Annexe
Annexe 122
L’esprit de l’Antéchrist

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN105 : L’inérrance de la Bible

Vous pouvez consulter l’annexe ANN110 : La mort, ce que dit la Bible

Vous pouvez consulter l’annexe ANN116 : Le salut

Vous pouvez consulter l’annexe ANN117 : Le péché

Vous pouvez consulter l’annexe ANN103 : La repentance

Introduction

L’étude du personnage de l’Antéchrist met en évidence qu’il ne surgira pas de façon miraculeuse ou soudaine. Au contraire, il apparaît clairement qu’une préparation progressive de son avènement est indispensable, comme le suggèrent nos conclusions.

Le monde ne basculera pas brusquement d’un état marqué par un certain respect du divin, même si ce respect ne s’accompagnait pas toujours d’une application de ses principes, vers une opposition franche et un rejet total de tout ce qui touche à Dieu. Cette transition s’opérera plutôt de manière graduelle.

Autrefois, le non-croyant, malgré la diversité des convictions religieuses, adoptait une attitude de respect. Il laissait à chacun la liberté de ses choix sans manifester un intérêt particulier pour ces questions. Il existait un respect généralisé envers l’autorité, le savoir et le religieux.

À l’époque actuelle (décembre 2025), on observe un changement notable : certains patients cherchent à imposer à leur médecin leurs propres choix et décisions. Je suis la personne la mieux placée pour savoir ce dont j’ai besoin ! L’autorité du praticien est contestée. Ce principe est appliqué dans tous les domaines y compris celui de la religion.

Beaucoup de personnes supportent de moins en moins toute forme d’entrave ou d’opposition à ce qu’elles considèrent être leur liberté. Elles aspirent à rejeter toutes les chaînes de l’ancien monde, entendues comme des limites, des interdictions ou des impositions.

I. Regard sur l’état de notre société

Evolution du rapport à l’autorité dans la société moderne

Dans les sociétés modernes, on observe que la grande majorité des individus adhère aux principes qui régissent leur vie collective. La plupart respectent ces règles et s’efforcent de les appliquer au quotidien, ce qui participe activement au maintien de la cohésion sociale et au bon fonctionnement général de la société.

Pourtant, au sein de cette même société, une minorité subsiste : certains rejettent toute forme d’autorité, qu’ils perçoivent comme une entrave à leur liberté individuelle. Pour ces personnes, chaque règle ou contrainte devient une limitation inacceptable de leur autonomie.

Ce désir de liberté absolue conduit cette minorité à adopter une posture de rébellion. Leur contestation de l’autorité peut s’exprimer de façon plus ou moins active, parfois même violente. Ils revendiquent et appliquent littéralement le slogan : « Il est interdit d’interdire ». Cependant, ce slogan, en cherchant à abolir toute interdiction, introduit paradoxalement une nouvelle contrainte : il impose l’interdiction d’interdire.

À l’heure actuelle (décembre 2025), on constate une inversion des tendances : la part de la population qui conteste et rejette l’autorité ne cesse de croître, tandis que celle qui adhère aux principes et à l’autorité diminue progressivement. La contestation gagne en ampleur, au point de supplanter ceux qui respectent et défendent les règles de la société. Ce bouleversement des normes devient de plus en plus évident, comme en témoignent les médias et l’actualité récente.

II. L’origine de cette inversion

L’inversion des valeurs est un phénomène ancien, mais qui prend des formes nouvelles dans la modernité. On peut en retracer les origines sur plusieurs plans, biblique, philosophique et historique.

  1. Racines bibliques

Esaïe 5.20 : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres… » → Déjà dans l’Ancien Testament, l’inversion des repères moraux est dénoncée comme une marque du péché collectif.

2 Thessaloniciens 2.7-12 : Paul décrit le « mystère de l’iniquité » déjà à l’œuvre, préparant l’avènement de l’Antéchrist. → L’inversion des valeurs est comprise comme une préfiguration spirituelle de la séduction finale.

  1. Origines philosophiques

Nietzsche (XIXe siècle) : parle de la « transvaluation des valeurs » (Umwertung aller Werte), c’est-à-dire le renversement des valeurs chrétiennes (humilité, compassion) au profit de la force, de la volonté de puissance. → Cette pensée a profondément marqué la modernité et inspiré des idéologies qui valorisent l’autonomie absolue.

Relativisme moderne : avec les Lumières puis le postmodernisme, la vérité absolue est remplacée par des vérités multiples et subjectives. → Ce glissement ouvre la voie à une société où « interdire d’interdire » devient cohérent.

  1. Origines historiques et culturelles

Révolutions modernes (1789, 1917, 1968) : chaque fois, un rejet des normes établies (religieuses, morales, politiques) au nom de la liberté.

Mai 68 : incarne une étape décisive où l’inversion des valeurs devient un slogan culturel : l’autorité est suspecte, la transgression valorisée.

Culture contemporaine : la publicité, les médias et les réseaux sociaux valorisent l’instant, l’émotion, la consommation, souvent en contradiction avec les valeurs traditionnelles de patience, vérité et transcendance.

  1. Lecture spirituelle

L’inversion des valeurs n’est pas seulement un accident historique : elle est comprise, dans une lecture biblique, comme l’œuvre d’un esprit de séduction.

Elle dissout les repères (bien/mal, vrai/faux, sacré/profane).

Elle séduit par le langage (slogans, paradoxes, relativisme).

Elle prépare le terrain à une figure qui incarnera cette confusion : l’Antéchrist.

III. L’esprit de l’Antéchrist

On constate aujourd’hui, aussi bien dans le monde qu’en France, un profond bouleversement des valeurs qui structurent la société. Ce phénomène ne se limite plus au questionnement des règles laïques : il s’étend désormais à une remise en cause vigoureuse de l’ordre religieux, dont le rejet se fait entendre de manière spectaculaire.

La tendance dominante est le désir de se libérer de toute influence divine. Cet état d’esprit, caractéristique de la société actuelle, reflète la réalité de « l’esprit de ce monde », identifié ici comme celui de l’Antéchrist. Ainsi, tout ce qui concerne Dieu, la foi et les valeurs spirituelles, ainsi que les symboles religieux et ce qu’ils représentent, subissent un rejet systématique. Ce rejet s’attaque en particulier à l’autorité de Dieu.

Dans ce climat, les Juifs, en tant que peuple historique de Dieu, se trouvent pris pour cible. Il est suggéré que la prochaine étape pourrait être des attaques contre les doctrines de l’Eglises, signe d’une hostilité croissante envers tout ce qui touche au sacré.

Cet ensemble de comportements et d’attitudes correspond à la définition littérale de l’apostasie : une révolte généralisée contre Dieu et tout ce qui s’y rapporte. L’homme, dans cette dynamique, affirme son autosuffisance et proclame qu’il n’a pas besoin de Dieu.

IV. Les dangers pour l’Eglise

La révolution initiée lors des événements de Mai 68 s’est inscrite dans l’histoire comme un mouvement de contestation profonde. Depuis lors, ses principes se sont insérés de façon discrète mais persistante, influençant progressivement le fonctionnement interne de l’Église. En introduisant un esprit de remise en cause et de contestation, cette influence a modifié la dynamique des communautés religieuses, suscitant une interrogation légitime : le dirigeant religieux a-t-il raison ? Cette interrogation peut sembler saine au premier abord, en s’appuyant sur l’exemple des Béréens qui vérifiaient tout à la lumière des Écritures (Actes 17.10-12). Toutefois, il est préoccupant de constater que cette contestation systématique et ce désir d’écouter des paroles agréables s’inscrivent dans la même logique que celle qui anime la société contemporaine.

Lorsque le responsable d’une Église consacre plus de temps à gérer les conflits internes qu’à la prière et à l’étude de la Bible, cela révèle un profond malaise (Actes 17.5 ; Actes 13.45 ; 2 Corinthiens 10.5 ; 1 Corinthiens 14.33). Cette situation témoigne d’une dérive où les priorités spirituelles sont reléguées au second plan au profit de problèmes humains.

Une autre manifestation de cette influence se retrouve lorsque certains chrétiens souhaitent atténuer, voire altérer, le sens de certains versets bibliques sous prétexte qu’ils pourraient heurter la sensibilité de certains. De plus, on observe que des principes issus du monde extérieur s’immiscent dans la maison de Dieu et finissent par servir de référence, remettant en cause l’autorité des Écritures.

Ces dérives ne s’installent pas brutalement ; elles s’introduisent de manière subtile et progressive, à tel point qu’il devient parfois difficile d’en évaluer la gravité. Cette réalité peut être illustrée par l’exemple d’un plafond blanc d’une pièce avec un cheminée qui, à première vue, semble impeccable. Pourtant, lorsqu’on le nettoie avec un chiffon humide, une autre réalité apparaît : le plafond a perdu sa blancheur initiale, révélant une altération insidieuse jusque-là invisible.

De la même manière, la parole de Dieu ne doit pas être modifiée dans le but de se conformer aux principes de notre société. Elle doit rester la référence, sans compromis, afin de préserver sa pureté et son autorité.

V. Psaumes 2

Nous lisons au :

Psaumes 2.1–3 (S21)

1 *Pourquoi cette agitation parmi les nations

2 Les rois de la terre se soulèvent

3 «Arrachons leurs liens,

(Traduction Louis Segond S21)

Les « chaînes » évoquées dans le Psaume 2 symbolisent la loi de Dieu, c’est-à-dire l’ensemble des principes qu’Il a établis et annoncés notamment par le Messie Jésus. Ce passage souligne le rejet de ces règles par l’humanité : l’homme ne souhaite plus se soumettre à l’autorité divine, il ne supporte plus ces « liens » qui lui rappellent les limites posées par Dieu. Au lieu de suivre la voie tracée par la Parole, il préfère s’affranchir de toute contrainte spirituelle et adopter ses propres principes, cherchant ainsi à se libérer de ce qu’il perçoit comme des entraves à sa liberté. Cette attitude traduit une volonté de s’émanciper de la loi divine, au profit de normes et de valeurs qui lui sont propres.

VI. Le rôle institutionnel de l’Eglise

Lieu de culte et de sacrements

Actes des apôtres 2.42 (S21)

42 Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières.

(Traduction Louis Segond S21)

L’Eglise est le lieu où les fidèles se rassemblent pour prier et célébrer les sacrements.

Le baptême est institué par Jésus lui-même :

Matthieu 28.19 (S21)

19 Allez [donc], faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

(Traduction Louis Segond S21)

Le mariage est sanctifié par la Parole :

Matthieu 19.6 (S21)

6 Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu'un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni.»

(Traduction Louis Segond S21)

.

La Sainte Cène est instituée par Jésus comme mémorial de son sacrifice : « Faites ceci en mémoire de moi. » (Luc 22.19 ; 1 Corinthiens 11.23-26). Elle rappelle la mort et la résurrection du Christ, nourrit la communion fraternelle et fortifie la foi des croyants.

Phare spirituel

Matthieu 18.20 (S21)

20 En effet, là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux.»

(Traduction Louis Segond S21)

L’Église est un lieu de rencontre avec Dieu, même dans un monde matérialiste.

Elle est appelée à être lumière :

Matthieu 5.14 (S21)

14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée,

(Traduction Louis Segond S21)

Elle offre un espace de recueillement et de méditation, rappelant que

Romains 12.2 (S21)

2 Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

(Traduction Louis Segond S21)

.

Transmission de la doctrine

2 Timothée 3.16 (S21)

16 Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,

(Traduction Louis Segond S21)

L’Église perpétue la foi par la prédication et l’enseignement biblique.

Paul rappelle :

Romains 12.17 (S21)

17 Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes.

(Traduction Louis Segond S21)

.

La mission est claire :

2 Timothée 2.2 (S21)

2 Ce que tu as entendu de moi en présence de nombreux témoins, confie-le à des personnes fidèles qui soient capables de l'enseigner aussi à d'autres.

(Traduction Louis Segond S21)

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Conclusion

Les dérives précédemment évoquées ne doivent en aucun cas surprendre le chrétien. En effet, elles sont clairement annoncées dans la Bible, notamment dans 2 Corinthiens 11.26, Matthieu 7.15, 1 Corinthiens 11.19 et Matthieu 24.24. Leur survenue est inscrite dans le plan de Dieu et constitue une épreuve de discernement pour les croyants. Ces événements servent à éprouver la fidélité des disciples du Christ et à distinguer le vrai du faux.

Elles rappellent l’importance pour l’Église de demeurer vigilante et solidement enracinée dans la Parole. À l’exemple des Béréens mentionnés dans Actes 17.11, il convient de vérifier chaque enseignement à la lumière des Écritures. La vigilance et l’examen constant de la doctrine sont essentiels pour éviter de se laisser égarer.

En conclusion, il apparaît que la Bible, en tant que Parole de Dieu, doit rester l’unique référence dans la vie du chrétien. Aucune parole humaine qui serait en contradiction avec les textes bibliques ne doit être acceptée. Le guide véritable du croyant est la Bible, éclairée par le Saint-Esprit qui conduit chacun dans toute la vérité. Comme il est écrit dans :

Jean 16.13 (S21)

13 Quand le défenseur sera venu, l'Esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu et vous annoncera les choses à venir.

(Traduction Louis Segond S21)

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