L’évolution de l’argumentation du Messie Jésus
Luc 11.33–36 s’inscrit clairement dans la continuité thématique de Luc 11.1–32, bien que le ton et la forme changent légèrement. Voici comment ces deux sections se relient :
De la prière à la lumière : une progression spirituelle
Luc 11.1–13 parle de la prière, de la relation avec Dieu comme Père, et de la persévérance dans la demande spirituelle. Ce passage présente les attentes et les actions requises de la part du disciple.
Luc 11.14–32 aborde le rejet du témoignage de Jésus, la mauvaise interprétation de ses miracles, et l’appel à reconnaître le signe de Jonas. Ainsi, le Messie Jésus critique ce comportement qui diffère radicalement de celui qu’il préconisait dans son enseignement relatif à la prière.
Luc 11.33–36 poursuit cette logique en montrant que la lumière est déjà là, mais que la manière dont on la reçoit dépend de notre regard intérieur.
En somme, Jésus dit : Vous demandez des signes, mais vous ne voyez pas ce qui est déjà devant vous. Le problème n’est pas l’absence de lumière, mais votre œil qui ne la perçoit pas.
Une dénonciation de l’aveuglement spirituel
Dans les versets précédents (Luc 11.14-20), Jésus met en évidence la réaction d’une génération qui sollicite des signes tout en maintenant son incrédulité. Le verset de Luc 11.16 illustre particulièrement cette attitude : certains demandent un signe immédiatement après avoir été témoins d’un miracle, suggérant ainsi qu’ils cherchent davantage à évaluer, interroger ou influencer l’événement plutôt qu’à croire spontanément.
Donc, les versets de Luc 11.14-20 forment un bloc où Jésus dénonce l’aveuglement de ceux qui refusent de voir la vérité, même quand elle est devant eux.
Il évoque les Ninivites et la reine de Saba comme exemples de personnes ayant répondu à la révélation.
Dans les versets Luc 11.33–36 : Il explique que la lumière est donnée, mais que l’œil (la perception spirituelle) peut être malade. Il appelle à la vigilance intérieure, à ne pas confondre lumière et ténèbres.
C’est une mise en garde contre l’hypocrisie religieuse et l’illusion de la foi : croire qu’on est éclairé alors qu’on est dans l’obscurité. Cela correspond bien à l’attitude des pharisiens.
La lumière comme réponse au signe demandé
Les gens demandent un signe (Luc 11.29), mais Jésus leur dit : le seul signe sera Jonas (symbole de résurrection et appel à la repentance).
Puis il parle de la lumière : elle est là, mais elle doit être reçue et partagée.
La lumière devient le signe intérieur, la révélation personnelle, la transformation du cœur, bien plus qu’un miracle extérieur.