
La réglementation de la pêche
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Introduction
Les Évangiles synoptiques se concentrent principalement sur le ministère du Messie Jésus en Galilée, notamment dans la région de Capernaüm. Pour découvrir son œuvre en Judée, spécifiquement dans la région de Béthanie et d’Enon, il faut se référer à l’Évangile de l’apôtre Jean.
La Galilée bénéficie d’un climat très favorable pour l’agriculture, ainsi que d’une abondance de poissons dans la mer de Galilée, également appelée le Lac de Tibériade ou de Génésareth.
C’est pourquoi la majorité des apôtres exerçaient des activités professionnelles liées à la pêche dans cette mer.
Toutes les transactions commerciales, y compris la pêche, étaient soumises à des taxes. Même le sel, utilisé pour conserver le poisson, était taxé.
Cette étude vise à souligner combien la pression fiscale pesait sur le peuple, engendrant ainsi une aversion envers les autorités, et notamment envers les Romains.
Le lac de Tibériade
Le lac se trouve dans le nord-est d’Israël, en Basse Galilée, à environ 200 mètres en dessous du niveau de la mer. Cela en fait l’un des points les plus bas sur terre qui ne soit pas couvert par l’océan.
Le lac de Tibériade mesure environ 21 km de longueur et 13 km de largeur, avec une profondeur maximale d’environ 43 mètres. C’est le plus grand lac d’eau douce d’Israël.
Le lac est célèbre pour son importance dans le Nouveau Testament. Plusieurs événements majeurs de la vie de Jésus Christ, tels que la marche sur l’eau, la tempête apaisée, et la pêche miraculeuse, se seraient déroulés sur ou près de ses eaux.
Le lac de Tibériade est alimenté principalement par le fleuve Jourdain et est une source d’eau vitale pour Israël. Il joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau du pays.
Le lac est connu pour sa biodiversité, notamment pour les espèces de poissons qui y vivent, dont certaines sont mentionnées dans la Bible, comme le barbeau et le « saint-pierre ». La pêche a longtemps été une activité économique importante pour les communautés vivant autour du lac.
Comme de nombreux plans d’eau dans le monde, le lac de Tibériade fait face, de nos jours, à des problèmes environnementaux, notamment la baisse du niveau de l’eau due à la surexploitation et à la sécheresse, ainsi que la pollution.
En somme, le lac de Tibériade est non seulement un site d’une grande beauté naturelle mais aussi un lieu d’une immense signification historique et spirituelle, tout en étant vital pour les ressources en eau d’Israël.
L’abondance de poissons
La mer de Galilée, riche en poissons, constitue la principale source d’activité économique de la région, soutenant de nombreuses familles et facilitant l’exportation. À proximité de Capernaüm, des installations de conserverie de poissons sont établies, où le poisson est généralement séché ou salé pour une meilleure conservation.
Des études israéliennes ont identifié jusqu’à 27 espèces différentes de poissons dans la mer. À l’époque des apôtres, trois espèces dominaient : la sardine, le barbeau et le saint-pierre. Les sardines, souvent pêchées dans cette mer, constituaient l’aliment de base des populations pauvres et étaient probablement les deux poissons que le jeune garçon avait apportés avec les cinq pains Marc 6.39.
Le barbeau, qui vit au fond de l’eau et peut atteindre jusqu’à 25 cm, est plus difficile à attraper et représente une part importante de la pêche au filet professionnelle, tout comme le saint-pierre.
Ce dernier, pouvant mesurer jusqu’à 45 cm et peser 1,5 kg, joue un rôle crucial dans l’équilibre de l’écosystème marin grâce à son alimentation composée d’algues.
Les 153 gros poissons mentionnés par Jean 21.11, étaient probablement des saint-pierre, représentant une prise exceptionnelle de près de 200 kg.
Les pêcheurs utilisaient différents types de filets. Les filets de jet étaient lancés à la main dans l’eau peu profonde, tandis que les filets de drague étaient utilisés pour pêcher en eau plus profonde.
La pêche se pratiquait souvent la nuit, les pêcheurs passant de longues heures sur le lac, comme le raconte l’histoire de la pêche miraculeuse où Jésus demande à Pierre de jeter ses filets après une nuit infructueuse.
Les bateaux permettent d’accéder à des zones plus éloignées pour une pêche plus abondante. Cependant, l’achat d’un bateau était souvent hors de portée financière, obligeant certains à recourir à la location.
La pêche depuis le rivage offrait des résultats moindres, et beaucoup travaillaient pour des propriétaires de flottes. Malgré l’abondance de poissons à l’époque, la stabilité financière de ces entreprises de pêche était fragile.
Les deux pêches miraculeuses décrites dans les Évangiles illustrent que parfois, même après de longues heures de travail, les pêcheurs rentraient les mains vides Luc 5.5.
Les pêcheurs utilisaient des bateaux relativement petits pour naviguer sur le lac et déployer leurs filets. Un exemple de ce type de bateau a été découvert en 1986 près de la mer de Galilée et est souvent appelé le « Bateau de Jésus ».
Bien qu’il n’y ait aucune preuve qu’il a appartenu à Jésus ou à ses disciples, il donne une bonne idée de la taille et du style des bateaux de pêche de l’époque.
La pauvreté croissante de la population accablée d’impôts a provoqué au temps du Messie Jésus des exodes de population vers la Galilée où l’abondance naturelle aidait la population à survivre.
Malgré tout, la surpêche dans la mer de Galilée a entraîné une rapide diminution des ressources halieutiques.
Les apôtres pêcheurs
Plusieurs des apôtres de Jésus étaient des pêcheurs de profession avant de le suivre. Parmi eux, les plus notables sont Simon Pierre et son frère André, ainsi que Jacques et Jean, fils de Zébédée.
Ces hommes vivaient et travaillaient sur les bords de la mer de Galilée, une région connue pour sa pêche florissante.
Ces pêcheurs de la mer de Galilée, se regroupaient en confréries, qui dépendaient fortement de la pêche. Ces communautés étaient souvent des réseaux serrés de familles et d’amis qui travaillaient ensemble.
Dans les Évangiles, notamment dans celui de Matthieu 4.18-22, on trouve le récit de leur appel. Jésus rencontre Simon (qui sera plus tard appelé Pierre) et André en train de jeter un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs.
Il leur dit : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Matthieu 4.19 ; Marc 1.17. Peu après, il voit deux autres frères, Jacques fils de Zébédée et son frère Jean, dans un bateau avec leur père Zébédée, en train de réparer leurs filets. Il les appelle également, et ils le suivent, laissant derrière eux leur bateau et leur père.
Cette expérience de la pêche a probablement façonné leur caractère, leur endurance et leur capacité à travailler dur. De plus, les métaphores et les leçons tirées de la pêche sont souvent utilisées par Jésus dans son enseignement, s’adressant à eux dans un langage qu’ils comprennent bien.
Par exemple, l’idée de « pêcher des hommes » suggère l’acte de rassembler les gens dans le royaume de Dieu, un concept qu’ils auraient pu facilement saisir compte tenu de leur métier quotidien.
La pêche et les taxes
Nous pouvons imaginer Zébédée, le mari de Salomé et le père de Jacques et Jean, comme un riche chef d’entreprise. Il possède des ouvriers et plusieurs bateaux, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il ait des revenus mirobolants.
En effet, à cette époque, le roi imposait des taxes très élevées directement sur la pêche. Matthieu, le percepteur d’impôts, connaît vraisemblablement l’entreprise de Zébédée et fils, travaillant à Capernaüm.
Cette scène Marc 1.19-20, se déroule à Capernaüm. Lévi, qui est aussi nommé Matthieu, l’auteur de l’Évangile, connaît bien la législation car il est également chargé de percevoir la taxe sur la pêche.
Toutes ces sommes sont destinées à celui qui se fait passer pour un roi, Hérode Antipas. Le pouvoir romain lui avait accordé cette faveur de conserver personnellement les impôts sur la pêche afin d’assurer son train de vie fastueux.
La population de l’époque est soumise à une pression fiscale insupportable. Dans ces conditions, nous comprenons mieux le climat insurrectionnel permanent et la crainte des dirigeants de déclencher une révolte des Juifs.
Le Messie Jésus, passant au bureau des péages de Capernaüm, appellera Matthieu, également nommé Lévi, à le suivre. Nous déduisons de cet appel que le Messie Jésus avait déjà eu un ou plusieurs entretiens avec Matthieu, bien qu’il n’en reste aucune trace écrite.
Nous constatons que certains Juifs n’hésitent pas à travailler pour l’occupant romain, ce qui entraîne leur rejet par la population. Ces collaborateurs sont, en général, haïs par leurs concitoyens.
Conclusion
La principale préoccupation de l’autorité romaine concernant les pays conquis était la perception des divers impôts. Ils maintenaient donc une certaine paix politique et sociale, car toute révolte ou sédition ne pouvait qu’entraver ces sources de revenus.
La population, au temps du Messie Jésus, était accablée par toutes sortes d’impôts ou de taxes au profit des Romains, du roi ou des autorités religieuses. La pêche était donc surveillée, et l’armée romaine se chargeait, en cas de nécessité, de rappeler aux récalcitrants l’obligation de payer ces impôts.
Cette situation a conduit à un appauvrissement généralisé de la population et à des exodes vers la province luxuriante de Galilée. Nous pouvons déduire de l’ensemble de ces informations que les Apôtres et le Messie Jésus ne vivaient pas dans l’opulence, à l’instar de la très grande majorité des gens de cette époque.