Les Baptêmes
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Introduction
Lorsque nous lisons les Évangiles, nous remarquons l’existence de trois baptêmes distincts.
Le premier est pratiqué par Jean le Baptiste, tandis que le second est celui du Messie Jésus durant son ministère en Judée.
Il convient également d’ajouter un troisième, celui de l’Apôtre Paul. Nous sommes ainsi confrontés à divers baptêmes, source de confusion. Même l’Apôtre Paul interrogeait les chrétiens d’Éphèse sur le type de baptême qu’ils avaient reçu.
Nous pouvons aussi noter le baptême du Saint Esprit qui arriva le 22 mai 33 lors de la fête de la Pentecôte.
Les trois baptêmes d’eau
Nous constatons trois baptêmes différents, et même l’Apôtre Paul demandera au chrétiens d’Ephèse :
Il aurait pu s’en tenir là, mais le texte ajoute :
L’Apôtre Paul a jugé nécessaire de rebaptiser ces personnes, démontrant ainsi que le baptême de Jean le Baptiste était insuffisant. Le nouveau baptême au nom du Seigneur Jésus est devenu le seul nécessaire, indispensable pour marquer l’engagement envers le Messie Jésus, ainsi que pour le pardon des fautes et des péchés.
Nous constatons qu’il y a eu une période transitoire durant laquelle certains chrétiens étaient baptisés selon le rite de Jean le Baptiste, d’autres, en grand nombre, selon le baptême du Messie Jésus, et enfin, la majorité selon le baptême de l’Apôtre Paul, au nom du Seigneur Jésus.
Il est légitime de s’interroger : quelle est l’origine du baptême de Jean ? Quelles sont les différences entre ces trois baptêmes ?
Le baptême de Jean le Baptiste
Jean le Baptiste va instaurer un nouveau signe pour marquer son engagement dans une vie nouvelle, le Baptême. Ce terme sera désormais attaché à son nom.
C’est une révolution, car ce rite n’existe pas dans le judaïsme.
Marc précise bien ici qu’il est question d’un baptême de repentance mais il ajoute : « pour le pardon des péchés ». D’autre part Matthieu précise que beaucoup de Pharisiens et de Sadducéens venaient se faire aussi baptiser.
Les pharisiens sont des grands défenseurs de la loi de Moïse, ils s’estiment même comme les garant de sa transmission et de son interprétation. Ils acceptent néanmoins ce nouveau baptême et visiblement sans contestation.
Un point les surprend quand même !
Visiblement ces religieux considéraient que seul le Messie ou Elie ou le prophète avaient le droit de baptiser. Ils ne sont donc pas surpris par le baptême lui-même mais par celui qui le pratiquait.
Ils connaissent ce genre de pratique.
Il n’y a donc ni dans le message ni dans les pratiques de Jean le Baptiste une incitation à rejeter la loi de Moïse, bien au contraire.
Il prône un retour aux sources du judaïsme, à Dieu lui-même. Cette position explique pourquoi de nombreux pharisiens et sadducéens adhèrent à ses enseignements, considérant que Jean le Baptiste s’inscrit pleinement dans la tradition juive.
Pour mieux comprendre la signification de ce baptême, examinons le passage où Jean le Baptiste adresse des reproches aux religieux qui souhaitent également recevoir le baptême.
Pour beaucoup, le simple fait d’être juifs est considéré comme suffisant pour obtenir la rédemption en accomplissant les rites de la loi de Moïse.
Cependant, la notion de repentance s’est perdue; ils sont ancrés dans une tradition routinière, tandis que la relation personnelle avec Dieu s’est estompée.
L’attitude de ce pharisien, dans cette parabole, citée par Luc est symptomatique.
Un juif respectant la loi, donc religieux, est en accord avec Dieu. C’est ce qu’il pense, mais aussi ce qu’il croit! Il manque un point capital dans cette démarche : la repentance.
C’est la base même du message de Jean le Baptiste qui propose comme signe d’engagement dans cette voie : le baptême dit de repentance. Il n’y a donc pas de rédemption possible uniquement dans ce baptême mais elle se trouve encore dans les sacrifices au temple.
Cette note de Matthieu : « Changez d’attitude », qui est traduite parfois par repentez-vous, résume très bien ce Baptême de Jean.
Jean le Baptiste est conscient des limitations de son baptême qui ne prend pas en compte la rédemption :
Les quatre auteurs des Évangiles rapportent les paroles de Jean le Baptiste, qui annonce clairement la venue imminente de quelqu’un bien plus grand que lui. Il prédit l’arrivée du Messie, qui offrira un baptême révolutionnaire.
Le baptême du Messie Jésus
Nous découvrons avec le récit de Jean le début du ministère du Messie Jésus en Judée.
Pendant une courte période après son baptême, le Messie Jésus, accompagné de nombreux disciples, a pratiqué, comme Jean le Baptiste, dans la même région.
Cependant, ce n’était pas lui mais ses disciples qui baptisaient. Mais à quel baptême fait-on référence ici ? Nous sommes en l’an 29, et le baptême de l’Apôtre Paul, basé sur la mort du Messie Jésus, n’existe pas encore. Il semble que l’on parle ici du baptême de repentance, celui pratiqué par Jean le Baptiste.
Ce n’est qu’après la mort du Messie Jésus que le nouveau baptême, celui prôné par l’Apôtre Paul, commencera à se répandre. Il est à noter qu’il n’y a pas d’autres allusions au baptême pratiqué par les disciples de Jésus dans les Évangiles, hormis dans ce passage de Jean.
Il semble que le Messie Jésus, suivi par ses disciples, ait adopté une pratique similaire à celle de Jean le Baptiste au tout début de son ministère en Judée.
Dans ces paroles du Messie Jésus, après sa résurrection, il est évidemment fait allusion au nouveau baptême, celui annoncé et pratiqué par l’Apôtre Paul.
Le baptême de l’Apôtre Paul
Nous n’allons pas étudier ici la doctrine du baptême chrétien en détail, mais simplement rappeler certains de ses aspects afin de clarifier la différence avec celui de Jean le Baptiste. Ce baptême tire son origine de la mort du Messie Jésus, qui constitue la base d’une rédemption permanente.
C’est la mort expiatoire du Messie Jésus qui offre à tous les hommes, à toutes les époques, la rédemption ou le pardon de leurs péchés. Ainsi, ce nouveau baptême remplace les sacrifices d’animaux au temple. Nous comprenons également pourquoi l’Apôtre Paul encourage les Éphésiens à recevoir ce nouveau baptême, au nom du Seigneur Jésus, comme il le précise.
Pierre défini le lien direct entre la mort du Messie Jésus et ce nouveau baptême.
Il nous précise bien que la purification des pêchers découle de la foi dans la mort du Messie Jésus et que le baptême est le signe de l’engagement d’une bonne conscience avec Dieu.
Le principe est donc le même que dans l’ancienne alliance, c’est la mort d’un sacrifice innocent qui permet la purification des fautes. La mort du Messie Jésus constitue dorénavant un sacrifice perpétuel. C’est aussi ce que Paul nous dit.
Nous constatons donc une différence fondamentale entre le baptême de Jean le Baptiste, et celui de l’apôtre Paul. Celui-ci prend, maintenant, en compte le pardon des pêcher et donc la rédemption, et c’est aussi un engagement avec Dieu.
Le baptême du Saint-Esprit
Dans ses propos Jean le baptiste annonce la venue du Messie et il précise qu’il baptisera du Saint-Esprit et de feu.
Que signifie ce nouveau baptême ?
Nous trouvons des éléments de réponse avec l’événement qui s’est produit le 22 mai 33, cité dans le second livre de Luc :
Luc décrit la réaction des témoins :
C’est à ce moment-là que Pierre va prendre la parole pour expliquer cet événement extraordinaire mais il ne s’appuie pas sur les paroles de Jean le baptiste mais sur celles du prophète Joël.
Nous développons l’argumentation de ce discours dans l’annexe ANN36 : Le discours de l’apôtre Pierre.
Conclusion
Nous pouvons considérer qu’en réalité, il n’existe que deux baptêmes, et qu’ils sont fondamentalement différents, même si la pratique, l’immersion, est similaire, car c’est la signification de ce mot. D’une part, il y a le baptême de Jean le Baptiste, également pratiqué par les disciples du Messie Jésus au début de son ministère en Judée, et d’autre part, celui de l’Apôtre Paul. Bien que la repentance soit commune aux deux, la grande différence réside dans la rédemption. Jean le Baptiste n’a offert que la première étape; il fallait que le Messie Jésus sacrifie sa vie pour réaliser la seconde étape.
En considérant l’histoire du monde, nous pouvons admirer le déroulement de ces événements, car en l’an 70, le temple juif sera détruit, mettant fin aux sacrifices d’animaux. Ainsi, le baptême de Jean le Baptiste n’était qu’une préfiguration de ce nouveau baptême, au nom du Seigneur Jésus.
Il est également important de noter que, conformément aux paroles du prophète Joël et à celles de Jean le Baptiste, un nouveau baptême a été instauré le jour de la Pentecôte.
Au sein de l’Église, nous identifions uniquement deux baptêmes : le premier, le « baptême d’eau », est celui de l’Apôtre Paul; le second, le « baptême du Saint-Esprit », celui de la Pentecôte.