Les numéros Strong
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Introduction
Le système Strong est fréquemment utilisé dans les études publiées sur ce site, avec pour objectif d’approfondir la compréhension d’un mot dans un contexte donné. Cependant, ce système, basé sur des numéros Strong, demeure largement méconnu. C’est dans cette optique que nous proposons la présente étude succincte.
Nous allons explorer l’origine de ces numéros, ainsi que leur utilisation et leurs limites. Lorsqu’il est correctement utilisé, le système Strong peut s’avérer d’une grande utilité pour le chercheur qui ne maîtrise pas les langues anciennes de la Bible, à savoir l’hébreu et le grec.
Il convient néanmoins de noter que la signification d’un mot dans une phrase peut varier en fonction du contexte. C’est là toute la complexité : il semble difficile d’adapter la véritable signification d’un mot en fonction de la phrase.
Alors, qu’est-ce que les numéros Strong exactement ?
L’origine des numéros Strong
Les numéros Strong proviennent de la « Concordance biblique Strong »”, un instrument d’étude biblique élaboré par le théologien américain du XIXe siècle, James Strong. Dans le but de faciliter l’analyse des textes bibliques, il a supervisé une équipe de plus de 100 collaborateurs pour publier, en 1890, sa concordance des mots hébreux et grecs.
Chaque mot racine (sans prendre en compte toutes les déclinaisons des verbes) est numéroté, allant de 1 à 8674 pour l’hébreu (Ancien Testament) et de 1 à 5523 pour le grec (Nouveau Testament). La concordance fournit également des détails grammaticaux et des informations complémentaires.
Pour chaque mot, la concordance présente le mot dans la langue d’origine (hébreu, araméen, grec), le mot translittéré (converti en alphabet latin), l’origine du mot, sa prononciation (en phonétique), sa catégorie lexicale (nom, verbe, etc.), ses différentes traductions en français dans la Bible Louis Segond 1910 (LSG) et les définitions qu’il peut adopter selon les contextes.
Les numéros Strong ont été intégrés dans la Bible : il est possible de lire la Bible Segond avec Strong (LSGS) où chaque terme est suivi d’un ou plusieurs numéros Strong renvoyant aux termes originaux utilisés et, si nécessaire, à leur grammaire. De cette manière, il est possible de déterminer quel mot original a été utilisé pour traduire un certain mot en français et de connaître tous les sens que le terme biblique revêt à l’origine.
Cette étude approfondie permet d’élargir la compréhension du texte biblique qui, comme toute traduction, peut perdre de sa profondeur en omettant des compréhensions plus larges ou légèrement différentes.
James Strong a conçu sa concordance à partir de la version anglaise King James (KJV). La traduction française Louis Segond 1910 (LSG) a été utilisée pour adapter la Concordance Strong en français. En effet, ces deux traductions sont très littérales, ce qui permet d’établir des correspondances entre les termes. Cependant, les textes sources utilisés pour ces deux traductions ne sont pas identiques, ce qui peut entraîner quelques divergences.
Un zéro est ajouté aux références hébraïques dans nos Bibles françaises Strong pour faire la différence facilement entre les numéros de l’ancien et du nouveau testament.
Les limites des numéros Strong
En effet, l’utilisation des numéros Strong pour l’interprétation d’un texte biblique présente certaines limites. Voici quelques points à prendre en compte :
1. La traduction littérale : Les numéros Strong sont associés à des mots spécifiques en hébreu, araméen et grec, qui sont les langues originales de la Bible. Toutefois, la signification d’un mot peut varier en fonction du contexte, et une traduction littérale ne saisit pas toujours ces nuances.
2. La formes des mots : Toutes les formes des mots ne sont pas répertoriées telles quelles, mais sont identifiées par leurs racines ou leurs bases lexicales. Par exemple, le mot hébreu אֱנוֹשׁ ĕnōš, qui peut être traduit par « être humain », ou encore par le nom propre « Enosh », est répertorié sous le numéro 582. Sous ce même numéro, on trouve les formes אֲנָשָׁ֔יו ănāšāw (« qui »), אֱנֽוֹשׁ ĕnōwōš (« c’est l’homme ») ou וְאַנְשֵׁיהֶֽם wə’anšêhem (« et ses hommes »), entre autres. La référence 0583 est maintenant utilisée pour le nom propre, mais le mot hébreu est le même. Dans l’Ancien Testament, on trouve 563 occurrences dans 529 versets de 32 livres différents de la référence 0582. Il est traduit par : homme 325 fois, gens 178 fois, maris, mâle, marchands, serviteurs, frères, ceux, soldats, espions, habitants, archers, matelots. Ces informations sont disponibles sur le site : Lueur, un éclairage sur la foi.
3. L’interprétation personnelle : L’utilisation des numéros Strong peut conduire à une interprétation personnelle du texte, qui peut ne pas être en accord avec l’interprétation traditionnelle ou académique.
Il est donc crucial de comprendre ces limites lors de l’utilisation des numéros Strong pour l’étude de la Bible. Bien qu’ils soient un outil précieux, ils ne remplacent pas une étude approfondie et une compréhension contextuelle des Écritures. Il peut être bénéfique de les utiliser en conjonction avec d’autres ressources d’étude biblique pour une compréhension plus complète et précise du texte biblique. Pour notre part, nous utilisons diverses traductions.
Conseils d’utilisation
Nous avons à notre disposition un éventail de traductions, tant en français qu’en anglais, ce qui facilite la comparaison des différentes syntaxes. Dans ce contexte, l’étude d’un mot avec son numéro Strong peut apporter un complément d’information utile pour une meilleure compréhension d’un texte biblique précis.
Il est important de noter que, dans de nombreux cas, le mot d’origine peut avoir plusieurs significations. Par conséquent, il est courant, lors de la traduction, d’adapter la signification la plus appropriée au contexte. Dans ces conditions, il semble difficile de traduire systématiquement le même mot grec ou hébreu par le même mot français.
La comparaison des différentes traductions demeure un moyen efficace pour mieux comprendre certains passages difficiles, comme le souligne 2 Pierre 3.16. Les numéros Strong constituent un outil précieux pour fournir des informations complémentaires à ceux qui ne maîtrisent pas le grec et l’hébreu.
Cependant, il convient de souligner que, bien que les notions de ces langues anciennes soient très utiles, elles peuvent aussi nous conduire à des erreurs. En effet, une connaissance approfondie de la langue et du contexte historique est indispensable pour obtenir une traduction fiable.
L’utilisation pratique
Ces références Strong peuvent être utilisées sur divers sites Internet, mais elles sont particulièrement utiles lorsqu’elles sont employées avec des logiciels appropriés tels que la « Bible online » ou la « Bible Logos« , que nous utilisons personnellement.
Lorsque la fonction Strong est activée, le texte de la Bible apparaît avec le mot français suivi d’un numéro. En cliquant sur ce numéro, nous obtenons les différentes caractéristiques de ce terme, ainsi que les diverses occurrences et les différentes traductions utilisées par le traducteur. L’ensemble de ces informations constitue une base solide pour une étude approfondie.
Il est à noter que les Bibles Strong sont des versions spéciales, souvent commercialisées indépendamment de la version d’origine. À titre personnel, nous considérons que cet investissement offre un confort inégalé pour une exégèse des passages de nos Bibles. L’investissement financier représente peu au regard du travail considérable effectué par James Strong et ses équipes, ainsi que par ceux qui ont annoté le texte biblique, dans notre cas, les équipes de la Bible Logos, à qui nous souhaitons exprimer notre reconnaissance.
Conclusion
L’œuvre de James Strong demeure un outil exceptionnel pour l’étude des textes bibliques, particulièrement pour ceux qui ne maîtrisent pas le grec ou l’hébreu. Elle permet une meilleure compréhension de certains passages. Cependant, son utilisation peut parfois induire en erreur. Par conséquent, la consultation de différentes traductions peut aider à garantir une compréhension optimale.
Il ne faut pas imaginer que l’utilisation des numéros Strong fera de nous des experts en langues anciennes. Ils nous aideront uniquement à approfondir certains détails, qui sont l’objet de nos recherches.
Cet outil remarquable doit donc être utilisé avec les réserves que nous avons mentionnées. Malgré tout, il se révèle très utile pour tous ceux qui étudient les textes bibliques.
Il met également en évidence toute la difficulté d’effectuer une bonne traduction. À cet égard, notons la qualité des traductions que nous possédons, telles que les différentes versions de Louis Segond ou d’Augustin Crampon.
L’utilisation de plusieurs traductions en association avec les références Strong reste un moyen formidable pour comprendre efficacement le sens originel de nos textes bibliques.
Nous vous encourageons à utiliser le logiciel « Bible Logos » (ou un logiciel équivalent), qui fournit toutes ces informations avec un simple « clic » !