Parabole
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Les paraboles

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Introduction

Dans cette sĂ©rie, nous proposons d’examiner en dĂ©tail les diffĂ©rentes paraboles Ă©noncĂ©es par le Messie JĂ©sus. Avant d’aborder ces enseignements, il convient d’analyser la rĂ©ponse de celui-ci Ă  la question posĂ©e par ses disciples :

 

Matthieu 13.10 (S21) :

« Les disciples s’approchĂšrent de lui et lui demandĂšrent : “Pourquoi leur parles-tu en paraboles ?” »

 

La réponse de Jésus peut sembler énigmatique :

 

[b]Matthieu 13.11[/b] (S21) :

« Il leur rĂ©pondit : “Parce qu’il vous a Ă©tĂ© donnĂ©, Ă  vous, de connaĂźtre les mystĂšres du royaume des cieux, mais pas Ă  eux.” »

 

Il précise ensuite :

 

Matthieu 13.13 (S21) :

« C’est pourquoi je leur parle en paraboles : parce qu’en voyant ils ne voient pas, et qu’en entendant ils n’entendent pas et ne comprennent pas. »

 

Le but du Messie JĂ©sus Ă©tait d’annoncer son message de maniĂšre accessible et transparente Ă  son auditoire. Pourtant, on observe qu’il utilise parfois un langage symbolique, voire Ă©nigmatique, qui semble rĂ©servĂ© Ă  une minoritĂ© initiĂ©e. Ses disciples doivent solliciter des clarifications de sa part pour saisir pleinement la signification de certaines paraboles. Cela soulĂšve une question importante : pourquoi recourir Ă  une telle forme d’expression si l’intention Ă©tait la clartĂ© ?

La question de l’accĂšs Ă©quitable Ă  la vĂ©ritĂ© mĂ©rite d’ĂȘtre posĂ©e : chaque individu bĂ©nĂ©ficie-t-il rĂ©ellement des mĂȘmes chances d’y parvenir ? Le concept du royaume de Dieu invite aussi Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  son caractĂšre exclusif ou universel. D’aprĂšs 1 TimothĂ©e 2.4, oĂč il est affirmĂ© que Dieu veut que tous soient sauvĂ©s, il devient essentiel d’examiner si cette volontĂ© s’accompagne d’une Ă©galitĂ© rĂ©elle dans les opportunitĂ©s offertes Ă  chacun pour accĂ©der au salut.

La question de l’utilisation des paraboles dans l’enseignement s’est Ă©galement posĂ©e pour les disciples de JĂ©sus. Ceux-ci ont constatĂ© que le recours aux paraboles introduisait, selon eux, une difficultĂ© supplĂ©mentaire pour la comprĂ©hension du message.

Il est nécessaire de fournir des précisions concernant cette situation.

Cette question a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© traitĂ©e dans l’annexe ANN078 : Les paraboles.

Qu’est-ce qu’une parabole ?

Une parabole, dans le contexte biblique, est un récit imagé et symbolique utilisé pour transmettre une vérité spirituelle. Le Messie Jésus les employait souvent pour enseigner des réalités spirituelles à travers des situations simples et familiÚres.

Origine du mot :

Du grec parabolĂȘ (παραÎČολΟ) : signifie comparaison ou mise en parallĂšle.

En hĂ©breu, le mot correspondant est mashal (ŚžŚ©Śœ), qui peut aussi dĂ©signer une Ă©nigme ou un proverbe.

CaractĂ©ristiques d’une parabole :

C’est un court rĂ©cit tirĂ© de la vie quotidienne (agriculture, famille, commerce
).

Elle contient une leçon spirituelle ou morale.

Elle invite à réfléchir, souvent sans donner une explication directe.

Elle s’adresse à l’intelligence du cƓur autant qu’à celle de l’esprit.

 

Pourquoi Jésus parlait-il en paraboles ?

« Parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent. » (Matthieu 13.13)

 

Cela signifie que les paraboles permettent Ă  ceux qui sont ouverts Ă  la vĂ©ritĂ© de la dĂ©couvrir, tandis qu’elles restent voilĂ©es pour ceux qui ne veulent pas entendre

Ce verset fait Ă©cho Ă  une prophĂ©tie d’EsaĂŻe 6.9-10, oĂč Dieu annonce que le peuple aura les yeux ouverts mais restera aveugle, les oreilles attentives mais restera sourd, par endurcissement volontaire.

Il convient de souligner que la comprĂ©hension demeure complexe, mĂȘme pour ceux qui font preuve d’ouverture Ă  la vĂ©ritĂ©. Les disciples s’adressaient rĂ©guliĂšrement au maĂźtre afin d’obtenir des Ă©claircissements. Cette rĂ©alitĂ© soulĂšve la question suivante : qu’en Ă©tait-il alors des personnes extĂ©rieures, ne cĂŽtoyant pas directement le Messie JĂ©sus ?

Quand le Messie Jésus a-t-il commencé à parler en paraboles ?

La question formulĂ©e par les disciples sur l’utilisation de la parabole comme mode d’expression survient aprĂšs celle du semeur (Matthieu 13.1-9). Il ressort que ce dispositif rhĂ©torique a suscitĂ© chez eux une certaine perplexitĂ©. Les disciples demandent donc, dĂšs le soir mĂȘme, une explication approfondie de cette parabole au MaĂźtre. Ce comportement indique qu’une partie notable de l’auditoire partageait ce questionnement, sans que l’on puisse attribuer celui-ci Ă  un manque de discernement de la part des apĂŽtres.

Il apparaĂźt que certains opposants ont perçu ce message comme dĂ©nuĂ© de fondement, tandis que d’autres membres de l’auditoire sont repartis avec de nombreuses interrogations et ont Ă©tabli des liens avec des propos prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©s.

Ce principe rhétorique a poussé certaines personnes à rechercher des explications. Ils avaient déjà entendu le Messie Jésus et en croisant toutes leurs informations ils étaient capables de tirer des enseignements de ces paraboles.

Il est constatĂ© que les participants sont passĂ©s du statut d’auditeur passif Ă  celui d’auditeur actif, ce qui a conduit Ă  une mĂ©morisation accrue de l’information.

Il est Ă©galement envisageable que le Saint-Esprit soutienne les personnes sincĂšres dans leur comprĂ©hension du message du Messie JĂ©sus. Dans cette perspective, la parabole favoriserait un engagement plus profond entre l’individu et Dieu, transformant l’auditeur passif en acteur impliquĂ©. Ainsi, la relation avec Dieu deviendrait essentielle pour accĂ©der Ă  la dimension spirituelle du message dĂ©livrĂ© par le Messie JĂ©sus. Ce lien serait accessible Ă  tous ceux qui recherchent la vĂ©ritĂ© avec intĂ©gritĂ©.

Un événement majeur a-t-il causé ce changement ?

Nous lisons avec Matthieu 12.14 que les pharisiens cherchaient un moyen de faire mourir le Messie JĂ©sus (PER078). Nous retrouvons la mĂȘme information en Marc 3.6 et Luc 6.11 nous sommes aprĂšs la fĂȘte de PĂąque du 24 mars 31, donc trĂšs tĂŽt dans le ministĂšre du Messie JĂ©sus, commencĂ© 1.5 ans plus tĂŽt. La situation se dĂ©grade et nous devons replacer cet Ă©vĂ©nement dans le contexte de l’époque ou la vie d’une personne ne pesait rien. Les autoritĂ©s religieuses possĂ©daient un grand pouvoir, non pas de condamner Ă  mort mais provoquer un lynchage comme cela a failli se passer Ă  Nazareth (Luc 4.16-30).

 

Jean 11.47-53

« Les grands prĂȘtres et les pharisiens rĂ©unirent donc le Conseil suprĂȘme […] À partir de ce jour-lĂ , ils dĂ©cidĂšrent de le tuer. »

 

C’est donc Ă  partir de cet Ă©vĂ©nement que le Messie JĂ©sus a changĂ© sa mĂ©thode d’enseignement en proposant la parabole du semeur.

L’emploi des paraboles par le MaĂźtre a permis d’éviter des conflits susceptibles de compromettre l’efficacitĂ© de son message d’évangĂ©lisation auprĂšs du peuple. Cette mĂ©thode offrait aux auditeurs opposĂ©s la possibilitĂ© d’interprĂ©ter le contenu selon leur propre perspective, tandis que ceux dĂ©sireux d’approfondir comprenaient, avec l’aide de Dieu, le sens vĂ©ritable du message.

Le réalisme du Messie Jésus

Avant la parabole du semeur (Matthieu 13.1-7), Jésus enseignait de maniÚre directe et explicite. Mais à partir de ce moment, il commence à parler principalement en paraboles. Voici ce qui a changé :

Une opposition croissante

Les chefs religieux (scribes, pharisiens) rejettent son message et l’accusent mĂȘme d’agir par le pouvoir de BĂ©elzĂ©bul (Matthieu 12.24).

Ce rejet marque un durcissement du cƓur de beaucoup, comme l’explique le Messie JĂ©sus en citant le prophĂšte EsaĂŻe 6.9-10.

Une pédagogie adaptée à la situation

Jésus choisit les paraboles pour provoquer la réflexion sans confrontation directe.

Il sĂšme la Parole comme un semeur gĂ©nĂ©reux, mĂȘme si tous les terrains ne sont pas fertiles.

Une révélation sélective

À ses disciples, le Messie JĂ©sus explique : Les paraboles deviennent un voile pour ceux qui refusent de croire, et une lumiĂšre pour ceux qui cherchent (Matthieu 13.10-15, Marc 4.10-12 et Luc 8.9-10).

Une stratégie divine

JĂ©sus ne force personne Ă  croire. Il respecte la libertĂ© intĂ©rieure de chacun. Les paraboles permettent Ă  la vĂ©ritĂ© de germer lentement, selon la disposition du cƓur.

En rĂ©sumĂ©, JĂ©sus adapte son enseignement Ă  la rĂ©sistance spirituelle qu’il rencontre. Il ne cesse de semer, mais il laisse Ă  chacun la responsabilitĂ© de recevoir ou rejeter la Parole.

L’endurcissement du cƓur

Si nous regardons le texte de EsaĂŻe 6.8-10 Nous pourrions imaginer que Dieu empĂȘche les hommes de comprendre et de prendre ainsi les bonnes dĂ©cisions.

Esaïe 6.8–10 (S21)

8 J’ai entendu le Seigneur dire : « Qui vais-je envoyer et qui va marcher pour nous ?» J’ai rĂ©pondu : « Me voici, envoie-moi !»

9 Il a alors ordonnĂ© : « Va dire Ă  ce peuple : ‘Vous aurez beau Ă©couter, vous ne comprendrez pas, vous aurez beau regarder, vous ne saurez pas.’

10 Rends insensible le cƓur de ce peuple, endurcis ses oreilles et ferme-lui les yeux pour qu’il ne voie pas de ses yeux, n’entende pas de ses oreilles, ne comprenne pas de son cƓur, ne se convertisse pas et ne soit pas guĂ©ri. »

(Traduction Louis Segond S21)

Il n’en est rien, Dieu pensait que son peuple produirait de bons fruits et c’est le contraire qui se passe (EsaĂŻe 5.3). Rien ne semble pouvoir changer le comportement de ce peuple, alors dans ces conditions Dieu accentue le problĂšme. Vous avez endurci votre cƓur au point que vous refusez de croire l’évidence alors moi aussi je vais endurcir votre cƓur au point que vos yeux ne verront plus mes bĂ©nĂ©dictions et vos oreilles n’entendront plus la parole.

Nous retrouvons le mĂȘme principe avec le pharaon d’Egypte, Ă  partir de la sixiĂšme plaie, celle des ulcĂšres, c’est Dieu qui endurcit le cƓur de pharaon (Exode 9.12)

Le fait que Dieu endurcisse le cƓur de Pharaon soulĂšve une question fondamentale : jusqu’à quel point l’humain garde sa libertĂ© quand Dieu intervient ? Le texte semble indiquer que Dieu confirme une rĂ©sistance dĂ©jĂ  prĂ©sente. Pharaon choisit d’abord de refuser, puis Dieu lui permet d’aller au bout de son choix.

Le soleil fait fondre le beurre mais durcit l’argile. Ce n’est pas la lumiĂšre qui change, mais la nature du cƓur qui rĂ©agit diffĂ©remment.

Les pharisiens et une partie de la foule ont endurci leur cƓur au point de ne plus reconnaitre les miracles rĂ©alisĂ©s par le Messie JĂ©sus comme venant de Dieu mais de les attribuer au Diable.

Le Messie JĂ©sus va respecter leur dĂ©cision et pour leur permettre d’aller au bout de leur choix, il masquera Ă  leur yeux son message de salut en utilisant la parabole.

La libertĂ© de l’homme

Toute la difficultĂ© pour Dieu rĂ©side dans la libertĂ© qu’il a donnĂ©e Ă  l’homme. L’apĂŽtre Paul aborde ce sujet lorsqu’il Ă©voque des vases d’honneur et de vase d’un usage vil dans Romains 9.21. Paul compare Dieu Ă  un potier qui façonne des vases Ă  partir d’une mĂȘme masse d’argile, certains pour des usages nobles, d’autres pour des usages communs ou dĂ©shonorants.

Les vase d’honneur correspondent Ă  des personne sanctifiĂ©e, utile Ă  Dieu, consacrĂ©e Ă  de bonnes Ɠuvres (Romains 9.21, 2 TimothĂ©e 2.21).

Les vase d’un usage vil correspondent Ă  des personnes qui rĂ©siste Ă  Dieu, inutile ou presque entre Ses mains (Romains 9.21, 2 TimothĂ©e 2.20).

Interprétation théologique

SouverainetĂ© divine et la responsabilitĂ© humaine : Paul souligne que Dieu a le droit de façonner chaque personne selon Son dessein. Mais cela ne signifie pas que certains sont condamnĂ©s d’avance. Au contraire, 2 TimothĂ©e 2.21 affirme que celui qui se purifie devient un vase d’honneur, donc il y a un choix personnel.

Vase de colÚre et vase de miséricorde : Romains 9.22-23 parle aussi de vases de colÚre (formés pour la perdition) et de vases de miséricorde (préparés pour la gloire). Cela montre que Dieu supporte avec patience ceux qui résistent, mais prépare avec amour ceux qui répondent à Son appel.

Une image du cƓur humain : Comme l’argile entre les mains du potier, notre cƓur peut ĂȘtre mallĂ©able ou durci. Dieu façonne, mais nous choisissons si nous voulons ĂȘtre utiles Ă  Son Ɠuvre ou non.

La parabole, avec son langage voilĂ©, permet donc de respecter la libertĂ© de ceux qui ne souhaite pas devenir des vases d’honneur pour reprendre la mĂ©taphore de l’apĂŽtre Paul.

Le Messie JĂ©sus, avec ces paraboles, ne s’adresse plus Ă  une foule passive mais a des personnes obligĂ©es de rĂ©flĂ©chir et d’effectuer des efforts pour comprendre le message. MĂȘme si elle ne percevait pas toutes les subtilitĂ©s de ces prĂ©dications elle pouvait en saisir les grandes lignes ce qui Ă©tait visiblement l’objectif du MaĂźtre.

Le Messie Jésus agit-il pour accomplir la prophétie ?

La prophĂ©tie d’EsaĂŻe 6.9-10 Ă©voque l’emploi de paraboles et Matthieu 13.14-15 le rappelle bien. Alors le Messie JĂ©sus adapte-t-il sa façon d’enseigner en fonction des prophĂ©ties ?

Dans Luc 18.31 et Matthieu 26.56, le Messie JĂ©sus affirme qu’il accomplit les Ă©critures, prenant mĂȘme des mesures concrĂšte comme dans son entrĂ©e Ă  JĂ©rusalem (Matthieu 21.1-7) lorsqu’il demande un Ăąnon. Il devait respecter la prophĂ©tie de Zacharie 9.9.

Lors du dernier repas avec l’institution de la CĂšne : il parle du sang de l’alliance, accomplissant JĂ©rĂ©mie 31.31 sur la nouvelle alliance.

Juste avant la crucifixion entre deux brigands le Messie JĂ©sus cite EsaĂŻe 53.12, et mĂȘme dans Luc 22.37, il dit : « 
 il faut que cette parole qui est Ă©crite s’accomplisse en moi : ‘Il a Ă©tĂ© mis au nombre des malfaiteurs ; et ce qui me concerne arrive Ă  sa fin.’ »

Nous constatons donc un lien parfait entre les prophéties et les actions du Messie Jésus.

Mais il ne force pas l’accomplissement. Le Messie JĂ©sus n’agit pas comme un acteur jouant un rĂŽle, mais comme quelqu’un qui incarne pleinement ce que les prophĂ©ties annoncent.

Il vit en harmonie avec la volontĂ© du PĂšre, et les prophĂ©ties sont l’expression de cette volontĂ©.

En rĂ©sumĂ©, le Messie JĂ©sus agit avec une conscience prophĂ©tique. Il accomplit les Ecritures, non par calcul, mais par fidĂ©litĂ© Ă  sa mission. Il est le Verbe fait chair, et les prophĂ©ties sont comme des empreintes divines qu’il vient rĂ©vĂ©ler en pleine lumiĂšre.

Les bĂ©nĂ©fices liĂ©s Ă  l’utilisation de la parabole

Les paraboles Ă©clairent ceux qui cherchent avec foi, mais restent obscures pour ceux qui Ă©coutent sans ouverture de cƓur. Cela Ă©vite les conflits.

Une parabole comme celle du semeur ou du fils prodigue parle Ă  chacun selon son vĂ©cu. Elle invite Ă  la rĂ©flexion personnelle plutĂŽt qu’à une comprĂ©hension immĂ©diate. Elle touche ainsi les consciences.

PlutĂŽt que d’imposer une vĂ©ritĂ©, le Messie JĂ©sus propose une histoire qui laisse place Ă  la mĂ©ditation et Ă  l’interprĂ©tation, mais aussi Ă  la recherche de Dieu. L’enseignement est ainsi proposĂ© en douceur.

Les paraboles sont courtes et imagĂ©es. Elles utilisent des Ă©lĂ©ments du quotidien (semences, bergers, piĂšces perdues) pour illustrer des rĂ©alitĂ©s spirituelles. Le temps d’écoute et de concentration se trouve donc rĂ©duit par rapport Ă  une dĂ©monstration plus acadĂ©mique. L’image favorise la mĂ©morisation.

Elles sont riches en symboles. Chaque détail peut porter un sens caché, mais le message principal reste centré sur le Royaume de Dieu. Chacun peut comprendre en fonction de son vécu.

Elles possĂšdent un caractĂšre universel et intemporel : MĂȘme aujourd’hui, elles rĂ©sonnent dans la vie de l’homme du 21Ăšme siĂšcle, mĂȘme si le semeur n’est plus une image actuelle. Les timbres Français reprĂ©sentaient pendant de longues annĂ©es une semeuse.

Ces rĂ©cits ne sont pas de simples contes : ce sont des fenĂȘtres ouvertes sur le mystĂšre du Royaume, des invitations Ă  voir le monde avec les yeux de Dieu.

Liste des paraboles explicitement désignées comme telles dans le texte

Voici une sĂ©lection de paraboles de JĂ©sus dans les Évangiles oĂč le texte prĂ©cise explicitement qu’il s’agit d’une parabole (souvent introduite par des expressions comme « Il leur dit cette parabole » ou « Il leur proposa une autre parabole ») :

Paraboles clairement identifiées dans le texte

1_ Le semeur, (Matthieu 13.3), « Il leur parla en paraboles
 »

2_ L’ivraie, (Matthieu 13.24) « Il leur proposa une autre parabole
 »

3_ Le grain de moutarde, (Matthieu 13.31, Marc 4.30, Luc 13.18), « Il leur proposa une autre parabole
 »

4_ Le levain, (Matthieu 13.33, Luc 13.20), « Il leur dit cette autre parabole
 »

5_ Le trĂ©sor cachĂ©, (Matthieu 13.44), « Le royaume des cieux est encore semblable
 »

6_ La perle de grand prix, (Matthieu 13.45), « Le royaume des cieux est encore semblable
 »

7_ Le filet, (Matthieu 13.47), « Le royaume des cieux est encore semblable
 »

8_ Le figuier stĂ©rile, (Luc 13.6), « Il dit aussi cette parabole
 »

9_ Le fils prodigue, (Luc 15.11), « JĂ©sus dit encore
 » (dans une sĂ©rie de paraboles)

10_ La brebis perdue, (Luc 15.3), « Il leur dit cette parabole
 »

11_ La drachme perdue, (Luc 15.8), « Ou quelle femme
 » (dans la continuitĂ© des paraboles)

12_ Le riche insensĂ©, (Luc 12.16), « Il leur dit cette parabole
 ».

13_ Le grand souper, (Luc 14.16), « JĂ©sus lui rĂ©pondit : Un homme donna un grand souper
 »

14_ Le figuier et tous les arbres, (Luc 21.29), « Il leur dit une parabole
 »

15_ Le juge inique, (Luc 18.1), « JĂ©sus leur adressa une parabole
 »

16_ Le pharisien et le publicain, (Luc 18.9), « Il dit aussi cette parabole
 »

17_ Les mĂ©chants vignerons, (Matthieu 21.33, Marc 12.1, Luc 20.9), « Écoutez une autre parabole
 »

18_ Les dix vierges, (Matthieu 25.1), « Alors le royaume des cieux sera semblable
 »

19_ Les talents, (Matthieu 25.14), « Il en sera comme d’un homme
 »

20_ Le serviteur impitoyable, (Matthieu 18.23), « C’est pourquoi le royaume des cieux est semblable
 »

21_ L’intendant infidĂšle, (Luc 16.1), « JĂ©sus dit aussi Ă  ses disciples
 » (introduit comme parabole)

Ces 21 paraboles sont explicitement dĂ©signĂ©es comme telles dans le texte biblique, souvent pour souligner leur portĂ©e symbolique et spirituelle. D’autres rĂ©cits de JĂ©sus peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des paraboles par leur structure, mais ne sont pas toujours nommĂ©s ainsi dans le texte.

Les autres paraboles

Paraboles implicites dans les Évangiles : ces rĂ©cits ne sont pas explicitement identifiĂ©s comme des « paraboles » dans le texte, mais ils sont reconnus par les chercheurs comme relevant de cette catĂ©gorie.

1_Le rĂ©cit du Bon Samaritain (Luc 10.25-37) prĂ©sente une histoire Ă©noncĂ©e par JĂ©sus en rĂ©ponse Ă  la question « Qui est mon prochain ? », sans introduction explicite en tant que parabole. Ce rĂ©cit sert d’illustration au commandement d’aimer son prochain.

2_Le Fils Prodigue (Luc 15.11-32), prĂ©sentĂ© par la phrase « Un homme avait deux fils
 ». Cette histoire illustre la misĂ©ricorde du pĂšre et la rĂ©action du frĂšre aĂźnĂ© face au pardon.

3_Le Pharisien et le Publicain (Luc 18.9-14), prĂ©sentĂ© comme une histoire destinĂ©e Ă  un public s’estimant juste. Objectif : Mettre en Ă©vidence les dangers de l’orgueil spirituel et promouvoir la vertu de l’humilitĂ©.

4_Le rĂ©cit du Riche et de Lazare (Luc 16.19-31) n’emploie pas explicitement le terme « parabole », mais il s’agit d’une reprĂ©sentation symbolique de la justice divine. Sa fonction principale est d’offrir un avertissement concernant l’usage des richesses et la duretĂ© du cƓur.

5_Les Deux Fils (Matthieu 21.28-32). Dans ce passage, le Messie JĂ©sus interroge son auditoire : « Que vous en semble ? » puis prĂ©sente une histoire. L’objectif principal est de mettre en lumiĂšre l’hypocrisie religieuse.

6_Le Serviteur Impitoyable (Matthieu 18.23-35) commence par « C’est pourquoi le Royaume des cieux est semblable à
 » et illustre l’importance du pardon mutuel.

Pour quelles raisons ces éléments ne sont-ils pas désignés sous le terme de paraboles ?

Le mot grec parabolĂš n’est pas toujours utilisĂ©, car JĂ©sus varie ses styles : rĂ©cit, comparaison, allĂ©gorie, exemple. Dans la tradition juive, le mot mashal englobe plusieurs formes : proverbes, Ă©nigmes, fables, etc. Les Ă©vangĂ©listes ne cherchent pas Ă  classifier les discours du Messie JĂ©sus, mais Ă  transmettre leur puissance.

Cette liste couvre les paraboles implicites les plus connues, mais elle n’est pas exhaustive. En fait, il existe entre quarante et cinquante paraboles dans les Évangiles, et certaines sont trĂšs brĂšves, mĂ©taphoriques, ou imbriquĂ©es dans des dialogues, ce qui les rend difficiles Ă  classifier. Les spĂ©cialistes comme Joachim Jeremias ou Charles Harold Dodd ont tentĂ© de les regrouper en catĂ©gories : paraboles, comparaisons, allĂ©gories, exemples, etc.

Voici quelques autres rĂ©cits ou images de JĂ©sus qui fonctionnent comme des paraboles sans ĂȘtre nommĂ©s comme tels :

Exemples supplémentaires de paraboles implicites

La lampe sur le support (Matthieu 5.14–15, Marc 4.21–22, Luc 8.16) : Une image simple, mais puissante sur la visibilitĂ© du tĂ©moignage.

Le figuier stĂ©rile (Luc 13.6–9) : Une mise en garde sur la stĂ©rilitĂ© spirituelle.

Le riche insensĂ© (Luc 12.16–21) : Une critique de l’aviditĂ© et de la sĂ©curitĂ© illusoire.

Les serviteurs vigilants (Luc 12.35–40, Marc 13.35–37) : Appel à la vigilance dans l’attente du retour du maütre.

Le prĂȘteur et les deux dĂ©biteurs (Luc 7.41–43) : Une parabole miniature insĂ©rĂ©e dans un dialogue avec Simon le Pharisien.

Ce thĂšme est examinĂ© plus en dĂ©tail dans l’annexe ANN078 : les paraboles. Cette section comprend l’analyse de quarante paraboles, qui reprĂ©sente la liste la plus complĂšte identifiĂ©e par nos recherches.

Conclusion

Nous avons repris dans cette introduction aux paraboles certains points dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ©s dans l’annexe ANN078 : les paraboles. Cependant ces deux Ă©tudes se complĂštent. L’avantage le plus important, selon notre analyse, pour l’homme d’aujourd’hui reste le caractĂšre intemporel de ces enseignements que nous pouvons facilement transposer de nos jours.

Nous proposerons prochainement sur notre site une sĂ©rie d’illustrations contemporaines pour reprĂ©senter ces enseignements du Messie JĂ©sus. Ces visuels seront prĂ©sentĂ©s sous forme de carrousel, accompagnĂ©s du texte biblique correspondant. Cette initiative permettra de mettre en Ă©vidence la proximitĂ© des sentiments et de la rĂ©flexion entre l’homme du premier siĂšcle et l’homme contemporain.

Il est notable que l’enseignement du Messie JĂ©sus, transmis au travers de ses paraboles, a permis Ă  des gĂ©nĂ©rations d’hommes et de femmes d’ĂȘtre interpellĂ©s par ces illustrations et de les intĂ©grer dans le contexte de leur vie contemporaine.

Il apparait Ă©vident que lorsque le Messie JĂ©sus parlait Ă  la foule son enseignement Ă©tait aussi destinĂ©s aux nombreuses futures gĂ©nĂ©rations. Nous pourrions aussi nous demander si cet aspect n’a pas aussi influencĂ© le MaĂźtre ?