Parabole
Parabole 033
La drachme perdue

Pour plus d’informations

Vous pouvez consulter l’annexe ANN078 : Les paraboles

Vous pouvez consulter l’annexe ANN050 : Comment le Messie JĂ©sus se faisait-il entendre

Vous pouvez consulter l’annexe ANN072 : Les miracles

Textes bibliques

Luc 15.8–10 (S21)

8 » Ou bien, si une femme a 10 piĂšces d’argent et qu’elle en perde une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?

9 Lorsqu’elle l’a retrouvĂ©e, elle appelle ses amies et ses voisines et dit : ‘RĂ©jouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvĂ© la piĂšce que j’avais perdue.’

10 De mĂȘme, je vous le dis, il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pĂ©cheur qui se repent. »

(Traduction Louis Segond S21)

Résumé de la parabole

Une femme possĂšde dix drachmes (piĂšces d’argent). Lorsqu’elle en perd une, elle allume une lampe, balaie sa maison et cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve. Une fois la piĂšce retrouvĂ©e, elle invite ses amies et voisines Ă  se rĂ©jouir avec elle. Le Messie JĂ©sus conclut en disant que de mĂȘme, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pĂ©cheur qui se repent.

Le contexte du discours

La parabole de la drachme perdue (Luc 15.8–10) s’inscrit dans un contexte narratif et thĂ©ologique trĂšs prĂ©cis au sein de l’Évangile selon Luc. Voici les Ă©lĂ©ments clĂ©s pour bien comprendre ce cadre :

Contexte immédiat : une réponse aux critiques religieuses

Luc 15 commence ainsi : « Les publicains et les pĂ©cheurs venaient tous Ă  JĂ©sus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes rĂ©criminaient : “Cet homme fait bon accueil aux pĂ©cheurs, et il mange avec eux !” » (Luc 15.1–2).

Le Messie Jésus raconte trois paraboles en réponse directe à cette critique :

La brebis perdue (Luc 15.3–7)

La drachme perdue (Luc 15.8–10)

Le fils prodigue (Luc 15.11–32)

Ces rĂ©cits visent Ă  justifier l’accueil des pĂ©cheurs et Ă  rĂ©vĂ©ler la joie divine face Ă  la repentance.

Contexte social et symbolique

La figure fĂ©minine incarne un rĂŽle domestique reconnu, indiquant que la quĂȘte du pĂ©cheur ne se limite pas aux bergers ou aux pĂšres, mais concerne toute personne impliquĂ©e dans le soutien et la rĂ©habilitation.

La drachme, monnaie prĂ©cieuse, symbolise la valeur intrinsĂšque de chaque individu, mĂȘme s’il est perdu ou marginalisĂ©.

Le cadre de la maison, la lampe, le balayage : tout Ă©voque une quĂȘte minutieuse, patiente, Ă©clairĂ©e, une image de l’action divine dans les tĂ©nĂšbres du cƓur humain.

Contexte littéraire dans Luc

Luc est l’évangile qui insiste le plus sur la misĂ©ricorde, l’inclusion des exclus, et la joie du salut.

Le chapitre 15 est souvent appelĂ© le chapitre de la misĂ©ricorde, car il dĂ©veloppe une progression dramatique : de la perte d’un sur cent (brebis), Ă  un sur dix (drachme), Ă  un sur deux (fils).

Cette structure renforce l’idĂ©e que plus la perte est intime, plus la joie du retour est grande.

Contexte théologique

Le Messie JĂ©sus rĂ©vĂšle ici le cƓur de Dieu : non pas un juge distant, mais un chercheur passionnĂ©, prĂȘt Ă  tout pour retrouver ce qui est perdu.

La parabole invite à changer de regard : au lieu de mépriser le pécheur, il faut se réjouir de sa restauration.

ThĂšme

Le thĂšme central de la parabole de la drachme perdue (Luc 15.8-10) est la joie divine suscitĂ©e par la conversion d’un pĂ©cheur.

Le Messie JĂ©sus utilise l’image d’une femme qui perd une piĂšce, prĂ©cieuse Ă  ses yeux, et qui dĂ©ploie tous ses efforts pour la retrouver. Lorsqu’elle la retrouve, elle partage sa joie avec ses amies. Cette scĂšne illustre la maniĂšre dont Dieu cherche activement chaque Ăąme perdue et se rĂ©jouit profondĂ©ment lorsqu’elle revient Ă  Lui. La drachme, inerte et cachĂ©e, symbolise le pĂ©cheur Ă©loignĂ© de Dieu, tandis que la lampe et le balayage Ă©voquent la lumiĂšre de la Parole et l’action de l’Esprit Saint.

En somme, cette parabole rĂ©vĂšle la misĂ©ricorde infinie de Dieu, son attention personnelle Ă  chaque individu, et la fĂȘte cĂ©leste qui accompagne le retour d’un seul pĂ©cheur. Elle s’inscrit dans une trilogie avec la brebis perdue et le fils prodigue, toutes trois soulignant l’amour actif et la joie du salut.

Description de la Parabole

Voici une description détaillée de la parabole de la drachme perdue selon Luc 15.8-10, verset par verset :

Luc 15.8

« Ou quelle femme, si elle a dix drachmes et qu’elle en perde une, ne s’allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la trouve ? »

Ce verset introduit une femme comme figure centrale, un choix significatif dans le contexte culturel de l’époque. Elle possĂšde dix drachmes, une somme modeste mais complĂšte, et la perte d’une seule piĂšce dĂ©clenche une recherche intense. La drachme, piĂšce d’argent, reprĂ©sente ici une Ăąme prĂ©cieuse aux yeux de Dieu. L’allumage de la lampe Ă©voque la lumiĂšre divine ou la rĂ©vĂ©lation, tandis que le balayage de la maison symbolise l’effort, la purification, et la persĂ©vĂ©rance dans la quĂȘte. La recherche « avec soin » souligne l’attention mĂ©ticuleuse et l’amour portĂ© Ă  ce qui est perdu.

Luc 15.9

« Et quand elle l’a trouvĂ©e, elle appelle ses amies et ses voisines, et dit : ‘RĂ©jouissez-vous avec moi, car j’ai trouvĂ© la drachme que j’avais perdue.’ »

La femme ne garde pas sa joie pour elle seule : elle la partage. Ce verset met en lumiĂšre la dimension communautaire de la cĂ©lĂ©bration. Le fait qu’elle convoque ses amies et voisines pour se rĂ©jouir montre que la restauration d’une seule chose prĂ©cieuse est digne d’une fĂȘte. Cela reflĂšte la nature du Royaume de Dieu, oĂč la rĂ©demption d’un seul pĂ©cheur est cause de joie pour tous. La drachme retrouvĂ©e devient le symbole du retour d’une Ăąme Ă  Dieu, et la joie terrestre prĂ©figure la joie cĂ©leste.

Luc 15.10

« De mĂȘme, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pĂ©cheur qui se repent. »

Ce verset donne la clĂ© d’interprĂ©tation spirituelle. Le Messie JĂ©sus rĂ©vĂšle que cette parabole illustre la joie divine provoquĂ©e par la repentance d’un pĂ©cheur. Le parallĂšle entre la drachme perdue et l’ñme Ă©garĂ©e est explicite. Dieu, comme la femme, cherche activement ce qui est perdu. Et lorsque la repentance survient, elle dĂ©clenche une cĂ©lĂ©bration dans le ciel, impliquant mĂȘme les anges. Cela souligne la valeur infinie de chaque individu et l’amour personnel de Dieu pour chacun.

Cette parabole, bien que brĂšve, est d’une richesse thĂ©ologique et spirituelle remarquable. Elle rĂ©vĂšle un Dieu qui ne se rĂ©signe pas Ă  la perte, qui cherche avec soin, et qui se rĂ©jouit profondĂ©ment du retour d’une seule Ăąme.

Le thĂšme de cette parabole nous rappelle celui de la parabole de la brebis perdue, avec quelques variantes. Vous pouvez lire l’étude de cette parabole (PAR031).

Signification de la parabole

La parabole de la drachme perdue, rapportĂ©e en Luc 15.8-10, illustre avec force la sollicitude de Dieu envers chaque ĂȘtre humain et la joie cĂ©leste qui accompagne la repentance.

Dans cette courte parabole, le Messie JĂ©sus met en scĂšne une femme qui possĂšde dix drachmes, une somme modeste mais qui a de l’importance pour elle. Lorsqu’elle en perd une, elle ne se rĂ©signe pas Ă  la perte : elle allume une lampe, balaie sa maison, et cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve. Ce comportement traduit une dĂ©termination, une attention mĂ©ticuleuse, et surtout une valeur accordĂ©e Ă  ce qui est perdu. La drachme, bien qu’inanimĂ©e, reprĂ©sente une Ăąme Ă©garĂ©e, inconsciente de son Ă©loignement, mais prĂ©cieuse aux yeux de Dieu.

Une fois la piĂšce retrouvĂ©e, la femme appelle ses amies et ses voisines pour partager sa joie. Ce geste souligne que le salut n’est pas une affaire privĂ©e : il est cause de rĂ©jouissance collective. JĂ©sus conclut en affirmant que de mĂȘme, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pĂ©cheur qui se repent. Cette dĂ©claration donne Ă  la parabole sa portĂ©e spirituelle : elle rĂ©vĂšle le cƓur de Dieu, qui ne se contente pas d’attendre, mais qui cherche activement, et qui cĂ©lĂšbre chaque retour.

Ainsi, la signification profonde de cette parabole rĂ©side dans l’amour personnel de Dieu pour chaque individu, dans sa persĂ©vĂ©rance Ă  retrouver ceux qui sont perdus, et dans la fĂȘte cĂ©leste qui accompagne la restauration d’une seule Ăąme. C’est une invitation Ă  reconnaĂźtre sa propre valeur aux yeux de Dieu, et Ă  se laisser trouver par Lui.

Reprise de ce thĂšme

Le thĂšme de la parabole de la drachme perdue avec la joie divine pour le retour d’un pĂ©cheur et la recherche active de ce qui est perdu, est repris Ă  plusieurs endroits dans la Bible, souvent sous des formes complĂ©mentaires. Voici les principaux parallĂšles :

Luc 15.1-7 – La parabole de la brebis perdue

Juste avant la drachme perdue, JĂ©sus raconte l’histoire du berger qui laisse ses 99 brebis pour chercher celle qui s’est Ă©garĂ©e. Le message est identique : Dieu ne se rĂ©signe pas Ă  la perte d’un seul, et la repentance d’un pĂ©cheur provoque une joie immense dans le ciel.

Luc 15.11-32 – La parabole du fils prodigue

Cette troisiĂšme parabole du chapitre 15 dĂ©veloppe encore plus profondĂ©ment le thĂšme. Le pĂšre court vers son fils repentant, l’embrasse, le restaure, et organise une fĂȘte. Elle illustre l’amour du PĂšre, la libertĂ© laissĂ©e Ă  l’homme, et la misĂ©ricorde sans condition. Le fils a conscience de son Ă©garement, contrairement Ă  la drachme, mais la joie du retour est la mĂȘme.

Ezéchiel 34.11-16

Dieu parle par le prophĂšte : « Voici, moi-mĂȘme je chercherai mes brebis, et je les surveillerai. » Ce passage anticipe l’image du Dieu-pasteur qui prend soin de ses brebis, les rassemble, et guĂ©rit celles qui sont blessĂ©es. Il annonce la venue du Messie comme berger du peuple.

Matthieu 18.12-14 – La brebis Ă©garĂ©e

Dans un autre contexte, JĂ©sus reprend la parabole du berger. Il conclut : « Ainsi, ce n’est pas la volontĂ© de votre PĂšre qui est dans les cieux qu’un seul de ces petits se perde. » Cela renforce l’idĂ©e que chaque personne est prĂ©cieuse et que Dieu agit pour la sauver.

Jean 10.11-16 – Le bon berger

Jésus se présente comme le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis. Il connaßt chacune par son nom et les appelle. Ce passage développe la dimension sacrificielle de la recherche du pécheur : non seulement Dieu cherche, mais Il se donne pour sauver.

Ces textes forment un tissu cohérent autour de la miséricorde divine, de la valeur unique de chaque ùme, et de la joie du salut.

Commentaire

L’introduction de cette parabole par l’expression « ou bien » indique clairement que l’auteur souhaite transmettre une idĂ©e similaire Ă  celle prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©e, mais sous une forme distincte. L’objectif est de prĂ©ciser la rĂ©flexion du MaĂźtre ou d’atteindre un public diffĂ©rent. Cette parabole, qui suit immĂ©diatement celle de la brebis perdue et en partage le message fondamental, met en avant l’importance accordĂ©e Ă  chaque personne aux yeux du PĂšre.

La parabole de la brebis perdue s’adressait principalement aux hommes, traditionnellement chargĂ©s de la surveillance et de la protection du troupeau face aux risques de vols ou d’attaques. Luc aborde ensuite le mĂȘme sujet Ă  travers la parabole de la piĂšce perdue, semblant ainsi cibler davantage un public fĂ©minin. Cette approche met en Ă©vidence que, selon le texte, hommes et femmes revĂȘtent une Ă©gale importance aux yeux du Seigneur.

Lorsque Luc 15.10 prĂ©cise « de mĂȘme », cela vient Ă©tayer cette interprĂ©tation. Cette expression signifie qu’il s’agit d’une analogie avec la brebis retrouvĂ©e. Bien que la femme conserve soigneusement les neuf autres piĂšces, l’attention se porte sur celle qui a Ă©tĂ© perdue, car sa rĂ©cupĂ©ration devient prioritaire Ă  ce moment prĂ©cis. Il s’avĂšre donc essentiel de retrouver cette piĂšce manquante.

Le principe des 99 personnes se considĂ©rant justes, Ă©voquĂ© en Luc 15.7, ne semble pas apparaĂźtre dans le passage de Matthieu 18.10-14, oĂč seul l’individu perdu est mentionnĂ©. Cette observation suggĂšre que les 99 justes de Luc 15.7 pourraient reprĂ©senter Ă  la fois des personnes vĂ©ritablement sauvĂ©es et justifiĂ©es par la grĂące divine, ainsi que ceux qui, comme les pharisiens, revendiquaient leur propre justice. Ainsi, Luc mentionnerait Ă  la fois les pharisiens et ceux ayant rĂ©ellement reçu la justification par la grĂące de Dieu.

Cette parabole critique implicitement l’attitude des autoritĂ©s religieuses, et donc principalement des pharisiens, qui mĂ©prisent les pĂ©cheurs et exhorte les croyants Ă  reconnaĂźtre la valeur de chaque personne, participant ainsi Ă  la mission divine de sauvetage et de rĂ©demption (Luc 15.1-2).

Le terme « perdu », utilisĂ© dans la parabole de la brebis et celle de la piĂšce, dĂ©signe une personne Ă©garĂ©e ou Ă©loignĂ©e de Dieu. Par consĂ©quent, toute personne n’ayant pas intĂ©grĂ© le royaume des cieux, autrement dit n’ayant pas acceptĂ© la grĂące divine, est considĂ©rĂ©e comme perdue. Cet Ă©tat entraĂźne des rĂ©percussions jusque dans la vie Ă©ternelle, ce qui souligne l’importance d’aller Ă  la rencontre de ces personnes et explique la satisfaction Ă©prouvĂ©e lors de leur retour.

Nous notons Ă©galement qu’il n’est jamais question de reproche ou de condamnation. L’acceptation du salut par la personne aprĂšs la repentance ouvre donc les portes du royaume des Cieux. Il semble Ă©vident que ces paraboles dĂ©voilent le principe mĂȘme du salut grĂące au Messie JĂ©sus sans en expliquer tous les dĂ©tails.

Conclusion

Luc prĂ©sente une sĂ©rie de trois paraboles illustrant la misĂ©ricorde de Dieu envers l’humanité : la brebis perdue (Luc 15.3–7), la drachme perdue (Luc 15.8–10) et le fils prodigue (Luc 15.11–32). À travers ces rĂ©cits, un thĂšme central se dĂ©gage : Dieu prend l’initiative de rechercher chaque ĂȘtre humain, sans aucune exception, afin de lui offrir le salut. Cette vĂ©ritĂ© est illustrĂ©e d’abord par l’image d’une brebis Ă©garĂ©e, puis par celle d’une piĂšce perdue, et enfin par celle d’un fils qui s’est Ă©loignĂ©. Dans chaque cas, la volontĂ© de Dieu demeure claire : il dĂ©sire que tous, hommes comme femmes, soient sauvĂ©s.

Ces deux premiĂšres paraboles mettent en lumiĂšre l’attitude bienveillante de Dieu Ă  l’égard des personnes Ă©loignĂ©es de lui. En effet, il n’y a ni condamnation ni reproche adressĂ© Ă  ceux qui se sont Ă©garĂ©s, mais au contraire, une joie immense se manifeste lors de leur retour. Cette joie est partagĂ©e non seulement par la communautĂ© des croyants, mais Ă©galement par les anges dans le ciel.

On constate Ă©galement que l’acceptation de la personne suffit : il n’est jamais question d’exiger des Ɠuvres Ă  accomplir pour obtenir le pardon. La personne n’a pas non plus Ă  expier ses fautes, mais simplement Ă  les regretter sincĂšrement et Ă  prendre la dĂ©cision de changer sa vie. Cette approche, d’une grande simplicitĂ©, peut surprendre, mais elle s’explique par le sacrifice du Fils de Dieu, qui constitue la contrepartie nĂ©cessaire et pleinement efficace pour le salut de chacun.