
Le calendrier juif
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Introduction
Dans notre ère contemporaine, nous avons tendance à accepter sans question les conventions relatives aux jours, mois et années, grâce à l’adoption étendue du calendrier grégorien comme norme internationale, bien que certaines nations conservent leurs calendriers traditionnels.
À travers les siècles, les différentes méthodologies employées pour mesurer et définir le temps ont engendré d’intenses débats et réflexions. L’objectif de cette étude n’est pas de réaliser une analyse exhaustive sur ce sujet complexe, mais plutôt d’apporter un éclairage sur les particularités de la méthode juive. Cette compréhension enrichie nous permettra de mieux appréhender la chronologie des événements tels qu’ils sont relatés dans les textes bibliques.
La complexité d’élaborer un calendrier
La question du temps, en particulier la mesure des années, aurait été grandement simplifiée si la période orbitale de notre planète autour du soleil avait été un multiple net de 12 (mois) et donc de 4 (saisons). Cependant, la réalité est bien plus complexe, la Terre complétant son orbite en environ 365,24219879 jours. Cette durée, correspondant à une année, révèle immédiatement les défis inhérents à l’établissement d’un calendrier précis.
Cette quête pour un calendrier fiable a profondément marqué l’histoire humaine. Bien que de nombreuses tentatives aient été entreprises pour synchroniser ce calcul avec le temps civil, la plupart se sont soldées par des échecs ou des solutions imparfaites, à l’exception notable de la réforme entreprise par le pape Grégoire XIII.
Le calendrier grégorien, qui est désormais la référence mondiale, a été initialement adopté dans les pays catholiques le 15 octobre 1582. Il a fallu près de quatre siècles, agrémentés de multiples péripéties, pour que ce système soit adopté à l’échelle mondiale. Cette adoption graduelle témoigne des complexités sociopolitiques et des résistances rencontrées lors de l’harmonisation du temps à travers différentes cultures et nations.
Les grandes références
Au sein de notre année, nous identifions quatre phénomènes astronomiques particulièrement significatifs : les solstices d’été et d’hiver, ainsi que les équinoxes de printemps et d’automne. Ces événements marquent les transitions entre nos quatre saisons, établissant un rythme régulier et prévisible.
Les équinoxes surviennent aux alentours du 21 mars (printemps) et du 22 septembre (automne). À ces dates, la durée du jour et de la nuit sont approximativement égales partout sur la Terre.
Les solstices, quant à eux, correspondent aux jours où le jour est le plus long, autour du 21 juin (été), et le plus court, autour du 21 décembre (hiver).
En parallèle, nous considérons la journée, définie par la période de rotation de la Terre sur elle-même. La durée standard est de 86 400 secondes (24 heures), bien que ce chiffre soit en réalité une moyenne. En effet, la durée du jour solaire varie légèrement tout au long de l’année, étant la plus courte autour du 16 septembre (environ 23 heures, 59 minutes et 39 secondes) et la plus longue aux alentours du 22 décembre (environ 24 heures et 30 secondes).
Nous notons également le cycle lunaire, ou lunaison, qui dure environ 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes. Ce cycle correspond à la période nécessaire pour que la Lune complète une orbite autour de la Terre et revienne à la même phase. Curieusement, la Lune effectue également une rotation sur elle-même dans cette même période, ce qui maintient la même face tournée vers la Terre.
Ces différents cycles et phénomènes astronomiques représentent des défis dans la mesure du temps, particulièrement lorsque l’on cherche à aligner les jours et les mois avec les saisons d’une année solaire, soulignant la complexité et l’ingéniosité des systèmes calendaires développés au fil des siècles.
Le décompte juif
Le calendrier juif est un système complexe et sophistiqué qui combine des cycles lunaires et solaires. Il est constitué de mois lunaires alternant entre 29 et 30 jours. La semaine, composée de sept jours, culmine avec le Sabbat, observé le samedi.
Chaque mois juif débute à la nouvelle lune. Ce décompte entraîne un déficit annuel d’environ 11 jours par rapport à l’année solaire. Pour compenser ce déséquilibre et préserver l’alignement avec les saisons, le calendrier alterne entre des années de 12 et de 13 mois, selon le cycle métonique.
La journée juive commence au coucher du soleil, et la division de la nuit en 12 parties égales signifie que la longueur d’une heure varie au cours de l’année, en fonction de la durée entre le crépuscule et l’aube. Par conséquent, une « heure » dans ce système peut être plus courte ou plus longue que 60 minutes standard. Par exemple, au mois d’avril, la neuvième heure peut correspondre à 15 h dans notre système, si le jour dure approximativement 12 heures en commençant à 6 h.
À l’époque du Messie Jésus, deux systèmes coexistaient : le calendrier juif et le calendrier julien, introduit par Jules César. Le calendrier julien est l’ancêtre de notre calendrier grégorien, avec des journées commençant à minuit. Dans ce système, la sixième heure équivaut à 6 heures du matin.
La fixation des mois était une prérogative du Sanhédrin, l’autorité juive, qui se basait sur des observations à Jérusalem. La difficulté à repérer la nouvelle lune avec précision signifie que les calculs astronomiques modernes peuvent différer des observations anciennes.
Concernant le début de l’année, il est marqué par le mois de nisan, durant lequel tombe la fête de Pessah. Cette fête doit se dérouler au printemps, après l’équinoxe de mars. Pour assurer cet alignement, le Sanhédrin pouvait ordonner l’ajout d’un treizième mois, nommé Adar II, selon les besoins.
Cette ingénieuse combinaison de cycles lunaires et solaires permettait d’harmoniser le calendrier juif avec le rythme des saisons, assurant ainsi que les fêtes et les rites religieux se déroulent à des moments appropriés tout au long de l’année.
Les différences d’années
Les points de départ pour mesurer le temps varient grandement entre les cultures, chaque système ayant sa propre ère de référence. Pour la tradition juive, l’année de la création du monde, selon leur chronologie, marque l’origine de leur calendrier. Ainsi, une date telle que le 18 Kislev 5781 dans le calendrier juif correspond au 4 décembre 2020 dans notre système grégorien. Actuellement, beaucoup de Juifs utilisent ces deux systèmes en parallèle.
Les Romains, de leur côté, avaient établi la fondation de Rome comme référence temporelle. En France, et dans de nombreux autres pays occidentaux, le calendrier grégorien est basé sur l’ère chrétienne, dont le point de départ est l’année présumée de la naissance de Jésus.
Dans l’ancien Israël, durant la période des rois, le temps était souvent calculé à partir de l’année d’intronisation d’un souverain, qui était généralement alignée avec le mois de nisan suivant.
Ce mode de datation signifie que l’interprétation des chronologies bibliques nécessite une attention particulière et une compréhension de ces contextes historiques et culturels variés. Pour une étude précise, il est donc essentiel de tenir compte des divers systèmes de datation et de leur signification au sein des différentes traditions.
L’origine du calendrier juif
Le calendrier juif suit les recommandations de la loi de Moïse. Le jour commençant la nuit précédente vient de la création.
La semaine de 7 jours vient aussi de la création et de l’instauration du sabbat.
Le premier mois de l’année découle de la délivrance du pays d’Égypte.
Le mois de nissan dans le calendrier juif coïncide avec la fête de Pessah (Pâque) ainsi qu’avec le début du printemps. Pour cette raison, il a été établi que Pessah doit se dérouler après l’équinoxe de mars, qui survient autour du 20 ou 21 mars.
Comme l’année lunaire juive ne correspond pas exactement à l’année solaire, qui elle-même n’est pas alignée précisément sur 12 cycles lunaires, le mois d’Adar II est ajouté environ tous les trois ans pour compenser le déficit annuel de 11 jours. Ce procédé permet d’assurer que les fêtes juives restent en phase avec les saisons.
Il existe toujours un calendrier juif traditionnel, connu sous le nom de calendrier karaïte, qui s’appuie non sur des calculs astronomiques mais sur l’observation directe des nouvelles lunes et de la maturité de l’orge en Israël. Ce système entraîne un léger décalage avec la réalité astronomique, mais il est considéré comme étant plus fidèle aux pratiques du premier siècle.
Dans ce calendrier, les dates ne sont pas prédéterminées. À la fin de l’année, au mois d’Adar, des observateurs karaïtes examinent la maturité de l’orge pour déterminer le début du printemps. Si nécessaire, ils peuvent décider de retarder le début de l’année suivante en ajoutant un treizième mois, Adar II. Ce processus souligne l’importance de commencer l’année au printemps, conformément aux principes du premier siècle.
Toutefois, avec les changements climatiques actuels, la précision du calendrier karaïte pourrait être affectée, bien que cela n’ait pas été un problème au début de notre ère. Pour cette raison, dans nos calculs, nous nous référons aux dates astronomiques des nouvelles lunes et nous positionnons Pessah après l’équinoxe de printemps, le 20 ou 21 mars, afin de rester fidèles aux pratiques de l’époque du Messie Jésus, même si cela implique une certaine divergence avec le calendrier astronomique.
Conclusion
Il est, en effet, difficile pour nous aujourd’hui de concevoir les défis rencontrés par les anciens dans la mise en place d’un système de mesure du temps qui tienne compte à la fois des jours et des nuits, des cycles lunaires, et des différentes saisons.
Le calendrier juif, qui présente un intérêt particulier dans l’étude des textes sacrés, se distingue nettement de notre calendrier grégorien. Une compréhension approfondie de ce système est cruciale pour interpréter correctement les événements mentionnés dans les Évangiles.
Dans le calendrier juif, la journée commence au coucher du soleil, autour de 18 h, et non à minuit. Les heures ne correspondent pas non plus à 60 minutes fixes, mais varient en fonction de la longueur du jour et de la nuit, se divisant chaque période en 12 parties égales. Pour maintenir l’alignement des mois lunaires avec l’année solaire et les saisons, un mois supplémentaire, Adar II, est périodiquement inséré. En outre, il est impératif que Pessah (Pâque) se déroule au printemps, après l’équinoxe de mars.
Ces particularités, si elles ne sont pas bien comprises, peuvent effectivement mener à des erreurs dans l’interprétation des chronologies bibliques. Il est donc essentiel pour les chercheurs, les étudiants et toute personne s’intéressant à l’histoire biblique de se familiariser avec ces nuances pour éviter toute méprise.