite et d’embrasser la voie suggĂ©rĂ©e par les Écritures.

    Ce principe ne se limite pas au cadre du rĂ©cit, mais s’étend Ă  l’ensemble de l’humanitĂ©. Chacun dispose des mĂȘmes ressources pour comprendre, rĂ©flĂ©chir et, le cas Ă©chĂ©ant, se tourner vers la repentance. La responsabilitĂ© individuelle est donc fortement soulignĂ©e : la connaissance de la vĂ©ritĂ© ne suffit pas, encore faut-il y rĂ©pondre dans sa vie quotidienne.

    La troisiùme et derniùre supplique de l’homme riche (Luc 16 30)

    Dans Luc 16.30, l’homme riche s’adresse une nouvelle fois Ă  Abraham et insiste : « Non, pĂšre Abraham, mais si quelqu’un vient de chez les morts vers eux, ils changeront d’attitude. » À travers cette requĂȘte, il exprime l’espoir qu’un Ă©vĂ©nement surnaturel pourrait inciter ses frĂšres Ă  modifier leur comportement et Ă©viter le sort tragique qui est le sien.

    Ce principe est rĂ©current dans l’enseignement du Messie JĂ©sus : il est souvent sollicitĂ© pour accomplir un miracle, sous prĂ©texte que la manifestation d’un signe extraordinaire serait de nature Ă  susciter la foi. Pourtant, l’histoire montre que de telles demandes persistent, mĂȘme lorsque JĂ©sus vient de dĂ©livrer une personne ou rĂ©alise un acte miraculeux (Jean 6.30, Jean 4.48, Matthieu 12.38–39, Marc 8.11–12, Luc 11.16, Jean 2.18).

    L’homme riche souhaite ainsi qu’un ressuscitĂ© vienne avertir ses frĂšres, croyant que ce miracle serait suffisamment convaincant pour les amener Ă  la repentance. Cependant, l’exemple de la rĂ©surrection du Messie JĂ©sus montre que mĂȘme cet Ă©vĂ©nement exceptionnel n’a pas suffi Ă  convaincre les religieux de l’époque : ils ont refusĂ© de croire et ont propagĂ© l’idĂ©e que le corps avait Ă©tĂ© volĂ© par ses disciples (Matthieu 28.11-15).

    Face aux demandes rĂ©pĂ©tĂ©es de miracles, le Messie JĂ©sus n’a jamais rĂ©pondu favorablement, sachant que leur incrĂ©dulitĂ© ne serait pas vaincue par de simples prodiges. Sa rĂ©ponse, souvent, fut qu’aucun autre miracle ne leur serait accordĂ©, sinon celui de Jonas (Matthieu 12.39, Matthieu 16.4, Luc 11.29). Ainsi, le texte souligne que la foi ne naĂźt pas de la recherche de signes extraordinaires, mais de l’écoute et de la rĂ©ception des enseignements dĂ©jĂ  rĂ©vĂ©lĂ©s.

    La derniĂšre rĂ©ponse d’Abraham(Luc 16.31)

    Abraham lui dit alors : « S’ils n’écoutent pas MoĂŻse et les prophĂštes, ils ne se laisseront pas persuader, mĂȘme si quelqu’un ressuscite. ».

    Cette rĂ©ponse d’Abraham clos ce dialogue. Elle n’est pas surprenante pour celui qui lit les Evangiles car elle confirme les diffĂ©rents propos du Messie JĂ©sus lors de demandes semblables (Jean 6.30, Jean 4.48, Matthieu 12.38–39, Marc 8.11–12, Luc 11.16, Jean 2.18). La rĂ©ponse n’avait jamais Ă©tĂ© favorable (Matthieu 12.39, Matthieu 16.4, et Luc 11.29).

    Ce dialogue soulĂšve des interrogations fondamentales concernant la rĂ©alitĂ© de l’existence aprĂšs la mort physique. À travers un langage mĂ©taphorique, il expose une situation qui, bien que prĂ©sentĂ©e de façon imagĂ©e, s’appuie sur des Ă©lĂ©ments d’une grande prĂ©cision, ce qui limite l’interprĂ©tation Ă  des pistes bien dĂ©finies. Cette caractĂ©ristique confĂšre Ă  l’ensemble du rĂ©cit une dimension Ă  la fois symbolique et ancrĂ©e dans une rĂ©alitĂ© que l’auditeur peut difficilement Ă©carter ou minimiser.

    Par ailleurs, la rĂ©ponse donnĂ©e dans ce passage rĂ©affirme que les Écritures sont pleinement suffisantes pour susciter la foi au cƓur de ceux qui les entendent. Il en dĂ©coule que nul ne pourra invoquer l’ignorance comme excuse, car la rĂ©vĂ©lation contenue dans les textes sacrĂ©s est Ă  la portĂ©e de tous. MĂȘme si l’on considĂšre ce rĂ©cit comme une parabole, son message n’en demeure pas moins concret et rigoureux, dĂ©passant la simple illustration morale pour porter un avertissement rĂ©el.

    Enfin, il est important de souligner que le Messie JĂ©sus, en annonçant ces paroles, avait pleine conscience de la perdition rĂ©elle qui menaçait de nombreuses personnes parmi ses auditeurs. Cette prise de conscience suscitait en lui une compassion profonde, comme cela est attestĂ© Ă  plusieurs reprises dans les Évangiles (Matthieu 9.36, Matthieu 14.14, Marc 6.34, Luc 7.13 et Matthieu 20.34). Ainsi, le dialogue prĂ©sentĂ© ne se limite pas Ă  une rĂ©flexion thĂ©orique, mais traduit une prĂ©occupation authentique pour le salut de chacun.

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