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Textes bibliques
Résumé de la parabole
Une femme possĂšde dix drachmes (piĂšces dâargent). Lorsquâelle en perd une, elle allume une lampe, balaie sa maison et cherche avec soin jusquâĂ ce quâelle la retrouve. Une fois la piĂšce retrouvĂ©e, elle invite ses amies et voisines Ă se rĂ©jouir avec elle. Le Messie JĂ©sus conclut en disant que de mĂȘme, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pĂ©cheur qui se repent.
Le contexte du discours
La parabole de la drachme perdue (Luc 15.8â10) sâinscrit dans un contexte narratif et thĂ©ologique trĂšs prĂ©cis au sein de lâĂvangile selon Luc. Voici les Ă©lĂ©ments clĂ©s pour bien comprendre ce cadre :
Contexte immédiat : une réponse aux critiques religieuses
Luc 15 commence ainsi : « Les publicains et les pĂ©cheurs venaient tous Ă JĂ©sus pour lâĂ©couter. Les pharisiens et les scribes rĂ©criminaient : âCet homme fait bon accueil aux pĂ©cheurs, et il mange avec eux !â » (Luc 15.1â2).
Le Messie Jésus raconte trois paraboles en réponse directe à cette critique :
La brebis perdue (Luc 15.3â7)
La drachme perdue (Luc 15.8â10)
Le fils prodigue (Luc 15.11â32)
Ces rĂ©cits visent Ă justifier lâaccueil des pĂ©cheurs et Ă rĂ©vĂ©ler la joie divine face Ă la repentance.
Contexte social et symbolique
La figure fĂ©minine incarne un rĂŽle domestique reconnu, indiquant que la quĂȘte du pĂ©cheur ne se limite pas aux bergers ou aux pĂšres, mais concerne toute personne impliquĂ©e dans le soutien et la rĂ©habilitation.
La drachme, monnaie prĂ©cieuse, symbolise la valeur intrinsĂšque de chaque individu, mĂȘme sâil est perdu ou marginalisĂ©.
Le cadre de la maison, la lampe, le balayage : tout Ă©voque une quĂȘte minutieuse, patiente, Ă©clairĂ©e, une image de lâaction divine dans les tĂ©nĂšbres du cĆur humain.
Contexte littéraire dans Luc
Luc est lâĂ©vangile qui insiste le plus sur la misĂ©ricorde, lâinclusion des exclus, et la joie du salut.
Le chapitre 15 est souvent appelĂ© le chapitre de la misĂ©ricorde, car il dĂ©veloppe une progression dramatique : de la perte dâun sur cent (brebis), Ă un sur dix (drachme), Ă un sur deux (fils).
Cette structure renforce lâidĂ©e que plus la perte est intime, plus la joie du retour est grande.
Contexte théologique
Le Messie JĂ©sus rĂ©vĂšle ici le cĆur de Dieu : non pas un juge distant, mais un chercheur passionnĂ©, prĂȘt Ă tout pour retrouver ce qui est perdu.
La parabole invite à changer de regard : au lieu de mépriser le pécheur, il faut se réjouir de sa restauration.
ThĂšme
Le thĂšme central de la parabole de la drachme perdue (Luc 15.8-10) est la joie divine suscitĂ©e par la conversion dâun pĂ©cheur.
Le Messie JĂ©sus utilise lâimage dâune femme qui perd une piĂšce, prĂ©cieuse Ă ses yeux, et qui dĂ©ploie tous ses efforts pour la retrouver. Lorsquâelle la retrouve, elle partage sa joie avec ses amies. Cette scĂšne illustre la maniĂšre dont Dieu cherche activement chaque Ăąme perdue et se rĂ©jouit profondĂ©ment lorsquâelle revient Ă Lui. La drachme, inerte et cachĂ©e, symbolise le pĂ©cheur Ă©loignĂ© de Dieu, tandis que la lampe et le balayage Ă©voquent la lumiĂšre de la Parole et lâaction de lâEsprit Saint.
En somme, cette parabole rĂ©vĂšle la misĂ©ricorde infinie de Dieu, son attention personnelle Ă chaque individu, et la fĂȘte cĂ©leste qui accompagne le retour dâun seul pĂ©cheur. Elle sâinscrit dans une trilogie avec la brebis perdue et le fils prodigue, toutes trois soulignant lâamour actif et la joie du salut.
Description de la Parabole
Voici une description détaillée de la parabole de la drachme perdue selon Luc 15.8-10, verset par verset :
Luc 15.8« Ou quelle femme, si elle a dix drachmes et quâelle en perde une, ne sâallume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin jusquâĂ ce quâelle la trouve ? »
Ce verset introduit une femme comme figure centrale, un choix significatif dans le contexte culturel de lâĂ©poque. Elle possĂšde dix drachmes, une somme modeste mais complĂšte, et la perte dâune seule piĂšce dĂ©clenche une recherche intense. La drachme, piĂšce dâargent, reprĂ©sente ici une Ăąme prĂ©cieuse aux yeux de Dieu. Lâallumage de la lampe Ă©voque la lumiĂšre divine ou la rĂ©vĂ©lation, tandis que le balayage de la maison symbolise lâeffort, la purification, et la persĂ©vĂ©rance dans la quĂȘte. La recherche « avec soin » souligne lâattention mĂ©ticuleuse et lâamour portĂ© Ă ce qui est perdu.
Luc 15.9« Et quand elle lâa trouvĂ©e, elle appelle ses amies et ses voisines, et dit : âRĂ©jouissez-vous avec moi, car jâai trouvĂ© la drachme que jâavais perdue.â »
La femme ne garde pas sa joie pour elle seule : elle la partage. Ce verset met en lumiĂšre la dimension communautaire de la cĂ©lĂ©bration. Le fait quâelle convoque ses amies et voisines pour se rĂ©jouir montre que la restauration dâune seule chose prĂ©cieuse est digne dâune fĂȘte. Cela reflĂšte la nature du Royaume de Dieu, oĂč la rĂ©demption dâun seul pĂ©cheur est cause de joie pour tous. La drachme retrouvĂ©e devient le symbole du retour dâune Ăąme Ă Dieu, et la joie terrestre prĂ©figure la joie cĂ©leste.
Luc 15.10« De mĂȘme, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pĂ©cheur qui se repent. »
Ce verset donne la clĂ© dâinterprĂ©tation spirituelle. Le Messie JĂ©sus rĂ©vĂšle que cette parabole illustre la joie divine provoquĂ©e par la repentance dâun pĂ©cheur. Le parallĂšle entre la drachme perdue et lâĂąme Ă©garĂ©e est explicite. Dieu, comme la femme, cherche activement ce qui est perdu. Et lorsque la repentance survient, elle dĂ©clenche une cĂ©lĂ©bration dans le ciel, impliquant mĂȘme les anges. Cela souligne la valeur infinie de chaque individu et lâamour personnel de Dieu pour chacun.
Cette parabole, bien que brĂšve, est dâune richesse thĂ©ologique et spirituelle remarquable. Elle rĂ©vĂšle un Dieu qui ne se rĂ©signe pas Ă la perte, qui cherche avec soin, et qui se rĂ©jouit profondĂ©ment du retour dâune seule Ăąme.
Le thĂšme de cette parabole nous rappelle celui de la parabole de la brebis perdue, avec quelques variantes. Vous pouvez lire lâĂ©tude de cette parabole (PAR031).
Signification de la parabole
La parabole de la drachme perdue, rapportĂ©e en Luc 15.8-10, illustre avec force la sollicitude de Dieu envers chaque ĂȘtre humain et la joie cĂ©leste qui accompagne la repentance.
Dans cette courte parabole, le Messie JĂ©sus met en scĂšne une femme qui possĂšde dix drachmes, une somme modeste mais qui a de lâimportance pour elle. Lorsquâelle en perd une, elle ne se rĂ©signe pas Ă la perte : elle allume une lampe, balaie sa maison, et cherche avec soin jusquâĂ ce quâelle la retrouve. Ce comportement traduit une dĂ©termination, une attention mĂ©ticuleuse, et surtout une valeur accordĂ©e Ă ce qui est perdu. La drachme, bien quâinanimĂ©e, reprĂ©sente une Ăąme Ă©garĂ©e, inconsciente de son Ă©loignement, mais prĂ©cieuse aux yeux de Dieu.
Une fois la piĂšce retrouvĂ©e, la femme appelle ses amies et ses voisines pour partager sa joie. Ce geste souligne que le salut nâest pas une affaire privĂ©e : il est cause de rĂ©jouissance collective. JĂ©sus conclut en affirmant que de mĂȘme, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pĂ©cheur qui se repent. Cette dĂ©claration donne Ă la parabole sa portĂ©e spirituelle : elle rĂ©vĂšle le cĆur de Dieu, qui ne se contente pas dâattendre, mais qui cherche activement, et qui cĂ©lĂšbre chaque retour.
Ainsi, la signification profonde de cette parabole rĂ©side dans lâamour personnel de Dieu pour chaque individu, dans sa persĂ©vĂ©rance Ă retrouver ceux qui sont perdus, et dans la fĂȘte cĂ©leste qui accompagne la restauration dâune seule Ăąme. Câest une invitation Ă reconnaĂźtre sa propre valeur aux yeux de Dieu, et Ă se laisser trouver par Lui.
Reprise de ce thĂšme
Le thĂšme de la parabole de la drachme perdue avec la joie divine pour le retour dâun pĂ©cheur et la recherche active de ce qui est perdu, est repris Ă plusieurs endroits dans la Bible, souvent sous des formes complĂ©mentaires. Voici les principaux parallĂšles :
Luc 15.1-7 â La parabole de la brebis perdue
Juste avant la drachme perdue, JĂ©sus raconte lâhistoire du berger qui laisse ses 99 brebis pour chercher celle qui sâest Ă©garĂ©e. Le message est identique : Dieu ne se rĂ©signe pas Ă la perte dâun seul, et la repentance dâun pĂ©cheur provoque une joie immense dans le ciel.
Luc 15.11-32 â La parabole du fils prodigue
Cette troisiĂšme parabole du chapitre 15 dĂ©veloppe encore plus profondĂ©ment le thĂšme. Le pĂšre court vers son fils repentant, lâembrasse, le restaure, et organise une fĂȘte. Elle illustre lâamour du PĂšre, la libertĂ© laissĂ©e Ă lâhomme, et la misĂ©ricorde sans condition. Le fils a conscience de son Ă©garement, contrairement Ă la drachme, mais la joie du retour est la mĂȘme.
EzĂ©chiel 34.11-16Dieu parle par le prophĂšte : « Voici, moi-mĂȘme je chercherai mes brebis, et je les surveillerai. » Ce passage anticipe lâimage du Dieu-pasteur qui prend soin de ses brebis, les rassemble, et guĂ©rit celles qui sont blessĂ©es. Il annonce la venue du Messie comme berger du peuple.
Matthieu 18.12-14 â La brebis Ă©garĂ©e
Dans un autre contexte, JĂ©sus reprend la parabole du berger. Il conclut : « Ainsi, ce nâest pas la volontĂ© de votre PĂšre qui est dans les cieux quâun seul de ces petits se perde. » Cela renforce lâidĂ©e que chaque personne est prĂ©cieuse et que Dieu agit pour la sauver.
Jean 10.11-16 â Le bon berger
Jésus se présente comme le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis. Il connaßt chacune par son nom et les appelle. Ce passage développe la dimension sacrificielle de la recherche du pécheur : non seulement Dieu cherche, mais Il se donne pour sauver.
Ces textes forment un tissu cohérent autour de la miséricorde divine, de la valeur unique de chaque ùme, et de la joie du salut.
Commentaire
Lâintroduction de cette parabole par lâexpression « ou bien » indique clairement que lâauteur souhaite transmettre une idĂ©e similaire Ă celle prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©e, mais sous une forme distincte. Lâobjectif est de prĂ©ciser la rĂ©flexion du MaĂźtre ou dâatteindre un public diffĂ©rent. Cette parabole, qui suit immĂ©diatement celle de la brebis perdue et en partage le message fondamental, met en avant lâimportance accordĂ©e Ă chaque personne aux yeux du PĂšre.
La parabole de la brebis perdue sâadressait principalement aux hommes, traditionnellement chargĂ©s de la surveillance et de la protection du troupeau face aux risques de vols ou dâattaques. Luc aborde ensuite le mĂȘme sujet Ă travers la parabole de la piĂšce perdue, semblant ainsi cibler davantage un public fĂ©minin. Cette approche met en Ă©vidence que, selon le texte, hommes et femmes revĂȘtent une Ă©gale importance aux yeux du Seigneur.
Lorsque Luc 15.10 prĂ©cise « de mĂȘme », cela vient Ă©tayer cette interprĂ©tation. Cette expression signifie qu’il s’agit d’une analogie avec la brebis retrouvĂ©e. Bien que la femme conserve soigneusement les neuf autres piĂšces, lâattention se porte sur celle qui a Ă©tĂ© perdue, car sa rĂ©cupĂ©ration devient prioritaire Ă ce moment prĂ©cis. Il sâavĂšre donc essentiel de retrouver cette piĂšce manquante.
Le principe des 99 personnes se considĂ©rant justes, Ă©voquĂ© en Luc 15.7, ne semble pas apparaĂźtre dans le passage de Matthieu 18.10-14, oĂč seul lâindividu perdu est mentionnĂ©. Cette observation suggĂšre que les 99 justes de Luc 15.7 pourraient reprĂ©senter Ă la fois des personnes vĂ©ritablement sauvĂ©es et justifiĂ©es par la grĂące divine, ainsi que ceux qui, comme les pharisiens, revendiquaient leur propre justice. Ainsi, Luc mentionnerait Ă la fois les pharisiens et ceux ayant rĂ©ellement reçu la justification par la grĂące de Dieu.
Cette parabole critique implicitement l’attitude des autoritĂ©s religieuses, et donc principalement des pharisiens, qui mĂ©prisent les pĂ©cheurs et exhorte les croyants Ă reconnaĂźtre la valeur de chaque personne, participant ainsi Ă la mission divine de sauvetage et de rĂ©demption (Luc 15.1-2).
Le terme « perdu », utilisĂ© dans la parabole de la brebis et celle de la piĂšce, dĂ©signe une personne Ă©garĂ©e ou Ă©loignĂ©e de Dieu. Par consĂ©quent, toute personne nâayant pas intĂ©grĂ© le royaume des cieux, autrement dit nâayant pas acceptĂ© la grĂące divine, est considĂ©rĂ©e comme perdue. Cet Ă©tat entraĂźne des rĂ©percussions jusque dans la vie Ă©ternelle, ce qui souligne lâimportance dâaller Ă la rencontre de ces personnes et explique la satisfaction Ă©prouvĂ©e lors de leur retour.
Nous notons Ă©galement quâil nâest jamais question de reproche ou de condamnation. Lâacceptation du salut par la personne aprĂšs la repentance ouvre donc les portes du royaume des Cieux. Il semble Ă©vident que ces paraboles dĂ©voilent le principe mĂȘme du salut grĂące au Messie JĂ©sus sans en expliquer tous les dĂ©tails.
Conclusion
Luc prĂ©sente une sĂ©rie de trois paraboles illustrant la misĂ©ricorde de Dieu envers lâhumanité : la brebis perdue (Luc 15.3â7), la drachme perdue (Luc 15.8â10) et le fils prodigue (Luc 15.11â32). Ă travers ces rĂ©cits, un thĂšme central se dĂ©gage : Dieu prend lâinitiative de rechercher chaque ĂȘtre humain, sans aucune exception, afin de lui offrir le salut. Cette vĂ©ritĂ© est illustrĂ©e dâabord par lâimage dâune brebis Ă©garĂ©e, puis par celle dâune piĂšce perdue, et enfin par celle dâun fils qui sâest Ă©loignĂ©. Dans chaque cas, la volontĂ© de Dieu demeure claire : il dĂ©sire que tous, hommes comme femmes, soient sauvĂ©s.
Ces deux premiĂšres paraboles mettent en lumiĂšre lâattitude bienveillante de Dieu Ă lâĂ©gard des personnes Ă©loignĂ©es de lui. En effet, il nây a ni condamnation ni reproche adressĂ© Ă ceux qui se sont Ă©garĂ©s, mais au contraire, une joie immense se manifeste lors de leur retour. Cette joie est partagĂ©e non seulement par la communautĂ© des croyants, mais Ă©galement par les anges dans le ciel.
On constate Ă©galement que lâacceptation de la personne suffit : il nâest jamais question dâexiger des Ćuvres Ă accomplir pour obtenir le pardon. La personne nâa pas non plus Ă expier ses fautes, mais simplement Ă les regretter sincĂšrement et Ă prendre la dĂ©cision de changer sa vie. Cette approche, dâune grande simplicitĂ©, peut surprendre, mais elle sâexplique par le sacrifice du Fils de Dieu, qui constitue la contrepartie nĂ©cessaire et pleinement efficace pour le salut de chacun.