
Le sabbat
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Introduction
Pour une compréhension approfondie de la vie du Messie Jésus, il est impératif de se familiariser avec les coutumes des Juifs, leurs célébrations festives, ainsi que le rythme de leur année, de leurs mois, de leurs semaines et même de leurs journées.
Les pratiques rituelles, telles que les pèlerinages au temple de Jérusalem, l’observation du repos hebdomadaire, et le nettoyage méticuleux des maisons pour éliminer toute trace de levain, peuvent nous sembler étrangères. Cependant, ces rites ont joué un rôle déterminant dans la vie du Messie Jésus.
Nous allons maintenant examiner plus en détail le jour du Sabbat. Nous explorerons son origine, les interdictions qui lui étaient associées, et son évolution jusqu’à nos jours.
L’origine du sabbat
Selon certains historiens, l’origine de la semaine de sept jours remonterait à l’époque des Babyloniens. Ces derniers attribuaient une signification néfaste au nombre sept et s’abstenaient de toute activité le septième, le quatorzième, le vingt-et-unième et le vingt-huitième jour de chaque mois. Ces jours, observés uniquement par la classe dirigeante, représentaient des pauses dans leurs activités, plutôt que des jours de repos. Selon l’interprétation de ces historiens, ce principe aurait inspiré le Sabbat juif.
Cependant, le Sabbat juif n’a rien de comparable avec cette pratique superstitieuse. En effet, selon la loi de Moïse, il trouve son origine dans la création du monde par YHWH (Yahvé), qui a duré six jours, suivis d’un septième jour de repos, comme le rapporte le livre de la Genèse 2.1. La semaine juive a été structurée sur ce principe, avec six jours de travail et un jour de repos.
C’est ici avec le don de la Manne que nous avons la première mention d’un repos hebdomadaire imposé, nommé Sabbat.
Ce texte indique une règle qui était gravée dans la loi juive de l’époque. Elle faisait partie des 10 prescriptions que YHWH a transmises à Moïse. C’était la 5ème prescription.
L’importance du sabbat
Le cinquièmes commandement comprend le précepte du sabbat. Il ne fallait pas négliger les ordonnances de Dieu.
Nous comprenons mieux pourquoi transgresser le Sabbat était passible de la peine de mort.
Il est essentiel de ne pas considérer le sabbat uniquement comme un jour de repos, mais également de reconnaître son caractère religieux, étant un jour dédié à Dieu.
Un exemple concret
Nous disposons d’un récit détaillant un événement où un individu, ayant transgressé la loi du Sabbat, a été condamné à mort. Cet homme a été incarcéré et soumis à un procès. La sentence de peine capitale a été prononcée par Moïse lui-même et exécutée par la communauté.
Ce témoignage illustre clairement l’application de cette loi, bien qu’il s’agisse du seul exemple explicitement mentionné dans nos textes bibliques. Cela souligne l’importance et la rigueur avec lesquelles la loi du Sabbat était respectée.
Une loi sans limitation de temps
Cette règle, qui n’a pas de limite temporelle, est toujours respectée par les Juifs actuels.
Nous observons que les Juifs, de nos jours, honorent le Sabbat, même si la sanction de mort n’est plus en vigueur pour ceux qui ne le font pas.
Les attaques contre Israël le jour du sabbat
Le Sabbat était initialement conçu comme un jour de joie et de communion avec Dieu, un jour dédié à l’Éternel. Cependant, avec le temps, il a évolué vers un légalisme extrême. À l’époque des guerres des Maccabées, les Juifs avaient pour principe de ne pas combattre le jour du Sabbat.
Cette pratique a été exploitée par leurs adversaires. Par exemple, Antiochus Epiphane a massacré mille Juifs et leurs familles un jour de Sabbat en 168 av. J.-C. Plus tard, en 63 av. J.-C., Pompée a profité du jour du Sabbat pour assiéger Jérusalem, les Juifs n’ayant pas riposté.
Plus récemment, lors de la guerre du Kippour le 6 octobre 1973, qui coïncidait avec le Yom Kippour (un jour saint de jeûne dans la tradition juive, qui tombait un samedi cette année-là), une coalition de pays arabes dirigée par l’Égypte et la Syrie a lancé une attaque surprise contre Israël.
En 2023, le Hezbollah a également lancé une série de frappes contre Israël le 30 décembre, qui était un samedi (jour du Sabbat). De plus, le 7 octobre 2023, également un samedi (jour du Sabbat), le Hamas a lancé une agression d’une violence sans précédent contre Israël depuis la bande de Gaza. Cette attaque a marqué le début d’une guerre qui perdure encore aujourd’hui (le 01/04/2025).
Les ennemis d’Israël connaissent bien ce cinquième commandement et profitent de l’observation de ce rite pour lancer des attaques contre les Juifs.
Le Messie Jésus et le sabbat
Dans les Évangiles, il est fréquemment noté que les Pharisiens critiquaient le Messie Jésus, pour les miracles qu’Il accomplissait le jour du Sabbat.
Par exemple, dans Marc 3.1-6, Jésus guérit un homme à la main paralysée le jour du Sabbat. Les Pharisiens le critiquent pour cela, mais Jésus leur rétorque en leur demandant s’il est permis de faire du bien plutôt que du mal, de sauver une vie plutôt que de la tuer, le jour du Sabbat.
Dans Matthieu 12.1-8, les disciples de Jésus, qui avaient faim, cueillent des épis de blé pour manger le jour du Sabbat. Les Pharisiens critiquent cela, mais Jésus leur répond en citant des exemples de l’Ancien Testament où le respect du Sabbat a été interprété de manière flexible. Il déclare alors que le Fils de l’homme est maître du Sabbat.
Luc 6.6-11 et Luc 13.10-17 rapportent que Jésus a accompli une guérison dans une synagogue pendant le Sabbat. Les Pharisiens et les scribes surveillaient Jésus pour voir s’il allait opérer une guérison le jour du Sabbat, ce qui leur permettrait de le poursuivre.
Jésus avait donc souvent des divergences avec les Pharisiens sur la façon d’honorer le Sabbat. Par exemple, les Pharisiens étaient tellement attachés à la règle de ne pas travailler qu’ils oubliaient – en réalité transgressaient – le commandement de sanctifier le Sabbat. Au contraire, Jésus (et d’autres, comme les prêtres du temple) pouvait respecter le Sabbat et le dédier à l’Éternel en faisant des œuvres.
Ces exemples montrent que Jésus avait une interprétation différente du Sabbat par rapport aux Pharisiens. Pour Jésus, le Sabbat était un jour de miséricorde et de bienfaisance, et non un jour de restrictions légales strictes.
Il déclare même qu’il est le maître du Sabbat dans Matthieu 12.8 et Marc 2.27-28.
Nous constatons le fossé qui existait entre l’interprétation des religieux de l’époque concernant le Sabbat et celle du Messie Jésus. Celui-ci ne manquera pas d’ailleurs de dénoncer leur hypocrisie dans Luc 13.15 et Luc 14.5.
En se plaçant comme maître du Sabbat, le Messie Jésus révolutionnait le légalisme religieux des autorités. Il bouleversait l’interprétation et l’enseignement des sages. De nombreux conflits découlèrent de cette position. Ces Pharisiens se considéraient comme les défenseurs de la loi de Moïse, c’étaient eux qui détenaient le savoir, la compétence.
Il n’était donc pas acceptable qu’un homme du peuple, s’autorise à les reprendre, les contredire. En dénonçant leurs incohérences et leur hypocrisie, le Messie Jésus s’attaquait indirectement aux institutions juridiques en place. Le conflit devenait inévitable, nous le constatons dans les pages des Évangiles. La notoriété du Messie Jésus n’a fait qu’accentuer la position de ces Pharisiens.
Nous aborderons le thème du rapport du Messie Jésus avec la loi plus en détail dans l’annexe ANN037 : Le Messie Jésus face à la loi de Moïse. Nous constatons que le Sabbat pratiqué au premier siècle différait beaucoup du principe de base : un jour de joie et un rapprochement avec Dieu.
Conclusion
Le sabbat est un élément essentiel dans la vie d’un Juif, découlant directement de la loi de Moïse, ou plus précisément, de Dieu lui-même. Cette loi, attribuée à Moïse, a été dictée directement par Dieu, comme le mentionne Exode 31.12-13.
Le Messie Jésus a souvent été en conflit avec les dirigeants religieux de son époque concernant leur interprétation rigide du sabbat. Il n’a pas manqué de dénoncer l’hypocrisie de leurs pratiques. Face à ces accusations, les Pharisiens, campant sur leurs positions, ont préféré condamner le Messie Jésus plutôt que de se remettre en question.
Le système religieux de cette époque était le résultat de nombreuses années de dérives et d’adaptations des principes originaux de la loi de Moïse. Certains Pharisiens, qui étaient les défenseurs officiels de l’application de cette loi, reconnaissaient néanmoins que le Messie Jésus dénonçait justement des contradictions avec ses règles fondamentales.
Cependant, à aucun moment le Messie Jésus n’a exprimé le souhait d’abolir cette loi, comme il est mentionné dans Matthieu 5.17.